Document d'archives : "C'est le tiers registre des délibérations et actes publicques faictz en la maison commune et consulat de la ville d'Orilhac,...

Titre :

"C'est le tiers registre des délibérations et actes publicques faictz en la maison commune et consulat de la ville d'Orilhac, prins et receuz par moy Hugues Hérault, notaire royal, greffier et secrétaire de ladicte ville". Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies ; Rigaud Leigue et Pierre Delprat, de la frairie Saint-Jacques ; Jean Delort et Pierre Laroque, de la frairie Saint-Géraud ; Aymar Milhau, de la frairie du Corps de Dieu ; Rigaud Montreisse, de la frairie Notre-Dame des Neiges ; Antoine Leyritz jeune et Guillaume Casses, de la frairie Saint-Marcel ; Antoine Bonhore, de la frairie Saint-Eloi ; Pierre Rotgier, de la frairie Saint-Blaise ; Bonnet Gounal, de la frairie Saint-Martin ; Géraud Martres, de la frairie Saint-Jean. - Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Géraud Rebier et Etienne Careighac ; du pont et quartier des Frères, Etienne de Cros, fils de Guillaume et Durand Salles ; du pont et quartier des Ponts, Pierre Delolm et Jean Moles. Ordre des consuls : Géraud Rebier, Etienne de Cros, Etienne Careighac, Pierre Delolm, Jean Moles, Durand Salles (30 août). Prestation de serment par les nouveaux consuls, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant-général Géraud de Saint-Mamet (1er septembre). - Assemblée générale. Discussion entre les consuls Pierre Delolm et Jean Moles au sujet de la préséance. Le grand sceau du consulat et la clef de la trésorerie sont remis au premier consul Rebier, et le contrescel au deuxième consul de Cros, le bassin du Purgatoire à Etienne Careighac, celui des cinq plaies à Pierre Delolm. Réclamation d'Etienne Careighac au sujet du chaperon que lui remet son prédécesseur. Nouveaux conseillers. Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque, Jean Veyre, Jean Colinet, Jean Chanut, Pierre Moles, Pierre de Tourdes, fils à Raimond, Jean Prantinhac, Philippe Bladanet, Blaise Pichot ; du pont et quartier des Frères : Géraud Gard, Philippe de Combes, Jean Destaing, Etienne Maurie, Jean Conhte, Antoine Leyritz aîné, Barthélémy Margraserra, Pierre Dancos ; du pont et quartier des Ponts : Guillaume Bonhore, Guillaume Ficatel, Bonnet Comard, Jean Ponhet, Jacques Delolm, Guillaume Girou, Jean Revel, Vincent Laveissière (6 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux conseillers, en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul (8 septembre). - Assemblée générale. A la requête des exécuteurs testamentaires de Jeanne La Treille, on décide que les écoles de la ville, appelées "La Gravieira" et la place étant derrière icelles leur seront délivrées pour faire édifier le collège, "sans préjudice du droit que la ville y a". Guillaume Valet et Jean de Levers demandant l'office de contrôleur devenu vacant par la mort de Raimond Baldel, l'affaire est remise. Jean Revel, Pierre Andrieu et autres habitants de la rue du Buys, demandent qu'il leur soit permis de percer la muraille pour faire écouler dans la Jordanne les eaux de vaisselle et les immondices, ainsi qu'il fut permis à Vidal Abault. Les consuls se rendront sur les lieux pour aviser. Chacun des habitants de la rue paiera à la ville le même cens que ledit Vidal, et les travaux seront à leur charge. Nouvelle plainte de Pierre Delolm contre Jean Moles ; le conseil décide que celui-ci devra prendre rang après son confrère. - Assemblée générale. Sur la demande des exécuteurs testamentaires de Jeanne La Treille, on leur donne, pour édifier le collège, "le patu estant au derrière lesdites escolles appelées La Gravieira, ensemble tout le passage y estant jusques aux maisons dudit Juery s'ils les achaptent", à condition qu'il soit fait une rue pour remplacer "le passage que les habitans avaient à l'endroict de la maison dudit Juery", et qui leur était nécessaire pour aller au marché au blé. De plus, le conseil décide de réclamer copie de l'inventaire des biens de ladite La Treille. Les consuls écriront au définiteur de l'observance pour avoir un prêcheur pour l'Avent et le Carême (27 septembre). Assemblée générale. On décide de réunir la maison du commandeur de Carlat aux bâtiments du collège, et d'écrire au grand prieur d'Auvergne, qu'il fasse don de ladite maison à la ville. On mande aux prévôtés de se rendre en cette ville pour nommer des délégués aux Etats Généraux. On se procurera un second régent des écoles. Procès de frère Pierre Sarrauste contre la ville au sujet de l'entrée du vin ; les religieux doivent payer ce droit comme tout le monde (15 novembre). - Assemblée générale à laquelle assistent Pierre Passefont, lieutenant particulier, Guillaume Cambefort, Jean Laurens, conseillers, Hugues Aldebert, avocat, Hugues du Serieys, enquêteur au bailliage des Montagnes, Géraud Lacarrière, élu à Aurillac, Jean Falvelly, bachelier ès droits, consul de la ville de Maurs, Jean de Laborie, consul de la ville de Mauriac, Guillaume de Rivo, syndic de ladite ville, Pierre Celier, consul de Marcolès, Antoine Passefon, délégué de La Roquebrou, réunis à l'occasion des Etats qui doivent se tenir à Meaux le 10 décembre prochain. Les Etats particuliers du haut pays se sont réunis les 22 et 23 octobre derniers, et le clergé et la noblesse ont nommé leurs délégués. Le procureur du roi au bailliage déclare que la volonté du roi est qu'on n'élise qu'un délégué de chaque ordre, car en faire plus grand nombre, "seroit une grande folle et despence au pays". Protestation des prévôtés de Maurs et Mauriac, disant "qu'ilz avoient à faire ausdictz estatz plusieurs ramonstrances et supplications qui ne concernoient point le faict des autres prévostez et qu'ils voulloient envoyer ung délégué de chascune prévosté ou plusieurs s'il estoit besoing…. Toutesfois, qu'ilz offroient proucéder à ladite eslection collégialement". Sont élus : Géraud Rebier, premier consul, pour la ville et prévôté d'Aurillac : Jean Viguier, avocat au présidial de d'Aurillac pour la ville et prévôté de Maurs ; Jean de Laborie, consul de Mauriac, pour ladite ville et prévôté (25 novembre). Assemblée générale. "A esté ramoustré comment il est de coustume faire les présens à la feste de la Noël à ceulx qui font plaisir et service à la ville". On décide de faire les présents accoutumés à Monseigneur d'Aurillac "qui piéça estoit arrivé en ceste ville", à Monseigneur de Cailhac et au prêcheur (18 décembre). - Assemblée générale. Le consul Careighac ira à Saint-Flour assister à l'imposition des tailles, à la vérification des frais faits pour l'office de lieutenant criminel au bailliage, et à la reddition de compte par les srs Dulaurens et Brisson de retour de leur voyage à la cour. On remboursera au lieutenant criminel les frais faits par lui "à la poursuite dudit office". Les consuls présents et ceux de l'année précédente demandent des auditeurs des comptes. Sont élus : Jean Chanut, Jean Destaing, Jean Ponhet, Guillaume Girou (24 décembre). 