L’enquêtrice Arzaq Abu Id s’entretient avec Badawi Abdessamad au café Raouché de Zarqa. L’informateur, d’origine égyptienne, dit travailler au café depuis juin 1980 et que depuis, rien n’a changé. Les interlocuteurs évoquent d’autres cafés et propriétaires de café à Zarqa, ainsi que le type de clientèle qui venait auparavant au café Raouché (des jeunes et des personnes âgées) et comment elle se plaçait dans la salle. L’enquêtrice l’interroge aussi sur sa famille restée en Egypte. L’entretien porte ensuite sur les différences entre le café d’hier et le café d’aujourd’hui. Selon Badawi, il n’y a pas de grande différence, si ce n’est que les gens ont changé et prennent moins le temps de s’arrêter au café. Il raconte que tout Zarqa le connaît car tout le monde vient au café, et il s’entend bien avec tous. Les jeunes qui viennent au café sont surtout des étudiants, mais ce ne sont pas vraiment des habitués. Selon l’informateur, le café est différent de tous les autres cafés qu’on peut trouver à Zarqa, notamment car il dispose d’ouvertures et de grandes fenêtres. Les gens viennent même de Amman pour s’asseoir au café Raouché. Ils diffusent parfois des matchs de football à la télévision, et alors le café est plein (notamment car ils les diffusent sans faire payer). Sur sa façon de travailler, il dit être habitué à ne pas prendre les commandes par écrit car il s’en souvient, même lorsque le café est plein à cause des matchs. Il raconte aussi que l’été, les clients préfèrent s’installer sur le balcon (sauf pour les joueurs de cartes). Dans le temps, les anciens racontaient des histoires, mais désormais les gens ne parlent plus autant. Lui s’emploie parfois à faire s’asseoir ensemble les gens qui viennent seuls. L’entretien porte ensuite sur le rôle de formateur de Badawi, en sa qualité de plus ancien employé. Les interlocuteurs évoquent d’autres aspects de la vie du café : le comportement face aux clients désagréables, les réunions lors des élections, l’agencement des tables en fonction du nombre de clients.