Document d'archives : Une enseignante du Collège protestant français de Beyrouth (Liban) attachée à la culture libanaise, parle des rapports...

Titre :

Une enseignante du Collège protestant français de Beyrouth (Liban) attachée à la culture libanaise, parle des rapports individuels entre les Français et les Libanais

Contenu :

L’entretien semble avoir déjà commencé quand l’enregistrement est enclenché. L’informatrice est enseignante au Collège protestant français de Beyrouth. Elle est arrivée au Liban pendant les vacances d’été 1972 et son logement situé dans le quartier du Hamra, lui avait été payé par ses futurs beaux-parents. Quand elle a quitté son compagnon, son installation a été plus difficile. A présent, elle vit dans une chambre au Collège protestant français. Elle a beaucoup voyagé avant d’arriver au Liban (Turquie, Italie, Grèce, etc.) mais depuis qu’elle est au Liban (seul voyage fait pour des motivations professionnelles), elle a peu voyagé au Moyen-Orient. Ses loisirs sont le sport (gymnastique, randonnée, natation, etc.), le théâtre et l’apprentissage de l’arabe. Elle ne fait pas partie d’une association francophone et elle évite les invitations chez ses collègues français. Elle dénonce le cumul des fonctions des professeurs français. Régulièrement, elle aborde les relations entre les filles et les garçons français et libanais. D’après elle, 50% des Français installés au Liban sont célibataires. Elle estime qu’ils gagnent très bien leur vie, elle pense qu’ils font cela pour le confort et le salaire mais pas pour la fonction. L’informatrice juge les professeures libanaises plus distinguées que les professeures françaises à qui elle reproche leurs stéréotypes et leur refus de la culture arabe. Elle signale une concurrence de la culture française avec celle anglaise et sa répercussion sur l’enseignement de la langue et de l’histoire des arabes, méprisé par les élèves. Elle signale également l’influence culturelle sur les étudiants libanais, selon l’enseignement de la langue française ou anglaise. Pour elle, le Collège protestant français est réputé pour être une bonne école et ses élèves sont issus d’un milieu aisé. Elle décrit les relations entre les étudiants qui ont souvent des problèmes affectifs (à cause du travail, les pères s’absentent souvent) et les enseignants qui tiennent à marquer une distance parfois démagogique. Elle pense pouvoir apporter quelque chose de différent aux élèves car elle n’a pas une culture similaire à celle des professeurs de français. En effet, selon elle, la plupart des enseignants français sont issus d’anciennes colonies françaises et ils véhiculent un comportement colonialiste et impérialiste. Ils sont très différents des enseignants qui sont en France. De fait, certains étudiants sont désabusés par la société libanaise et, en tant qu’enseignante, elle a des difficultés à appliquer son programme face au désintéressement des élèves. L’entretien s’oriente sur la vision que l’enseignante a des Français de Beyrouth. Elle trouve qu’il n’y a pas de proximité entre les Français et que l’aide culturelle française ne devrait pas prendre un aspect économique. Elle ne cherche pas à influencer ses élèves afin qu’ils n’aient pas une idée biaisée de la France. Elle confie ne pas se sentir à sa place dans son rôle d’enseignante car elle est perçue comme étant française avant même d’être perçue comme un individu. L’enseignante souhaite rentrer en France l’année prochaine et elle n’envisage plus de retourner à l’étranger.

Cote :

F3463

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 1 h 40 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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