1561. - Assemblée générale. Sur le rapport des auditeurs des comptes, sont approuvées les mises des consuls pour les mois d'octobre, novembre et décembre. On ne permettra pas "à aucun habitant de tirer à la rue aucune fournaise et l'on fera abolir celles que desjà y sont faictes, et ne sera permis à aucun habitant faire feu par les boticques sans qu'il y ait cheminée". On poursuivra la reddition des comptes du receveur de la Charité, aumône du Saint-Esprit et l'on distribuera le blé de la ville aux pauvres pour les empêcher "d'aller aux portes". On paiera au sr Bayord, régent des écoles, la somme de 20 livres qui lui avait été donnée par son collègue Me Nicolle, et dont la ville était redevable envers celui-ci (17 janvier). - Publication de la taille (24 janvier). Assemblée générale. Procès de la ville avec l'aumônier du monastère Saint-Géraud, avec les jurés d'Ytrac au sujet de la taille du sr Bonhore et de sa femme qui avaient quitté Ytrac pour venir habiter Aurillac. Plainte du sr de Combes dont la taille avait été augmentée. On retient pour le Carême le prêcheur de l'abbé d'Aurillac (5 mars). - Assemblée générale à laquelle assistent Jean de Laborie, Guillaume Bonnet, Gaspard Berner, consuls de Mauriac, Guillaume de Rivo, syndic de ladite ville ; Jean Viguier, délégué de la ville de Maurs. Les frais faits par les députés aux Etats seront examinés par Etienne de Cros et Etienne Careighac, consuls, pour la ville d'Aurillac ; par Me Guillaume Bonnet et Gaspard Vernet pour la ville de Maurs ; par Antoine Sarret et Jean de Laborie pour la ville de Mauriac. Quant à la vérification des comptes des srs Dulaurens et Brisson, elle aura lieu à Saint-Flour. Il sera fait opposition aux provisions obtenues par les officiers de Carladez pour aller tenir la cour d'appeaux à Vic. Le roi sera supplié "fere expédier le siège et cour d'appeaulx des viscontez de Carlat et Murat en ceste dicte ville d'Orilhac, comme de tout temps et ancienneté a acoustumé y estre tenue, comme la ville et lieu le plus commode pour l'exercice dudict siège, estant garnye de plus de conseilh". On fera déclaration que les états dudit gouvernement avaient esté déjà tenus à Moulins, et qu'ilz voulaient adhérer et s'en conformer à ce qui avait été résolu auxdits états (11 mars). Assemblée générale. Requête de Charles de Saint-Nectaire, abbé d'Aurillac, tendant à reporter la jouissance qu'il tenait de la ville du jardin "estant sur les fossés et joignant la porte et murailhe des Fargues de la ville", à Me Bernard Mosset, ledit abbé quittant la ville. Le conseil acquiesce, durant la vie dudit abbé seulement. On donnera 50 livres au prêcheur. Protestation contre certains députés aux Etats qui, "sans charge ne puissance", avaient poursuivi la suppression de l'office de juge et garde des sceaux au bailliage (16 avril). Assemblée générale. On décide d'accepter les conditions de l'ordre Saint-Jean de Jérusalem pour la cession à la ville de l'hôtel du commandeur de Carlat, avec son jardin, à savoir que les religieux de la province d'Auvergne, soit "chevaliers, francs-servants ou chappelains, qui seront présentez par le prieur d'Auvergne ou ses successeurs, seront receuz audict collège pour estudier sans payer aucuns deniers soit pour les régens, collectes ne aultres droicts", et que l'ordre recevra en échange une rente de 7 livres, 8 sols, 8 deniers provenant de la succession de Jeanne La Treille, rente que les exécuteurs testamentaires d'icelle échangent contre ledit hôtel pour la construction du collège. L'un des exécuteurs testamentaires, Pierre de Combes, sr de La Martinie, est également autorisé à acheter la maison de Jean Laborie, chirurgien, et le jardin de Bonnet Comard (12 juin). - Procuration passée par devant Hugues Hérault, notaire royal, par les consuls et délégués des villes et prévôtés d'Aurillac, Maurs et Mauriac, en faveur de Me Michel de Rodes, avocat pour le roi en la sénéchaussée d'Auvergne, comme délégué du tiers et commun état du gouvernement d'Auvergne aux Etats généraux assignés en la ville de Melun le 1er août suivant. On le charge de remontrer au roi "les grands et insupportables subsides tant ordinaires que extraordinaires qui ont esté levez sur eux pour la calamité et injure des temps... Car la plupart des provinces dudit gouvernement sont scituez en pays infertille et montueux qui ne produisent aucunement vin et peu de bledz et qui ne sont souffisans pour la nourriture des habitans... De même les tributz et aultres gabelles extraordinaires qui pèsent sur le sel". Il remontrera aussi que le roi peut avoir en peu d'années "une grande somme de deniers", en mettant en sa main "les prieurez champestres, qui, pour le passé, ont été fondez et douez de grand revenu... Et, à présent, sont ruynez et désolez, estans assenséz par personnes laïcs qui les profanent entièrement". Il pourrait aussi "prendre les deux tiers de tous les aultres bénéfices de ce royaulme, de quelque dignité, qualité ou ordre qu'ilz fussent, excédans le revenu de 300 livres... Davantage, ramoustrer que, au moyen des provisions apostoliques qu'on est contrainct obtenir de Rome, il se transporte pour les annates beaucoup de deniers hors du royaulme, et qu'il plaise au Roy les retenir". Enfin, le roi sera supplié de supprimer les offices inutiles et de n'en créer d'autres qu'avec le consentement des Etats généraux (24 juin). - Assemblée générale. La procuration ci-dessus est envoyée à Me Michel de Rodes. Assemblée générale. Sur le rapport des auditeurs, on approuve les comptes des consuls présents pour les mois de décembre 1560 à mai 1561, montant à la somme de 1416 livres, 8 sols, 3 deniers ; et ceux des consuls de l'année précédente pour les mois de juin, juillet, août 1560, montant à la somme de 3.343 livres, 2 sols, 2 deniers. Une commission composée des consuls, du lieutenant-général, de six hommes de robe longue et de six de robe courte, examinera la question du siège d'appeaux. On interdit aux prêtres de la chapellerie de Taveighe, d'aliéner un pré (25 juillet). Assemblées générales. On réunira les trois prévôtés pour avoir syndicat au sujet du siège d'appeaux (5-13 août). Nouveau consulat. - Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Pierre Las Portes, de la frairie du Corps de Dieu ; Pierre de Crueghe, aîné, de la frairie Notre-Dame ; Géraud Delolm et Pierre Ficatel, de la frairie Saint-Jacques ; Bernard Teissonnières, de la frairie Saint-Eloi ; Antoine Leyritz jeune et Jean Benésit, de la frairie Saint-Marcel ; Pierre Cantuéri et Guillaume Fabre, de la frairie Saint-Géraud, George Morzières, de la frairie Saint-Blaise, Géraud Cabrespine, de la frairie Saint-Martin, Guillaume Puech, de la frairie Saint-Jean. Me François Juéri, licencié, est élu syndic à la place de Jean de Vaurs, "accusé du crisme de sédition et d'avoir contrevenu à l'édict faict par le Roy sur le faict de la religion, pour raison de quoy, il estoit furtif de la ville". Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Pierre Moles et Jean de Montjuou ; du. Pont et quartier des Frères, Etienne de Cros, aîné, et Barthélémy Margraserra ; du pont et quartier des Ponts Bonnet Comard et Guilaume Girou. Ordre des consuls : Etienne de Cros, Bonnet Comard, Pierre Moles, Guillaume Girou, Jean de Montjuou et Barthélémy Margraserra (5 septembre). - Prestation de serment par les consuls, en l'église Notre-Dame, par-devant le lieutenant-général de Saint-Mamet (7 septembre). - Assemblée générale. Arrivée des seigneurs de Caillac et de Brezons, munis d'une commission du roi, "avec une grand compagnie de gens en armes, pour faire cesser les sédicions et tumultes qui se faísoíent en ladite ville, et pour faire garder et entretenir le édict faict par le Roy sur le faict de religion, lesquelz, ensemble les officiers du Roy, avoient faictz prisonniers plusieurs desdicts séditieux et colpables". On demandera auxdicts seigneurs de ne laisser dans la ville que cinquante soldats pour la sûreté et garde d'icelle. Les portiers du Buis et d'Aurenque, qui sont suspects, seront renvoyés, et l'on refera les clefs desdites portes. En vertu d'un statut de la ville en vigueur jusqu'en 1532, les consuls en charge depuis cette époque paieront 50 sols pour acheter des armes. Les habitants qui n'en ont point seront tenus d'en acheter, et celles appartenant à des suspects seront mises dans la maison commune (10 septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Le sceau de la ville et la clef de la trésorerie sont remis à Etienne de Cros ; le contrescel à Bonnet Comard ; le bassin du Purgatoire à Pierre Moles et le bassin des Cinq Plaies à Guillaume Girou. Prestation de serment par François Juéri, nouveau syndic. Sont élus conseillers : du pont et quartier d'Aurenque, Géraud Rebier, Etienne Careighac, Nicolas de Talon, docteur en médecine, Jean de Cinqalbres, Raimond de Donne, Géraud Vigier, Guillaume Casses, Jean Bennésit ; du pont et quartier des Frères, Etienne de Cros, Durand Salles, Jean Jullien, Pierre Labeau, Géraud de Cinqalbres, Antoine Leyritz jeune, Guillaume Palhès, Pierre Varet ; du pont et quartier des Ponts : Pierre Delolm, Jean Moles, Bernard Dumas, Géraud Delolm, Géraud Bovési, Hugues Pichot, Etienne Brolhat, Guillaume Alem (12 septembre). - Assemblée générale. Le seigneur de Brezons a laissé dans la ville trente hommes à cheval et quarante hommes de pied, outre son train ordinaire. Le conseil décide que les consuls s'adjoindront dix personnages pour délibérer à ce sujet (16 septembre). Assemblée générale. Affaire du siège d'appeaux. Les consuls s'engagent envers le juge d'appeaux et autres officiers audit siège, de les relever et garantir de tous dépens, dommages et intérêts auxquels ils pourraient être condamnés pour n'avoir pas tenu et exercé ledit siège audit lieu de Vic et d'avoir contrevenu à l'exécution de ladite provision. Le consul Etienne de Cros, le syndic de la ville et Me Pierre Passefons, lieutenant particulier, iront à Saint-Flour assister à l'imposition des tailles, et remontreront "la pouvreté de la ville, dommaige, perte et mortalité du bétail qui estoit survenu ladicte année, et pareillement la folle qui estoit survenue en ladicte ville et habitans d'icelle, à cause de la compaignie que les seigneurs de Brezons et de Caillac avoient despuis le commencement du mois de septembre dernièrement passé admenez et faictz venir en ceste dicte ville". Ils protesteront de concert avec ceux de Mauriac, contre la provision obtenue par la ville de Salers pour ériger en ladite une prévôté. On poursuivra l'ancien consul de Vaurs en reddition des titres de la ville qu'il a gardés par devers lui (15 décembre). 1562. - Assemblée générale. On affermera le pré des malades et l'argent produit sera affecté à son entretien. Mes Pierre Espinassol et Jean Chanut, commis à la police des pauvres et administration des hôpitaux et aumônes, seront priés de faire la distribution du blé des aumônes. L'argent provenant du rachat de certaines rentes de la charité du Saint-Esprit sera employé à la nourriture des pauvres. Après enquête, les consuls feront informer contre Guillaume et Pierre Laborie, de Tronquière, qui "se perforcent soy approprier ung communal de la ville appelé Lacalm, et ce qu'ilz ont faict sera abbatu". Le jardin donné en jouissance à Pierre Mosset sera affermé. Sont élus auditeurs des comptes : Jean de Cinqalbres, Raimond de Donne, Géraud Bovési, Antoine Leyritz jeune. A ce propos, Me Géraud Laporte, au nom de Raimond Voltoire, Jean Baldel, Jean Paltour, etc. Proteste contre la nomination desdits auditeurs, "comme chouse faicte contre la police et estatutz de la ville ; contre lesquels lesdicts consulz veullent fere eslire lesdicts auditeurs, n'ayans puissance de les oyr ne clore, pour tant que lesdicts remonstrans se sont déclairez opposez par devant monsieur le bailly à l'administration faicte par lesdicts consulz, de tant qu'ilz l'ont faicte sans le communicquer au conseil général et sans avoir prins l'adviz de ceux qu'ilz sont tenuz" (30 janvier). Assemblée générale. Pour parfaire le paiement des sommes dues à Géraud Rebier, il sera mis sur la ville, la présente année, une crue de 15 sols par livre. Vu la quantité des pauvres et renchérissement du blé, on emploiera pour les aumônes le blé du Saint-Esprit. On donnera en afferme à Me Jean Bersen les cens et rentes de l'hôpital de la Trinité, "pour ce que d'autres fois il en a faict la recepte", et à Me Vincent Benech la recette de l'aumône du Saint-Esprit. On enverra un délégué à Paris poursuivre en appel la