Document d'archives : Un amateur de lettres, fils d'un hauboïste reconnu, fait le récit de sa vie et se souvient des fêtes locales

Contenu :

L'entretien se déroule chez l'informateur, dans le quartier du Combe Rouge de Loupian, né en 1911 qui fait le récit de sa vie.
Il évoque sa rapide carrière militaire à la garde nationale mobile de 1935 à 1940. Il précise sa connaissance des langues (français, occitan, anglais, allemand, italien, espagnol, latin) puis évoque ses passions littéraires et ses projets de traductions ou rééditions de textes divers en langue occitane, comme l'Enéide de Virgile ou l'Histoire de Bouzigues, dont il raconte quelques épisodes.
L'occasion de revenir sur la rivalité ancestrale entre Bouzigues et Loupian - les gens de Bouzigues étant considérés comme des imbéciles par ceux de Loupian.
Il explique que d'après lui la graphie de la langue régionale devrait être la plus proche possible du latin. La connaissance de la langue occitane lui a été transmise par son grand-père. Celui-ci était compagnon du Tour de France et plâtrier. Il a écrit des poésies et des pièces de théâtre en langue régionale sur le Journal La Campana de Magalouna.
Egalement musicien, joueur de trombone à coulisse et de hautbois languedocien "de couleur noire", Léon Prunac se souvient de son grand-père lors du carnaval et de la fête à Mèze quand il jouait pour le chevalet et le bal du soir. Il le décrit comme un hautboïste renommé, étant invité à jouer aux joutes de Mèze ou de Sète ainsi qu'auteur de chansons de carnaval comme Lo Bouzigau, qu'il entonne (36min). D'après son souvenir, il y avait au moins une dizaine de joueurs de hautbois à Loupian, dont Alexandre Evra, conducteur de travaux de la mine, Pinot, Peyrec dit Pey et Nifau, poète occitan. Après la journée ordinaire de travail, c'était "l'emperau" qui s'annonçait véritable deuxième journée pour les ouvriers. Il raconte des anecdotes sur l'âne de Bouzigues et entonne une chanson de carnaval (1h04min).
Il évoque le déroulement de la fête, tout en donnant ensuite des renseignements sur d'autre bals qui avaient lieu durant l'année : celui du 14 juillet, celui qui suivait les vendanges, celui du conseil de révision, ainsi que la danse de Noël et du premier jour de l'an. À cette occasion l'on jouait la "Danse du soufflet" dont il entonne le début (1h08min), ainsi que le "Branle du bouffet" et le "Branle de la chemise" (sur le même air que la "Danse du soufflet"), alors que la farandole était habituellement jouée pour Pâques.
Le Loup totémique, caractéristique du village, sortait lors des journées de fête les plus importantes. À ce propos, Léon Prunac évoque une pratique traditionnelle nommée l'accueil occitan, à savoir l'hospitalité des habitants pour les étrangers lors des repas des jours de fête. Il explique que les commissaires de la fête, chefs de la jeunesse en tenue blanche, en étaient chargés et qu'au fil du temps, il y a eu une perte de cette sociabilité.

Cote :

MMSH-PH-5083

Inventaire d'archives :

Fonds Pierre Laurence

Description physique :

Information matérielles :
1 cassette audio
Importance matérielle :
Durée : 1h 17min 54s

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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