Document d'archives : 1 H - Abbaye St-Alyre

Informations sur le producteur :

<p>Les origines de l’abbaye bénédictine de Saint-Alyre restent obscures. Située aux portes de la ville de Clermont, à l’emplacement désigné au VIe siècle par Grégoire de Tours comme le <emph render=\"italic\">vicus quem christianorumvocant</emph>, elle conservait les reliques de saint Alyre, quatrième évêque de la cité des Arvernes. Rien cependant ne permet d’affirmer que l’abbaye bénédictine des XIIe-XVIIIe siècle ait succédé sans interruption à la communauté qui avait été implantée dans ce secteur par le moine Abraham à l’époque où Sidoine Apollinaire était évêque, dans le dernier quart du Ve siècle. A la fin du Xe siècle, si le <emph render=\"italic\">Libellus de ecclesiis Claromontanis</emph> mentionne bien St-Alyre parmi les églises « épiscopales », il ne lui attribue pas, à la différence d’autres églises, le qualificatif de monastère.</p> <p>La dédicace de l’église St-Alyre et St-Clément en 1106, et la rédaction, dans les années du début du XIIe siècle de la vie de saint Alyre par le moine Winebrand, attestent de l’existence de l’abbaye ; et le premier acte authentique conservé dans ses archives, une bulle d’Alexandre III de 1165, confirme la possession d’un patrimoine déjà bien constitué.</p> <p>Les deux premiers siècles documentés par les archives, les XIIIe et XIVe, font apparaître une communauté bénédictine qui cherche à s’affranchir de la juridiction de l’ordinaire en s’intégrant aux congrégations monastiques alors en plein essor : ce furent d’abord, de façon éphémère, Saint-Victor de Marseille puis La Chaise-Dieu, avant une intégration réussie dans celle de Chezal-Benoît puis, en 1636, dans celle de St-Maur.</p> <p>De l’abbaye St-Alyre ont dépendu jusqu’à 20 prieurés. Quelques-uns ont été effectivement des prieurés conventuels, où résidait une communauté de quelques religieux ; ils peuvent parfois s’identifier, même après la disparition de la communauté, au fait que subsiste un bénéfice de sacristain. D’autres semblent n’avoir dû cette appellation de prieuré qu’au fait que l’abbaye possédait, à côté du patronage de l’église paroissiale, des revenus en quantité suffisante pour justifier leur attribution en bénéfice à un religieux de l’abbaye avec le titre de prieur ; pour ces prieurés, l’on ne rencontre jamais mention d’un sacristain.</p>

Description :