cause de la tenue du siège d'appeaux à Vic. Vu l'ordonnance des Etats tenus à Orléans, "que en chascune esglise cathédralle ou collegialle, y auroit une prébende théologale et une aultre prébende pour le régent des escolles", on poursuivra pour ce fait l'abbé et le chapitre de la présente ville par devant le juge compétent (26 février). Assemblée générale. On donne 60 livres de gratification au lecteur des Cordeliers qui avait prêché l'Avent et le Carême. Il sera prié, ensemble le prieur des Carmes de prêcher aux fêtes (24 avril). Assemblée générale. Les consuls apprennent la prise de la ville d'Agen par les protestants, qui ont emprisonné les consuls et magistrats de ladite ville. Ils assiègent Villefranche en Rouergue, et se sont emparés de Lyon à la faveur de la nuit. Ceux de la nouvelle religion de la présente ville et des environ se sont "confédérez avec lesdicts estrangiers et avoient déjà explorez les lieux forts de ladicte ville et se jactoient s'emparer des portes et fossés d'icelle". Pour assurer la garde de la ville, le conseil décide de contracter un emprunt de 540 livres (13 mai). Assemblée générale. Il sera fait présent au seigneur de Brezons d'une pièce de vin, de douze flambeaux, de dragées, de cire et d'hippocras. Le conseil décide de lui obéir comme lieutenant de gouverneur et de lui donner les clefs de la ville, s'il les réclame (2 juin). - Assemblée générale. On imposera sur les habitants la somme de 5 sols pour livre, et on emploiera la somme de 300 livres qui est entre les mains du consul Careighac pour le paiement des vingt arquebusiers laissés dans la ville par le seigneur de Brezons. Les habitants seront tenus de faire le guet ou de fournir un remplaçant à peine de 10 sols d'amende (6 juin). - Pouvoir donné par Jean de Rivo, syndic des habitants de Mauriac, aux consuls d'Aurillac, d'emprunter pour trois mois la somme de 2.000 livres qui sera imposée sur les habitants des quatre prévôtés, pour le paiement des frais portés dans la commission du seigneur de Brezons (15 juin). - Assemblée générale. Le syndic Juéry se rendra à l'assemblée qui doit se tenir à Saint-Flour pour demander au roi commission de lever 10 ou 12.000 livres tant sur les villes que le plat pays, afin de payer les frais portés dans la commission susdite, et pour emprunter une autre somme de 2.000 livres (16 juin). Assemblée générale. Seront examinés les titres de Bernard Mosset qu'il prétend lui assurer la propriété du jardin dont l'abbé d'Aurillac eut autrefois la jouissance, après quoi il sera donné en afferme au plus offrant. Les consuls s'opposeront à ce que l'abbé d'Aurillac mette en afferme l'office de greffier de la ville qui de tout temps a été donné gratuitement, chose qui sera fort dommageable aux habitants, par suite de l'augmentation des frais de greffe qui en résultera. On proposera à l'abbé Me Noël Guitard, notaire royal, comme candidat aux fonctions de greffier, vacantes par suite de la résignation qu'en a faite Jean Veyre. Les frais faits par Géraud Rebier pour la ville lui seront payés. Sur le rapport des auditeurs des comptes, le conseil approuve ceux des consuls de l'année 1559-1560, montant à la somme de 7.490 livres, 11 sols, 7 deniers (3 juillet). - Assemblée générale. Le seigneur de Brezons ayant saisi l'argent levé pour payer Géraud Rebier, le conseil décide de lui laisser l'argent et d'en payer l'intérêt audit Rebier. On lui donnera la grosse cloche rompue de l'église Notre-Dame pour en faire de l'artillerie pour la défense de la ville. On paiera aux consuls ce qu'ils ont déboursé pour la réparation des murailles et des portes. Les habitants se plaignant que les portes ne sont pas "ouvertes par jours et à renc des rues l'une après l'aultre", on en "ramoustrera" au seigneur de Brezons (29 juillet). Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairie : Pierre de Crueghe, de la frairie Notre-Dame ; Jean Mérals et Mathieu Andrieu, de la frairie Saint-Géraud ; Guillaume Lacombe et Durand Varet, de la frairie Saint-Jacques ; Bernard Brolhat et Jacques Girou, de la frairie Saint-Marcel ; Antoine La-Vernhe, de la frairie Saint-Eloi ; Jean Picard, de la frairie du Corps de Dieu ; Pierre Bedorez, de la frairie Saint-Martin ; Jean Daude, de la frairie Saint-Blaise. Sur le rapport des auditeurs des comptes, approbation des mises des consuls de l'année 1560-61, pour les mois de juin, juillet et août 1561, montant à la somme de 1354 livres, 12 sols. Les serviteurs de la ville seront gratifiés de 50 sols tournois pour "plusieurs peines et travaulx tant de nuyt que de jour qu'ils avoient faictz et faisoient encore despuis le gouvernement du seigneur de Brezons, et à cause de la nécessité du temps". L'entretien de la fontaine de la ville est baillé à Jean Cantuéry, en remplacement de feu Jean Condamine. Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Jean Chanut et Philippe Bladanet : du pont et quartier des Frères, Jean Julien et Jean Conhte ; du pont et quartier des Ponts, Géraud Bovési et Guillaume Alem. Rang des consuls : Jean Chanut, Jean Julien, Jean Conhte, Géraud Bovési, Philippe Bladanet, Guillaume Alem (4 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux consuls, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant-général de Saint-Mamet (6 septembre). - Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Remontrance est faite au consul Bovési qui "est venu audict conseil sans pourter la livrée de la ville et sans se mettre au renc des aultres consuls". Réplique de Bovési : "La préthendue création des consuls estoit nulle, comme faicte contre la coustume et observation de la maison de séans" ; parce qu'au lieu de nommer deux consuls par quartier, on en avait nommé trois pour le quartier d'Aurenque, Jean Chanut, Philippe Bladanet et Jean Conhte, qui réside dans ce quartier, dans sa maison dite de Fagette ; parceque, contrairement aux statuts, les conseillers "qui avaient assisté à la création des consulz avoient esté présens à l'assiette", et parce que celle-ci s'était faite par la brigue des parents des trois premiers consuls, de sorte que ledit Conhte se trouvait placé avant lui, Bovési, bien qu'il ne fût d'égale antiquité de race et de maison. Le conseil décide que "ledict Bovési prendra le chapperon et livrée de la ville, sans préjudice de son dict renc et proucès". A quoi Bovési a répondu l'accepter sans approuver pour cela ladite élection. Le sceau de la ville est remis au premier consul Chanut, et le contrescel au second consul Julien. Le consul Chanut