En début d’entretien, l’informateur raconte les origines de sa famille, une ancienne famille de propriétaires terriens très endettée et dont les terres avaient été saisies par les colons. Plus tard, les biens furent partagés et la famille dispersée. Le grand-père de l’informateur avait racheté une terre en 1939, mais suite à des conflits entre les enfants pour des questions d’héritage, le père de l’informateur a été mis à la porte, puis poursuivi en justice par ses frères et soeurs. Au moment de l’entretien, cette histoire d’héritage des terres n’était pas encore réglée et l’informateur dit avoir repris le combat de son père et attendre le partage des biens par la justice. Après avoir quitté la maison du grand-père, le père de l’informateur s‘est installé avec sa famille dans un “douar” (quartier) où une maison de terre battue leur avait été offerte par les habitants. L’informateur raconte l’organisation de la vie familiale. Il vivait avec ses frères et leurs épouses respectives dans la maison paternelle où tous partageaient les repas et la vie quotidienne. Le patriarche contrôlait les dépenses et les enfants devaient travailler la terre, tandis que la mère de l’informateur organisait le foyer et que les belles-filles étaient soumises à ses ordres. Toutefois, il dit que sa femme ne s’est jamais plainte de sa belle-mère ; c’était plutôt l’inverse car sa femme n’était pas toujours obéissante. L’informateur parle aussi de deux de ses frères, dont l’un s’est engagé dans l’armée et l’autre a choisi l’enseignement. Il raconte que c’est d’ailleurs lui qui a financé les études de son petit-frère, alors qu’il travaillait dans une école dans laquelle enseignaient beaucoup de professeurs venus du Moyen-Orient, notamment des Palestiniens.