Mise en forme :
<p>Les archives de l’abbaye de St-Alyre avaient fait l’objet, sous l’Ancien régime, de plusieurs classements successifs, révélés par les mentions dorsales d’un grand nombre de pièces.</p> <p>A la veille de la Révolution française, un inventaire fut rédigé de mars à juillet 1787 sous forme authentique par le notaire clermontois Jean Lasteyras, dans le cadre de la procédure en cours pour un nouveau partage des biens de l’abbaye entre les menses abbatiale et conventuelle. Clémence Lescuyer a montré que cette rédaction ne faisait que mettre en forme un travail de classement entrepris en 1779 sous l’égide de dom Verdier-Latour, en adaptant un plan déjà mis en œuvre à La Chaise-Dieu.</p> <p>Cet inventaire donne une description précise des pièces susceptibles de servir de preuves de droit, qu’il répartissait entre 3498 cotes, correspondant chacune à une pièce isolée ou à une petite liasse, rangées dans 87 layettes ; les autres documents, « quantité de papiers concernant des comptes rendus par les officiers de la maison, des memoires, pieces de procedures, lettres, projets, et autres especes » furent alors placés en l’état dans le bas des armoires où étaient rangées les layettes (1 H 2, fol. 299).</p> <p>Cet inventaire a structuré le fonds de façon durable, et la cotation provisoire mise en place dans les années 1980 le reflétait :</p> <p>- 1 H 1-54 : terriers et lièves ;</p> <p>- 1 H 55-208 : liasses ou sacs laissés de côté en 1787 ;</p> <p>- 1 H 209-231 : supplément (sans doute dossiers courants et documents qui n’étaient pas, en 1787, rangés dans le local des archives, mais entre les mains du cellérier et des autres officiers) ; mêlés à ce supplément ont été retrouvés, lors du classement ayant abouti au présent répertoire, plus de 80 cm linéaires de documents provenant d’autres fonds (chapitre cathédral, collégiale de Chamalières, collège de Clermont, ...)</p> <p>- 1 H 232-319 : layettes de l’Inventaire Lasteyras.</p> <p>Au début des années 2000, la décision fut prise de mettre un terme à la conservation de ces archives dans les layettes : la manipulation des parchemins scellés ou non, conservés en rouleaux serrés, et des pièces de papier, pliées en fuseaux étroits, provoquait inévitablement des détériorations. Les parchemins ont alors été mis à plat et numérisés afin d’en faciliter la consultation, et les sceaux qui le nécessitaient furent restaurés.</p> <p>Ce reconditionnement du contenu des layettes rendit inévitable le reclassement du fonds, et fut l’occasion de fusionner les 3498 cotes du classement de Lasteyras avec les suppléments dont l’inventaire avait alors été jugé inutile.</p> <p>Dans ce travail de reclassement, l’on s’est efforcé de mettre en œuvre autant que possible les principes qui sous-tendent la norme internationale de description archivistique ISAD/G : le classement ancien, qui faisait primer la pièce et son objet (défini en fonction des besoins au moment du classement) sur le dossier et l’action « administrative » qui l’avait fait constituer, ne pouvait pas être maintenu.</p> <p>Les pièces scellées et les parchemins de grand format une fois mis à plat ne pouvaient pas être conservés au sein du dossier auquel ils appartenaient : il leur a été affecté une cote de rangement :</p> <p>- de 1 H PS de 1 à 505 pour les pièces scellées ;</p> <p>- de 1 H PS 600 ... à 1 H PS 627 ... pour les parchemins de grand format mis à plat ;</p> <p>- 1 H PS rouleau de 1 à 116 pour les rouleaux de parchemin (formés de plusieurs peaux cousues bout à bout) ;</p> <p>mais ces pièces font bien toujours partie de leur dossier d’origine, et nous recommandons aux lecteurs qui y feront référence de citer d’abord la vraie cote archivistique de ce dossier, en la faisant éventuellement suivre de la cote de rangement de la pièce.</p> <p>Cette cote de rangement constitue par ailleurs la base du nommage des images numériques de ces pièces pour leur consultation.</p> <p>Il a été établi deux tableaux de concordance :</p> <p>- l’un entre les cotes utilisées par Lasteyras dans son inventaire et celles des liasses du présent classement ; y a été reportée la mention des pièces dont l’absence a été constatée par nos prédécesseurs au milieu du XIXe siècles ; ces cotes avaient été inscrites soit au dos même des documents, soit sur une fiche qui leur avait été jointe ; ces dernières, dont beaucoup avaient fini par être séparées des documents qu’elles identifiaient, ont été regroupées (1 H 4 à 1 H 7) ;</p> <p>- l’autre entre les cotes d’un classement du début du XVIIIe siècle, dont les étiquettes qui subsistaient ont dû être décollées lors de la mise à plat des parchemins, et ont été regroupées (1 H 970), et la cotation du présent classement ; ces cotes se composaient d’une lettre ou un groupe de deux lettres / numéro de layette / numéro de liasse / numéro de pièce / devise en latin (extrait d’un psaume).</p>

Conditions d'accès :

<p>Publiable sur internet</p>

Ressources complémentaires :

Références bibliographiques :