refuse la clef de trésorerie avant que les comptes de celle-ci n'aient été vérifiés. Le bassin du Purgatoire est remis à Jean Conhte, le bassin des Cinq Plaies à Géraud Bovési, et le bassin des pauvres à Philippe Bladanet. Les clefs de la ville sont apportées par les consuls sortant, qui les ont recouvrées du seigneur de Brezons. Sont élus conseillers : du pont et quartier d'Aurenque, Pierre Moles, Jean de Montjuou, Jean Veyre, Pierre de Tourdes, Jean Colinet, Blaise Pichot, Pierre Laroque, Robert Cabrespine ; du pont et quartier des Frères, Etienne de Cros, Barthélémy Margraserra, Géraud Gard, Philippe de Combes, Jean Destaing, Etienne Maurie, Antoine Leyritz aîné, Jacque Vialard ; du pont et quartier des Ponts, Bonnet Comard, Guillaume Girou, Jean Ponhet, Jacques Delolm, Guillaume Ficatel, Pierre de Crueghe aîné, Jean Revel, Vincent Lavaissière (11 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux conseillers en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul Chanut (13 septembre). - Assemblée générale. Me Jean Breton, régent des écoles, sera gratifié, pour son année, d'une somme de 100 livres ; on le retiendra pour un an encore en lui adjoignant un collègue. Me Pierre de Combes sera requis de faire construire le collège et "de randre compte de ce qu'il en a pris et reçeu". On convoquera les prévôtés du Haut Pays pour conférer sur l'imposition mise sur l'entrée du vin. "Affin que les affaires concernans la garde de la ville et pays soient traictez plus secrètement, et que les affaires ne soient divulguez en conseil", les consuls s'adjoindront huit personnages tant de robe longue que de robe courte pour s'entendre touchant ledit fait avec le gouverneur et les officiers du roi. Il sera informé sur les agissements de Guillaume Laborie sur un communal appartenant à la ville, sis en l'affar de Bournatel. On permettra la suppression de certains arbres, demandée pour la sûreté de la ville par le gouverneur, et le bois en sera apporté céans. Refus de Géraud Bovési de recevoir le bassin des Cinq Plaies, parce qu'il est en procès devant le bailli au sujet de l'élection des consuls. Sur la sommation du conseil, il l'accepte "sans approuver ladicte eslection et assiette" (18 septembre). - Nomination de Jean Fraissy comme portier de la porte des Cordeliers, ou des Frères, en remplacement de feu Jean Vaurs (22 septembre). - Prestation de serment dudit Fraissi (25 septembre). Assemblée générale. Sont élus auditeurs des comptes pour l'examen des frais et mises faits par les consuls au nom de la ville : Géraud Gard, Jean Ponhet, Pierre de Tourdes et Jean Colinet, et pour ouïr les comptes des consuls des années précédentes "pour la recepte par eux faicte de l'argent des réparations des chemyns, pontz et passages", Me Pierre Espinassol, Jacques de Tournemire, Pierre de Tourdes et Jean Brepmar. Les dépenses faites par les consuls pour l'artillerie de la ville leur seront remboursées. On cherchera les armes de ceux qui en possèdent. Le chanoine Castel sera gratiffié pour son voyage à la Cour où il a obtenu déclaration du roi "par laquelle avons esté déclairez exemptz dudict emprunt de 2000 livres mis sur la ville" (28 octobre). Assemblée générale. Il sera fait et passé syndicat à Me Pierre Passafon, lieutenant particulier, et à Géraud Bovési, consul, pour aller à-Saint-Flour assister au département des tailles par devant M. Assoient, conseiller du roi et général des finances, auquel ils remontreront la pauvreté de la ville (18 décembre). 1563. - Assemblée générale - Me Passefon et Géraud Bovési n'ont obtenu sur la taille qu'un rabais de 12 livres tournois. Le total s'élève à 1370 livres, y compris les crues ordinaires et celles des turcies de Lyon et solde des soldats. Le premier consul Chanut remontre que plusieurs habitants de la ville de la nouvelle religion sont "furtifz, esquelz l'on ne pouvoit riens cottiser, à cause que leurs biens estoient saisiz". Me Passefon sera remboursé des 21 livres qu'il a dépensées pour la ville (15 janvier 1563). - Publication de la taille (29 janvier). Assemblée générale à laquelle assiste Charles de Brezons, lieutenant de gouverneur pour le roi audit pays. Un homme est arrivé dans la ville avec 140 ou 160 arquebuses à vendre. Le conseil décide que les 36 arquebuses qui doivent être fournies par les anciens consuls depuis 30 ans seront mises en la maison consulaire, et que chaque habitant qui le pourra en achètera une (15 février). Assemblée générale. Pour satisfaire au paiement des soldats et à la dépense par eux faite dans les hôtelleries de la ville, le gouverneur et les officiers du roi feront une cotisation "par forme d'emprunct sur les bien aisés de ceste ville, de petites sommes modérées, laquelle seroit levée par les consuls". Pour la fortification de la ville, les fossés seront nettoyés "et renduz concaves et aisez pour mettre l'eau" ; à ce faire seront employés les gens qui ne sont pas enrôlés à la taille, lesquels seront nourris durant les travaux du blé de l'aumône du Saint-Esprit. Les invalides, pauvres et malades, seront amenés aux hôpitaux où leur seront distribuées les aumônes des fondations de la ville. Ceux dont les jardins sont attenant aux murailles, seront tenus de les garnir de pièces de bois, "pour que ceux qui passent par les murailles ne puissent cheoir d'icelles". Le sr Pierre Palhan, fondeur, qui offre ses services pour la "faction" de l'artillerie, aura une maison pour son travail, et sera exempt de tailles et de subsides (10 mars). Assemblée générale. Le seigneur de Montluc a écrit au seigneur de Brezons de lui envoyer en Gascogne 3 ou 4000 charges de farine, ce qui est impossible, vu la pénurie et la cherté des blés qui valent : le froment, 37 sols, 6 deniers tournois le setier, et le seigle, 30 sols. On empruntera à demoiselle Ysabeau Levassor, veuve de Me Pierre de Combes, l'un des exécuteurs testamentaires de Jeanne La Treille, la somme de 900 livres que le seigneur de Scorailles devait au collège de cette ville, laquelle somme qui sera employée aux affaires urgentes de la ville, sera rendue aux autres exécuteurs testamentaires sur les premiers deniers de la ville. A la requête de Philipe de Combes, les cinq "taules" de vin vendues par lui aux Cordeliers d'Aurillac ne paieront pas de droit d'entrée (2 avril). - Assemblée générale. Le prieur des Jacobins de Clermont sera gratifié de 30 écus, outre sa dépense journalière, pour avoir prêché l'Avent et le Carême. Le procès de la ville contre Me Bernard Mosset au sujet de la