Document d'archives : Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d’une infirmière officiant dans le service maternité de l’Hôpital de Cochabamba...

Titre :

Entretien dans le cadre de l’ANR-COLOSTRUM auprès d’une infirmière officiant dans le service maternité de l’Hôpital de Cochabamba en Bolivie

Contenu :

L’infirmière interrogée déclare que chaque mois, entre cing et vingt accouchement ont lieu dans cet hôpital. Certaines femmes, qui ne peuvent se déplacer continuent d’accoucher à domicile. 30 à 40% des femmes accouchaient à domicile dans les années 1990 et à l’heure actuelle, 90% des femmes accouchent à l’hôpital. De fait, la mortalité des femmes qui meurent en couches a baissé. L’infirmière participe activement à la promotion de l’allaitement auprès des femmes et les informe sur le terrain, dans les communautés paysannes éloignées. Elle suit également une formation annuelle sur l’allaitement. A la naissance, les bébés sont placés en contact peau à peau avec les mères et l’infirmière insiste auprès des mères pour qu’elles donnent le colostrum. Elle leur en explique l’aspect (couleur jaunâtre, odeur) et les bienfaits (renforcement immunitaire, amélioration de la digestion, accélération de l’évacuation du méconium). Elle donne des informations sur l’allaitement aux mères et explique que la formation du colostrum s’effectue entre le sixième et le septième mois de grossesse et qu’il est important de donner le sein à son bébé. Elle doit faire face également a des situations très difficiles : jeunes mères de 13 ans qui ont subi un viol et qui refusent l’enfant, parents qui rejettent la fille violée. L’infirmière est là également pour leur donner des conseils concernant l’alimentation pendant l’allaitement, sur la manière de procéder pour donner le sein, sur la préparation des mamelons et des soins à apporter, sur la propreté etc. Enfin, l'infirmière donne des précisions sur le colostrum : aspect, texture, couleur. Les méthodes traditionnelles comme faire tirer le lait par un chiot pour la succion, comment perforer les kystes des seins avec du poil de cochon, ou encore l’utilisation d’une bougie pour faire venir le lait, sont évoquées. Les croyances sont biens présentes comme le fait de tirer les premières gouttes sans les donner au bébé pour éviter les maladies ou la transmissions des émotions négatives par l’allaitement. L’infirmière déclare également s’être nourrie elle-même de son propre lait lorsqu’elle avait faim lors que ses missions de terrain. Elle précise également qu’avant, le bébé n’était pas nourri avant de recevoir son prénom, cela pouvait prendre deux jours pendant lesquels il risquait de mourir.

Cote :

BO/ENTME/025/F

Inventaire d'archives :

Fonds ANR Colostrum

Description physique :

Importance matérielle :
Durée : 57 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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