Fille de Jean Théodore Bartette, capitaine d'infanterie et de Jeanne Beauduc, Marie Bartette est née le 10 septembre 1893 à Albi. Elle grandit à Saintes puis, après la mort de son père à Saint-André-de-Cubzac, commune d'origine de sa mère. Après ses études (elle passe deux années en Angleterre), elle est embauchée dans une grande banque anglaise à Paris puis à Bordeaux. La mauvaise santé de sa mère l'oblige, à la fin des années 1920, à venir s'installer à Arcachon. Elle y ouvre alors la mercerie " Au bonheur des dames ". Elle s'investit dans le monde politique et associatif, s'inscrivant à la SFIO (en tant que jauressiste convaincue) en 1931 et, milite à la Ligue des Droits de l'Homme à partir de 1932 puis au sein du Mouvement mondial des Femmes (1937). C'est en menant ces diverses activités qu'elle fait la connaissance de Georges Duchez puis de Robert, qui l'entraîne comme rédactrice au sein du " Journal d'Arcachon ". Exaltée par l'Appel du général de Gaulle, elle entre rapidement en résistance aux côtés de Robert Duchez. Ils font tous deux partie du noyau dur de la résistance arcachonnaise. Sa boutique, pourvue d'une double entrée, sert de lieu de réunions, et de cache pour tracts et explosifs. Marie Bartette effectue également de nombreuses missions de renseignements pour le compte du réseau Jove, se faisant ainsi appeler " l'Hirondelle ". Etroitement surveillée par les autorités allemandes, elle est finalement arrêtée le 30 juin 1944 et emprisonnée au Fort du Hâ. Ne trahissant pas ses amis malgré la torture, elle est déportée en Allemagne, d'abord à Ravensbrück et Dachau, puis comme travailleuse dans une usine à Munich, jusqu'à l'arrivée des alliés. Elle rentre à Arcachon peu après la Victoire de mai 1945, et reprend ses activités militantes et journalistiques. Politiquement, elle se range résolument dans le camp gaulliste, et s'investit personnellement dans les élections cantonales de 1945. Elle adhère au RPF dès sa fondation en 1947, puis à l'UNR en 1959. Laissant peu à peu sa boutique à l'abandon, elle bénéficie de l'aide matérielle et financière de Robert Duchez, en échange de sa contribution au journal. Son franc-parler et le refus de toute compromission lui valent de nombreux procès, car ses articles contrastent singulièrement avec le besoin de consensus et de recueillement que ressent la France après les années troubles de l'Occupation. Le 27 novembre 1961, après une vie difficile, pleine de bouleversements, d'espoir et de combats, Marie Bartette s'éteint à l'âge de 68 ans dans le village de Saint-Séverin en Charente, où elle s'était retirée. Deux ans plus tard, une stèle est élevée à sa mémoire dans le carré des Anciens combattants du Monument aux morts d'Arcachon. En 1971, Robert Duchez publie, en supplément au Journal d'Arcachon, des " Mémoires posthumes ", tirés des écrits de Marie Bartette relatant sa vie durant la Guerre, et qui constituent le témoignage de la conviction et de l'engagement d'une femme qui avait "une certaine idée de la France ".