"Le récit, dont le début a été écrit "a posteriori", débute à Andenne (Belgique), pour se terminer à Vitrac (Cantal), la rédaction probablement commencée à Evian-les-Bains.

L'écriture chahutée au début, peut-être en lien avec les conditions de voyage, s'apaise avec le cours du récit pour se terminer en comptabilité de journées travaillées.

L'auteur (e) a rendu compte, assez précisément, du parcours effectué, des conditions d'accueil, de logement, d'alimentation, des lieux visités, … sans omettre quelques commentaires personnels et, malgré le drame vécu, continué à s'intéresser aux localités traversées.

Cette brêve histoire de 3 personnes coupées du monde depuis 1914 (quand ils arrivent à Vitrac, ils ne savent pas encore que leur fils et frère unique est décédé depuis décembre 1915), réellement détaillée sur environ 3 semaines, apporte un (rare) témoignage civil sur ce que vécurent les "bouches inutiles" (500.000 Français et 300.000 Belges) coincés derrière les lignes allemandes, tout contre la ligne de feu et déplacés, volontairement ou pas, pour faire place nette pour les offensives futures.

Les Archives du Cantal nous ont, gentiment et très rapidement, fait parvenir 5 documents de leur passage par Aurillac, confirmant ainsi le récit et l'identité des protagonistes.

Voici quelques jours de la vie de BAUDOIN Alphonse Théophile (24/8/1856- ?), probablement l'auteur du carnet, EVRARD Léontine (1853- ?) et BAUDOIN Maria-Rosa (31/3/1889-21/1/1953), ma grand-mère maternelle, d'Amifontaine (Aisne). "

Texte de Marie-Christine Dormal-Lefèvre.