Document d'archives : Un enseignant-chercheur algérien conte l'histoire de sa famille et de sa vie conjugale

Contenu :

L’entretien est amical, les deux hommes étant de la même génération et ayant des connaissances communes. L’informateur est professeur et chercheur à l'université. Il a épousé une enseignante-chercheuse du même domaine rencontrée lors de ses études. Ils ont eu ensemble trois enfants, dont un prématuré décédé quelques mois après sa naissance. L’informateur revient sur les origines turques et l’histoire de sa famille, puis plus particulièrement sur celle de son père. Il raconte qu’à la mort de son grand-père, son père, fils unique n’a pas gardé de lien avec le reste de sa famille. L’informateur n’a rencontré ses cousins paternels qu’à l’enterrement de son père, peu avant son propre mariage. Il le décrit comme un homme très instruit, qui s’était installé dans une ville de l’Est algérien. ll divorça une première fois et perdit son commerce à cause de son penchant pour l’alcool. Par la suite, le père de l’informateur a épousé trois autres femmes, dont une Française qui a quitté l’Algérie avec leurs deux filles. Sa dernière épouse est la mère de l’informateur, issue d’une vieille famille constantinoise, et avec laquelle il a eu sept enfants (quatre filles et trois garçons). L’informateur raconte encore que son père s’était associé comme comptable avec une autre famille constantinoise bien réputée et avec laquelle ils partageaient également la maison. Selon lui, son père était un bon vivant qui a veillé à donner une bonne éducation à ses enfants, leur accordant une liberté qui dépassait parfois les limites des mœurs de l’époque. Il subvenait à leurs besoins mais la plus grosse part des revenus du foyer était surtout assurée par la mère de l’informateur, qui disposait d'un certain capital. L’informateur revient sur ses frères et sœurs. Ses sœurs se sont toutes mariées. L’aînée est devenue infirmière et est partie dans les années 1950 en France, où elle a rencontré son mari, un ingénieur français ; son départ pour la France et son mariage ont été cause de rapports tendus entre elle et le reste de sa famille (surtout avec l’aîné des fils). Une autre de ses sœurs travaillait aux PTT puis, après un formation de coiffeuse à Paris à la fin des années 1970, elle a pu ouvrir son propre salon de coiffure à Constantine. L’informateur évoque sa sœur adoptive, qui avait été mariée très jeune à un homme violent, et que sa sœur infirmière avait fait recueillir chez eux. Il décrit aussi les études de ses frères et le comportement un peu insouciant de son aîné qui avait fini par faire un mariage traditionnel. Quant à l’informateur, il dit avoir pu réussir ses études à l’ENS d’Alger malgré les difficultés financières. Il raconte quelques anecdotes de sa vie d’étudiant : son arrivée en auto-stop à Alger avec un simple cartable pour faire sa rentrée à l'École, le bizutage. L’entretien porte ensuite sur les relations amoureuses de l’informateur. Celui-ci raconte ses premières aventures, puis son rapprochement avec sa future épouse. Il la décrit comme une jeune fille réservée et difficile à conquérir, lui étant à l’époque un étudiant peu sérieux, ayant cédé à la liberté qui régnait à l’École et dans les logements étudiants. L’informateur raconte avoir demandé la jeune fille en mariage après trois ans de relation, et la cérémonie a eu lieu en 1975. La dot avait été assez peu élevée. Il évoque ensuite ses bons rapports avec sa belle-famille, dont le père était commerçant à Jijel. Son épouse appelle son beau-père “Da Shrif” ou “Si Shrif” et sa belle-mère « Lalla », tandis que l’informateur appelle sa belle-mère “khti” (“soeur”). Il raconte les difficultés qu’ils ont rencontrées pour trouver un logement : l’opposition de la famille de l’informateur qui voulait que les jeunes mariés viennent habiter avec elle, leur dossier qui était écarté… Finalement, un de leurs amis leur a cédé son appartement, qui, pour des raisons pratiques fut mis au nom de l’épouse. D’ailleurs celle-ci possède son propre compte en banque. Selon l’informateur, leur couple veille au partage des tâches ménagères et au maintien de leur carrière respective : il n’était pas question que sa femme sacrifie sa carrière pour s’occuper de son foyer. L’informateur évoque encore les loisirs et voyages du couple et de la famille, mais aussi les conflits entre mari et femme. Il parle du choc qu’a été pour eux la perte de leur enfant, les ayant fait renoncé à avoir d’autres enfants, afin notamment de protéger la santé de son épouse.

Cote :

F4157, F4158

Inventaire d'archives :

Fonds Faouzi Adel

Langues :

arabe

Description physique :

Information matérielles :
2 cassettes audio
Importance matérielle :
Durée : 2h 40min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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