<p>Nous ne présentons ici que les ouvrages ou articles de première main consacrés principalement à l’abbaye St-Alyre ou ayant eu recours de façon significative à ses archives.</p> <p>Clavaud Alain, Delarbre Etienne, <emph render=\"italic\">Gelles et ses seigneuries du 14e au 18e siècle</emph>, mémoire de maîtrise, Université Clermont-Ferrand II, 1997.</p> <p>Crégut Régis, <emph render=\"italic\">Le cénobite Abraham. Les paroisses de Saint-Cyrgues-Fontgiève et de Saint-Eutrope</emph>. - Clermont-Ferrand, L. Bellet, 1893.</p> <p>Fray-Lepoitevin Brigitte, « Le département du patrimoine de la BMIU et les manuscrits de la bibliothèque de l’abbaye Saint-Alyre-lès-Clermont au Moyen Age », dans <emph render=\"italic\">Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne</emph>, t. 100, 1999, p. 175-204.</p> <p>Goudot Grégory, <emph render=\"italic\">Les origines et le monde : réforme des réguliers, pouvoirs et société dans le diocèse de Clermont (vers 1420 – vers 1680)</emph>, thèse de doctorat, Université Blaise-Pascal – Clermont-Ferrand, 2011.</p> <p>Grange-Ponte Philippe, <emph render=\"italic\">Saint-Alyre-lès-Clermont, un bourg abbatial entre ville et campagne</emph>, mémoire de maîtrise en histoire médiévale, Université Clermont-Ferrand II, 1993.</p> <p>Grélois Emmanuel, <emph render=\"italic\">Territorium civitatis. L’emprise de l’Eglise sur l’espace d’une cité et de ses environs : Clermont au XIIIe siècle</emph>, thèse de doctorat, Université Paris I, 2003.</p> <p>Grélois Emmanuel, « Transferts d’églises et recomposition seigneuriale dans le diocèse de Clermont (milieu XIe – début XIIIe sièle », dans <emph render=\"italic\">La réforme « grégorienne » dans le Midi (milieu XIe – début XIIIe siècle)</emph>, Toulouse, Privat, 2012 (Cahiers de Fanjeaux, 48), p. 559-580.</p> <p>Jaloustre Elie, « Histoire d’un village de la Limagne : Gerzat », dans <emph render=\"italic\">Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand</emph>, t. 27, 1885, p. 31-296.</p> <p>Jaloustre Elie, <emph render=\"italic\">Saint-Alyre au cours des âges : le vicus christianorum, les Bénédictins, les Ursulines, l’Institution Saint-Alyre, Clermont-Ferrand</emph>, L. Bellet, 1910.</p> <p>Lescuyer Clémence, <emph render=\"italic\">L’abbaye bénédictine de Saint-Alyre, entre autorités épiscopale et monastiques. XIIe-XVIe siècles</emph>, thèse de l’Ecole nationale des chartes, Paris, 2016.</p> <p>Martinez Matthieu, <emph render=\"italic\">La bibliothèque médiévale de Saint-Allyre de Clermont (XIIe-XVIIIe siècles)</emph>, mémoire de Master 2, Université Paris IV, 2008.</p> <p>Peyrafort-Huin Monique, « Un puzzle multiséculaire : jalons pour reconstituer la bibliothèque clermontoise de Saint-Allyre (premier volet) », dans <emph render=\"italic\">Parva pro magnis munera : études de littérature tardo-antique et médiévale offertes à François Dolbeau par ses élèves</emph>, Turnhout, Brepols, 2009 (Instrumenta patristica et mediaevalia, 51), p. 75-118.</p> <p>Peyrafort-Huin Monique, « Un puzzle multiséculaire : jalons pour reconstituer la bibliothèque clermontoise de Saint-Allyre. II. La Bibliotheca bibliothecarum de Montfaucon et ses sources », dans <emph render=\"italic\">Scriptorium</emph>, n° 67, 2013, p. 87-118.</p>

Où consulter le document :

Archives départementales du Puy-de-Dôme

Liens