Protestation de Jean Dassier, marchand et consul d'Albi, contre l'injustice de Gui de Vela, sénéchal de Carcassonne. Il s'agit de l'exécution des lettres patentes du roi Philippe de Valois relatives à l'imposition des subsides qui lui étaient dus pour la chevalerie de Jean, son fils, duc de Normandie, et pour le mariage de sa fille Marie. Dassier s'oppose à la levée des 20 sous par feu sur Albi, la ville, épuisée par lés exactions et gabelles, étant trop pauvre pour supporter cette charge ; il ajoute qu'il n'y a plus de commerce, que les récoltes sont à peu près nulles et que les habitants sont forcés de vendre leurs propriétés pour pouvoir satisfaire aux exigences du fisc, au point que plusieurs quittent le royaume, au grand préjudice de Sa Majesté. Il demande un délai pour faire des représentations au Roi ; le sénéchal repousse cette demande, retient le consul prisonnier et lui défend, ainsi qu'à ses collègues, d'exercer la charge consulaire. Dassier en appelle au Roi, se met sous sa protection et déclare qu'il attendra la liberté de sa personne pour poursuivre l'affaire. Les lettres patentes sont reproduites dans l'acte de protestation, qui est reçu par un notaire de Carcassonne.