Né en 1933 à Grasse, l'informateur se trouve à Sospel en 1939. Il apprend la déclaration de la guerre italienne lors d'une réunion de famille chez sa mère à Sospel. L'armée italienne s'installe dans les forts abandonnés par les français et l'occupation italienne se passe sans exactions. Entre 1942 et 1943, les villageois doivent montrer des laisser-passers pour circuler sur le territoire. Lorsque les italiens s'en vont en 1943, les villageois récupèrent le ravitaillement abandonné par les soldats. En 1943, les allemands (gendarmes) s'installent dans le village et s'occupent de faire respecter le couvre-feu. Pour se tenir au courant des informations, les moulinois écoutent radio Londres. Se sentant menacés, les allemands se montrent peu coopératifs pendant leur occupation. En 1944, survient le débarquement de Provence et des allemands arrivent en masse à Moulinet. Les combats entre allemands et américains commencent et les bombardements ainsi que les mines font de nombreuses victimes civiles. Les moulinois sont évacués en septembre vers Sospel. Une fois arrivés à Breil-sur-Roya, l'informateur et son oncle sont hébergés chez les habitants. Ils sont ensuite dirigés vers Tende où ils sont logés dans des casernes. Puis ils prennent le train (wagons à bestiaux) pour Cuneo où l'informateur reste jusque fin octobre. Des agriculteurs italiens l'accueillent chez eux où il travaille comme vacher jusque fin décembre. Durant cette période, des maquisards italiens fusillent les fascistes dans la nuit et l'informateur est chargé de labourer la terre le lendemain pour dissimuler leurs exactions. Le 8 décembre, l'informateur est rapatrié alors que les routes sont bloquées et la circulation impossible. Déposé près de la frontière, l'informateur la franchit tout seul à pied où sa tante le retrouve. Puis ils retournent tous les deux à Nice en train. L'informateur va ensuite à Villefranche pour se faire faire une carte de rapatrié et recevoir un colis de vêtements. En 1947, les citoyens de Moulinet n'ont pas été appelés à voter pour le référendum du rattachement à la France mais l'informateur se souvient que la France remporte le scrutin. En 1948, les moulinois demandent collectivement le statut de déportés que l'état français leur refuse. Ils ne sont considérés comme des transférés que plus tard. Finalement, malgré des moments difficiles, la guerre s'est avérée très formatrice pour l'informateur.

Musiques mentionnée : "Maréchal, nous voilà !".