Le docteur Louis GAILLEMIN est né à Vagney en 1909 et exerça une double activité dans le département des Vosges.

Une activité professionnelle : la médecine (1905-1951)

Après des études de médecine à Nancy, il exerça comme médecin d’entreprise pour le compte des Héritiers Georges Perrin, entreprise textile implantée à Cornimont, de 1905 à la guerre 1914-1918.
En 1914, il devint médecin militaire et acheva la guerre comme médecin chef de l’hôpital complémentaire de Besançon, puis de l’hôpital rural de Bussang. Il fut nommé, pour ses activités, officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1914-1918 et reçut la Croix du combattant.
Le fonds Gaillemin rassemble quelques documents sur cette phase de l’activité de Louis Gaillemin (22 J 1) : texte de conférence destiné à un public local, correspondance, coupures de presse, ouvrages médicaux, statuts de différentes sociétés à vocation sociale. On notera la présence d’un écrit consacré au sanatorium de Saint-Dié (1932) et un dossier relatif à Henri Lecomte, scientifique vosgien (1856-1934).

Une activité politique : de l’élu local à l’élu national

- Élu municipal : conseiller municipal de Cornimont (1919-1929), puis maire de Cornimont, succédant à M. Valdenaire (1929-1944, 1947-1953) ; conseiller municipal et adjoint au maire de Vagney (jusqu’en 1959) ; président de l’association des communes forestières des Vosges.
Des documents électoraux et des pièces relatives à la gestion de ces communes sont conservés sous les références 22 J 2 et 22 J 15.

- Élu départemental : conseiller général du canton de Saulxures-sur-Moselotte (1920-1960) et vice-président du Conseil général. Ses principaux centres d’intérêt concernent les problèmes de santé et l’équipement. Il souhaite vivement la réalisation de percées ferroviaires des Vosges entre Saint-Maurice-sur-Moselle et Nesseling, et Cornimont et Métzeral. Il manifeste beaucoup d’attention au mouvement mutualiste, en particulier celui d’inspiration catholique (22 J 3 à 22 J 9).

- Élu national :
Député. Élu en 1934 dans l’arrondissement de Remiremont en remplacement de Camille Amet, décédé, avec une profession de foi hostile à la Gauche. Il préconise le corporatisme, une plus grande protection de l’économie, un exécutif plus fort, une politique plus favorable aux familles nombreuses, aux handicapés, aux anciens combattants. Les dossiers du fonds Gaillemin (22 J 10 et 22 J 11) concernent essentiellement la préparation des campagnes électorales et les interventions parlementaires.
Sénateur (1939-1944). En 1939, il vote pour le maréchal Pétain au congrès de Vichy, mais manifesta une aide certaine aux passages en Zone libre, puis au maquis de la Piquante Pierre. Arrêté le 9 juin 1944 par la Gestapo, il est déporté à Neuengamme dans le « petit camp » où étaient rassemblées 8800 personnalités politiques. Il fut libéré le 18 mai 1945. Momentanément inquiété à la Libération, il est blanchi par un jury d’honneur. Le fonds Gaillemin est pauvre sur ce point (22 J 12).

À l’occasion de l’exercice de ses responsabilités politiques, Louis Gaillemin prononça d’assez nombreux discours, essentiellement lors des enterrements des personnalités locales, mais aussi lors de cérémonies diverses ayant lieu dans son ressort : fêtes d’écoles, d’associations, etc. (22 J 16). En permanence, il manifesta un intérêt certain pour le monde des anciens combattants et victimes des deux guerres mondiales (22 J 13 et 22 J 14).