Document d'archives : Un homme qui se présente comme le plus ancien membre du cercle de Saint-Julien en raconte son histoire et décrit les activités

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Le témoin, Monsieur Chiaretti, se présente comme le plus ancien des membres de ce cercle créé en 1867 dans un contexte d’opposition à Napoléon III. L’objectif politique était clair, c’est pourquoi, selon eux de nombreux cercles se sont par la suite nommés « républicains ». A l’origine, le cercle concernait la population du quartier, mais il y a aujourd’hui des membres venus d'ailleurs et leur nombre s’élève à un peu moins de cent personnes, représentant des corps de métiers assez variés : ouvriers, commerçants, professions libérales, artisans. Le cercle dispose d’un bar, organise des lotos et ses membres jouent aux boules, au tarot, à la belote ou encore au rami. Par le passé, il a disposé d’une bibliothèque, aujourd’hui disparue. Un club de football a existé, puis s’est émancipé. De même le cercle organisait autrefois des sorties pêche ou des excursions à la Sainte-Baume, en car. L’informateur fait mention d’autres cercles proches : l’Orphéon (cercle blanc), qui a aujourd’hui fermé et dont certains membres sont venus grossir les rangs du cercle Saint-Julien ; Saint-Barnabé, Plan-de-Cuques ou encore Sainte-Marthe, dont les relations se situent essentiellement au niveau des tournois de boules.
A partir de 8 minutes, plusieurs personnes, entendues en fond sonore jusqu'ici, rejoignent la discussion et interviennent épisodiquement. L’enquêteur, qu’ils prennent d’abord pour un journaliste, leur explique son travail. De l’avis des informateurs, la baisse de fréquentation des cercles est à imputer à la diffusion de la télévision et de la voiture dans les foyers, induisant une rupture du lien entre population et quartier. Les femmes sont admises depuis 40 ou 50 ans dans le cercle, mais restent très peu nombreuses. L’entrée nécessite deux parrains, et est soumise à acceptation du conseil d’administration. Les jeunes étaient surtout présents à l’époque où le cercle possédait des clubs de sport. Concernant la mutuelle, le cercle n’en a jamais disposé à proprement parler mais l’informateur évoque un système de tirelire où les membres pouvaient déposer leur monnaie et la récupérer ultérieurement. L’informateur dit être le plus ancien membre du cercle, ayant pris sa carte en 1944.
Concernant la Seconde Guerre mondiale, elle n’a pas entraîné la fermeture du cercle, qui a même été mis à disposition de la Résistance. Des archives existent, conservées par le secrétaire. Le témoin se souvient également que le premier enregistrement déposé à la préfecture aurait récemment été retrouvé. Enfin la discussion s’engage sur la crise du bénévolat et des cercles. Pour les interlocuteurs, l'urbanisation et l’apparition de villes dortoirs sont à mettre en cause.

Cote :

F4474

Inventaire d'archives :

Fonds Pierre-Jean Chabert

Description physique :

Information matérielles :
1 cassette audio
Importance matérielle :
Durée : 36min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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