Echevinage : admission des étrangers à l'échevinage et prévôté des marchands réservée aux natifs de Lyon, 1598 - 1752.

Echevinage : admission des étrangers à l'échevinage et prévôté des marchands réservée aux natifs de Lyon. - Discours prononcé à l'Hôtel-de-Ville, la veille du jour de Saint-Thomas, l'an 1598, et dans lequel, après avoir fait ressortir la nécessité de ne choisir pour prévôts des marchands et échevins que des particuliers nés à Lyon, opération rendue facile par la nouvelle organisation du Corps Consulaire, l'orateur s'écrie: " Je vous somme et interpelle tous de ce faire; par d'honneur de la ville, par l'honneur du nom lyonnais, par vos enfans et postérité, par vos loyautés et consciences, imitant la capitale et mieux policée ville du royaume, à la forme de laquelle nous avons esté naguières réduitctz et réglés en plusieurs aultres choses, " etc. - Lettres patentes du roi Henri IV (juin 1601), portant que, à l'avenir, ceux qui seront appelés aux charges de prévôt des marchands et d'échevin, à Lyon, " seront perpétuellement esleuz et choisis du nombre de ceux qui sont natifz et originaires de la dicte ville et non d'autres, à l'exemple de ce qui s'est tousjours pratiqué et observé en nostre ville de Paris, " etc. - Procès-verbal de l'assemblée électorale du 16 décembre 1601, à laquelle assiste M. de La Guiche, gouverneur de l'on, qui présente au Consulat, avec injonction à ce Corps d'en raire donner lecture au peuple, et à celui-ci d'obéir à son contenu, une lettre de cachet du Roi, portant nomination de Humbert Grolier Du Soleil, à la charge de prévôt des marchands, et des sieurs Allard et Bonnet à celle d'échevin; - observations à ce sujet, présentées avec calme et modération au gouverneur, par Jean Goujon, procureur général de la commune, et qui provoquent de la part de celui-là une explosion de colère telle qu'il lève son bâton sur la tête du magistrat, revêtu de sa toge violette; puis, sa fureur redoublant, il porte la main à son épée et menace Goujon de lui " en passer une brasse à travers le corps, " etc.; - suffrages des terriers et des maîtres des métiers, réunis, dans cette circonstance, en faveur de Grolier Du Soleil et des sieurs Loubat et Bonnet, Allard n'étant point originaire de la ville. - Procuration donnée par les forains (étrangers) à Guillaume Charrier, dans le but de poursuivre la révocation des lettres patentes qui les excluaient de l'échevinage. - Surséance aux élections consulaires, jusqu'à ce que la question d'admission ou d'exclusion des forains domiciliés à Lyon ait été contradictoirement résolue. - Mémoires concernant l'échevinage pour les individus nés dans la ville. - Rôles: des natifs de Lyon, aptes à être appelés aux honneurs consulaires; - des habitants de la cité, français d'origine, de naissance et d'affection, capables d'être, les uns, prévôts des marchands, les autres, échevins, bien que n'étant pas nés à Lyon. - Lettres patentes du Roi (19 février 1603), portant que: les forains seront susceptibles d'être admis à l'échevinage concurremment avec les particuliers originaires ou natifs de Lyon, pourvu que les forains dont il s'agit soient régnicoles et qu'ils aient résidé antérieurement dans la ville pendant dix ans, en qualité de chefs de maison; - en ce qui concerne la charge de prévôt des marchands, elle sera exclusivement réservée aux natifs de Lyon. - Arrêt du Conseil d'Etat, qui déclare le sieur Sève, seigneur de Saint-André, dans les conditions voulues pour exercer la charge de prévôt des marchands de Lyon, quoique né hors du royaume pendant les troubles religieux qui avaient poussé à l'émigration ses parents, originaires et anciens habitants de la ville. - Lettres de cachet du roi Louis XV, contenant nomination du sieur Pautrier fils à la charge de prévôt des marchands de Lyon; - lettre du comte de Saint-Florentin, ministre secrétaire d'Etat, qui annonce au Consulat la révocation de Pautrier, prononcée par le Roi lui-même, comme n'étant pas originaire de Lyon et, par conséquent, ne réunissant pas les conditions prescrites par les lettres patentes de 1603, auxquelles Sa Majesté n'avait pas cru devoir déroger, etc.