fermeture par le seigneur de Brezons de la porte du jardin donné en jouissance à l'abbé d'Aurillac, sera poursuivi (16 avril). - Assemblée générale. Me Hugues Aldebert, avocat pour le roi au présidial d'Aurillac, sera député au roi pour remontrer "que la présente ville est la principalle de ce hault pays, là où de tout temps l'ancien siège royal a esté estably pour ce hault pays, et en laquelle, à cause dudict siège, les manans et habitans affluent, et que si l'exercice de la nouvelle religion se faisoit en ladicte ville, seroit chouse facille à ceulx de la nouvelle religion de soi emparer d'icelle et meurtrir et massacrer les bons et fidelles subgects qui ont gardé ladicte ville en l'obéyssance du roy... Et pour ce que ceulx de ladicte religion ont acoustumé de venir troubler le conseil de séans, seront depputés douze ou treize personnes avec les consuls de l'année passée, pour, avec les consuls de l'année précédente, donner ordre et déterminer ensemble à la police de ladicte ville" (19 avril). Assemblée générale. Le seigneur de Brezons veut se retirer de la ville à la suite de la publication de l'Edit de Pacification. Le conseil décide qu'on l'entretiendra, lui et ses hommes, ce mois durant. On donnera congé aux soldats de la ville, sauf à douze "des plus capables", tant pour la garde des portes que la garde de nuit. Néanmoins, que l'on ferait "faire la porte" aux habitants, quatre par quatre, plus un officier du roi, deux chanoines et quatre prêtres. Quant au salaire des 23 soldats entretenus jusqu'à présent pour la garde des portes, il sera payé à raison de 6 livres par mois pour chacun (16 juin). - Assemblée générale à laquelle assiste le seigneur de Brezons. Le sénéchal de Rouergue se dirige vers la ville avec une troupe de gens armés de la nouvelle religion, "dont les aucuns estoient volleurs, sacrilèges, murtriés et ennemys de la ville, pour procéder à l'exécution de certaine commission à la requête desdits gens de la nouvelle religion". On décide de recevoir ledit commissaire et son train, et non les étrangers. Quant à ceux de la nouvelle religion habitant la ville, on leur permettra l'entrée de la ville et on les fera venir devant lesdits gouverneur et officiers du roi pour leur être fait des remontrances. On fera opposition à l'exécution de la "prétendue commission du sénéchal de Rouergue" (21 juin). - Assemblée générale. L'entrée de la ville a été refusée au sénéchal de Rouergue à cause de la troupe de gens armés qui l'accompagnait. Pour ce, le conseil décide de persister "ès causes de récusation". On demandera au roi que la ville soit exemptée de "mistre et exercice de la religion" comme elle l'a été jusqu'à présent. Le prêcheur sera gratifié de trente écus, outre sa dépense journalière, pour avoir prêché l'Avent et le Carême. On poursuivra le procès de la ville contre Me Bernard Mosset (25 juin). - Assemblée générale. Le premier consul Chanut se plaint que les personnes désignées pour tenir conseil avec les consuls "reffusoient d'y soi trouver". Pour faire face aux frais résultant du voyage à faire à Paris pour répondre à l'assignation du sénéchal de Rouergue, les personnages qui, pour ce, seront élus, emprunteront à intérêt telle somme qu'ils aviseront "et se obligeront en leurs noms propres et privés, à la charge que la ville les en desdommagera et garentira". Deux portes de la ville demeureront toujours ouvertes " ar renc". En cas de refus de faire la garde par les personnes à ce désignées, celles-ci seront " xpellez hors la ville et à l'advenir déclairez inhabiles à avoir charge de république". Les personnes nommées pour "assister avec lesdicts consuls" seront tenues de se rendre au conseil "sur les peines contenues à l'estatut de séans" (29 juin). - Assemblée générale. Emprunt pour les causes susdites, de 1200 livres tournois, sous la caution de Jacques de Tournemire, seigneur de Val (30 juin). Assemblée générale. Les gens de la nouvelle religion ont obtenu une commission du roi "adressante au bailly pour, entre aultres chouses, faire poser les armes, combien que encores fut de nécessité de les garder, soubs l'auctorité du roy, pour la seurté et deffense de la ville". Le conseil décide de demander au bailli de surseoir à l'exécution de ladite commission. On fera refaire au sr Palhan, fondeur, la grande cloche, de préférence à d'autres pièces d'artillerie. Sur le rapport des auditeurs des comptes Raimond de Donne et Géraud Bovési, les comptes des consuls de l'année 1561-62 pour les mois de septembre 1561 à février 1562, montant à la somme de 1361 livres, 7 sols, 11 deniers, sont approuvés. La retraite sera annoncée non avec le tambourin, mais avec la trompette (1er septembre). - Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Jean Cabanes, de la frairie du Corps de Dieu ; Antoine Ferranquias, de la frairie Notre-Dame ; Guillaume Delolm et Hugues Gaillard, de la frairie Saint-Jacques ; Guillaume Feyt et Laurent Pélicier, de la frairie Saint-Géraud ; Guillaume Casses et Etienne Brolhat, de la frairie Saint-Marcel ; Jean Maro, de la frairie Saint-Martin ; Jean Derrode, de la frairie Saint-Jean ; Michel Teyssonnières, de la frairie Saint-Eloi. Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Pierre de Tourdes et Jean Colinet ; du pont et quartier des Frères, Pierre Labeau et Antoine Leyritz aîné ; du pont et quartier des Ponts, Jacques de Tournemire et Pierre de Crueghe aîné. Assiette des consuls : Jacques de Tournemire, Pierre Labeau, Pierre de Tourdes, Jean Colinet, Antoine Leyritz, Pierre de Crueghe (3 septembre). - Prestation de serment, par les nouveaux consuls, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant général. Après quoi, les consuls sortants présentent leurs successeurs à l'abbé d'Aurillac, représenté par Me Jean de Cambefort, vicaire, Jean Paltour, baile, Pierre de Cros, procureur, et Noël Guitard, greffier dudit abbé. Ceux-ci, après avoir reçu les bassins et le compte des mains des consuls, les leur rendent (5 septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes des frairies. Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque, Jean Chanut, Nicolas de Talon, Pierre Godal, Géraud Rebier, Jean de Cinqalbres, Etienne Careighac, Pierre de Tourdes, Guillaume Casses ; du pont et quartier des Frères : Jean Conhte, Etienne de Cros, Géraud de Cinqalbres, Guillaume Maurie, Durand Salles, Antoine Leyritz jeune, Pierre Savy, Pierre de Crueghe jeune ; du pont et quartier des Ponts : Géraud Bovési, Guillaume Alem, Bernard Dumas, Géraud Delolm, Pierre Delolm, Jean Moles, Etienne Brolhat, Jean Delzons. Le grand sceau, le contrescel et les bassins sont affectés aux consuls dans l'ordre accoutumé. Protestation de Bonnet Comard contre l'élection de Pierre Godal qui aurait été prévenu de crime capital (10 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux conseillers en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul de Tournemire (12 septembre). - Assemblée générale. Géraud Bovési, qui a conduit les procès de la ville contre les consuls "vieux" et Me Bernard Mosset, les poursuivra. Le sr Palhan refera la grande cloche pour le prix de 180 livres. A cette fin, il sera fait une quête dans la ville. Le haut de la maison de céans sera "rabillé" pour mettre le blé du Saint-Esprit. On ne retiendra pour la garde de la ville que huit hommes "fors que lesdicts Etienne Careighac, Jehan Moles et Pierre Savy n'ont poinct esté de adviz de avoir aucune garde de ville" (20 septembre). - Conseil particulier. Me Passefon, lieutenant particulier, Jean Chanut, Etienne de Cros, conseillers, et un consul, iront à Saint-Flour à l'assemblée des délégués du tiers et commun Etat, pour délibérer des frais faits pour raison du fait de la religion depuis trois ans (30 septembre). Assemblée générale. On passe syndicat pour les choses susdites. "Pour secourir les pestiférés et netoyer les infects", on a loué un homme pour trois mois, au prix de 50 livres. Le conseil "inhibe" aux consuls de soy absenter de ladite ville, à cause du danger de peste (1er octobre). Assemblée générale. A raison du grand danger de peste qui est en cette ville, les consuls et les officiers du roi commettront deux hommes, qui, avec douze autres sous leurs ordres, veilleront à la police de la ville. Il sera permis à quiconque de sortir de la ville. On donne la charge des malades à Nicolas Lauzet et Hugues Berton, barbiers, avec lesquels les consuls feront marché. On commettra Jean Brepmar et Géraud Bovési à la police des pauvres, qui seront nourris des aumônes des confrères du Saint-Esprit et aumônerie. Les morts seront enterrés au pré de la Trinité. On donne signature aux dépenses des consuls de 1561-62. On fait marché à 25 livres pour monter la cloche (9 novembre). - Assemblée générale. Le consul Jean Colinet et Jean Chanut se rendront à Saint-Flour à l'imposition des tailles, et remontreront aux élus et contrôleur la pauvreté de la ville et danger qui y est à présent, ensemble les souffrances et "fournitures qu'il leur a convenu faire". Pour faire face aux dépenses, les consuls pourront emprunter la somme de 2 ou 300 écus (29 novembre). 1564. - Publication de la taille (17 février 1564). Assemblée générale. Le pré des malades est "arrenté" à raison de 28 livres par an. On fera procès au chapitre Saint-Géraud pour l'obliger à payer la "palmadelle" au régent des écoles. Michel Cambefort demande à être payé " u salaire de son jardin que la ville avoit prins pour mettre les infectz".Jean Prantinhac donne lecture de lettres patentes du roi, mandant "qu'il ne y auroit qu'une police entre les manans et habitans de la présente ville et que ceulx de la religion refformée devoient assister à tous conseils". A quoi il a été répondu qu'il serait donné réponse "par adviz de conseil". On décide que "l'on prendra hommes pour y pourveoir par devant juge non suspect". Les habitants de la ville seront contraints de monter la garde aux portes, à peine de 5 sols d'amende (4 avril). Conseil particulier. On paiera le prêcheur de l'Avent et du Carême suivant la coutume. Le procès contre Bernard Mosset sera poursuvi. On trouve personnage offrant 100 écus du jardin dudit Mosset, à la charge de le rendre à la ville contre remboursement (5 juin). Assemblée générale. Le seigneur de Conros a fait une "paissière" sur la rivière de Cère, près du pont de Ganhac, "combien que les habitants de ladite ville, par privilège exprez et par composition faicte avec ses prédécesseurs barons de Conrotz eussent droict de pesche en ladite rivière". Il sera fait enquête sur les lieux par deux consuls assistés de gens expers, après quoi il sera fait action en justice. La construction du collège sera poursuivie, et les exécuteurs testamentaires de Jeanne La Treille seront sommés de rendre leurs comptes. On défera les travaux de feu Guillaume Laborie, dit Tronquières, sur le commun de la ville. Jean Delpla, licencié, est chargé de représenter la ville dans les divers procès. Suit la procuration donnée audit Delpla (2 août). - Assemblée générale. Lecture est faite par Géraud de Saint-Mamet, lieutenant général, des lettres patentes données à Crémieux le 16 juillet dernier, par lesquelles le roi "vouloit que en toutes les villes de son royaulme où il y avoict parlement, arcevesché, évesché ou siège présidial, que fut faicte eslection de douze personnaiges gens de bien, pour d'iceulx en choisir et prendre six pour le gouvernement desdites villes pour ceste année seullement, et sans le traire à conséquence". Jean Colinet, consul, et Georges Ferrier iront à Clermont assister à la répartition des 12.000 livres imposées sur le haut pays comme nouveau subside et impôt sur le vin, payables dans six ans. Me Guillaume Bos, curé de la Trinité, abandonnant son procès avec la ville au sujet du revenu de sa cure, ledit revenu sera examiné par Raimond de Donne et Etienne Careighac. Au regard du revenu perçu dans le passé, Pierre Espinassol et Jean Chanut, commis au gouvernement de ladite cure, seront poursuivis "de rendre compte et de prester le reliqua". On poursuivra la suppression de l'office de lieutenant particulier. Suit la procuration donnée à Jean Colinet et Georges Ferrier (21 août). Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Géraud Picard, de la frairie du Corps de Dieu ; Géraud Nauthonier, de la frairie Notre-Dame ; Gabriel Andrieu et Guillaume Ficatel, de la frairie Saint-Jacques ; Pierre Varet et Géraud Condamine, de la frairie Saint-Géraud ; Jean Bénésit et Etienne Courtès, de la frairie Saint-Marcel ; Jean Rogier, tisserand, en l'absence des bailes de la frairie Saint-Biaise ; Jean Gambil, baile de la frairie Saint-Martin ; Guillaume Longuebutte, de la frairie Saint-Jean ; Antoine Malgoires, de la frairie Saint-Eloi. On élit, conformément aux lettres patentes du roi, 12 consuls au lieu de 6. Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque, Jean Veyre, bourgeois, Géraud Rebier, marchand bourgeois, Géraud Vigier et Pierre de Tourdes, marchands ; du pont et quartier des Frères, Etienne de Cros, Géraud Gard, bourgeois, Guillaume Courtès, Etienne Maurie, marchands ; du pont et quartier des Ponts, Jean Moles, Etienne Brolhat, Hugues Pichot, Guillaume Ficatel, marchands (1er septembre). Conseil particulier tenu en la maison de Géraud de Saint-Mamet. Nouveau cas de peste. Les malades et "infectz" seront mis au moulin de la Dauphine. On lèvera sur les habitants la somme de 5 sols tournois par livre, ce qui a été décidé malgré l'avis de Géraud Vigier et de Raimond Cabrol, élu sur le fait de la justice des aides (6 octobre). - Assemblée générale. Sont approuvées les décisions prises en conseil particulier ; de plus, on décide d'emprunter 30 livres aux prêtres del Teilh et de Broue, 30 mars aux prêtres d'Abetz, de Grépiac, de Danty, et 20 livres à ceux de Tavaighe (8 octobre). Réception des lettres missives du roi Charles, datées d'Avignon le 25 septembre, choisissant comme consuls sur la liste des 12 élus présentée par la ville d'Aurillac, Jean Veyre, bourgeois, Géraud Rebier, marchand bourgeois, Géraud Vigier, marchand, Géraud Gard, bourgeois, Guillaume Courtes et Hugues Pichot, marchands, "lesquelz nous entendons estre admys et receuz en la charge et exercice desditz estatz, pour ladicte année prochaine commençant le premier jour de septembre et y demeurer durant le temps et ainsy qu'il est accoustumé". Prestation de serment par les nouveaux consuls, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant général de Saint-Mamet. Présentation des mêmes par leurs prédécesseurs à l'abbé d'Aurillac, représenté par Me Jean de Cambefort, son vicaire (1er novembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Les consuls nommés par le roi protestent, disant qu'ils acceptent la charge "sans pour ce se immiscer ne estre tenuz et obligez pour aultres affaires ne charges subvenues ci devant, encores estans indéciz". Réplique du syndic Juéri "pour le deu de son office, prouffit et utilité de la républicque, que lesdictes protestations pourroient estre préjudiciables aux habitans de ladicte ville... D'autant que leur administration est indivisible". Sur la remontrance qui lui a été faite de la cherté des vivres et danger de peste, M. d'Allègre a remis à Saint-Flour la montre qui devait avoir lieu à Aurillac de sa compagnie "assize en garnison en ce hault pays d'Auvergne". Le premier consul Veyre ira à Saint-Flour assister à l'assiette qui se doit faire sur le haut pays des hommes d'armes de ladite compagnie. Sont élus conseillers : du pont et quartier d'Aurenque, Jean-Colinet, Pierre Moles, Guillaume de Tourdes, Jean de Montjuou, Blaise Pichot, Robert Cabrespine, Jean Bénésit ; du pont et quartier des Frères, Pierre Labeau, Antoine Leyritz, Etienne de Cros, Jean Destang, Etienne Maurie, Barthélémy Margraserra, Guillaume Palhès, Gabriel Andrieu ; du pont et quartier des Ponts, Jacques de Tournemire, Pierre de Crueghe, Bonnet Comard, Jean Ponhet, Jacques Delolm, Guillaume Girou, Guillaume Ficatel, Vincent Laveissière. Prestation de serment de Jean Fraisai, portier des Frères, Guillaume Maisonnade, portier de Saint-Etienne, Marguerite Cabrespine, pour Bernard Salvage, portier du Buis, Jean Calhac, portier des Fargues, Jean Rossignol, portier d'Aurenque (18 novembre). Assemblée générale. Le seigneur d'Allègre mande aux consuls de faire provision de foin, paille, avoine et autres choses pour recevoir les gens d'armes qui ont été départis à la ville. Les consuls reçoivent commission pour la taille : 1445 livres ; commutation de la gabelle : 69 livres, 7 sols ; impôt sur le vin : 142 livres ; solde de 30 arquebusiers ordonnés par le roi pour la garde du gouverneur. Sur ce dernier point, le conseil décide de faire opposition. On élit comme auditeurs des comptes Jean Destang et Blaise Pichot, à la place de feu Pierre de Tourdes et de Géraud Gard, consul la présente année. Protestation de Jean Prantinhac et Raimond Voltoire, "que les fraiz extraordinaires que ledict Chanut et ses compaignons consulz préthendoient avoir faict oultre ceulx que sont ordinaires, ilz estoient tenuz en randre compte au privé conseil du roy ; à ce moyen ont ramoustré que pour raison desdictz fraiz extraordinaires et inaccoustumés leur compte ne debvoit estre ouy ne receu séans". Réplique de Chanut et de ses collègues "qu'au procès pandant au conseil privé entre ledict Prantinhac et ses adhérans de la préthandue religion refformée contre eulx", il n'était pas question de leurs frais ordinaires ou extraordinaires, mais seulement des frais faits par tout le pays et concernant le gouvernement du seigneur de Brezons. Le syndic Juéri et le conseil donnent raison à ces derniers. Lesdits Chanut et autres déclarent "que lesdictz Prantinhac, Voltoire, plus Reyt, Brossa, Courtès, Paltour, et aultres leurs adhérans assistans audit conseil qui sont de ladite religion préthandue refformée et qui ont fourmé ladicte opposition et empesché l'audition des comptes estoient leurs parties... Et leur oppinion et advis ne debvoit estre compté ou à tout le moings que pour une voix". A quoi Prantinhac et Voltoire répliquent que le conseil est général, auquel tous les manans devaient être reçus et "avoir voix" (29 décembre). 1565. - Publication de la taille (8 février). Assemblée générale. Le père Gardien qui a prêché l'Avent et le Carême sera gratifié suivant l'usage. Les autres affaires sont renvoyées à un conseil ultérieur, tous les conseillers n'étant pas présents (29 avril). Assemblée générale. On assemblera les prévôtés de Maurs et de Mauriac en cette ville pour conférer du présent à faire à Mgr de Nemours, gouverneur du pays. Le général des finances sera poursuivi en restitution des deniers provenant de l'entrée du vin. Ceux qui ont été "infectz et pestifféréz" et qui ont de quoi payer seront poursuivis en paiement de ce que la ville leur a fourni. Le moulin de la Dauphine sera rendu à son propriétaire, à qui on paiera son dû. On fermera une porte qui est "à l'endroict du molin de Ribes". Sont nommés auditeurs des comptes : Etienne de Cros, fils à Antoine, Bonnet Comard, Pierre Moles, Jean Destang (1er mai). - Assemblée générale. Les consuls feront faire les réparations nécessaires à la fontaine de la ville, et recouvrir la tour de la porte des Cordeliers. Me Jean Mérals recevra un écu pour les frais qu'il a faits à l'occasion du procès de la ville avec le seigneur de Conros. Jean Berthomieu, fermier l'année précédente "de l'esmolument du poix de la ville" dont il n'avait pu profiter à cause de la peste, sera maintenu pour la présente année ; les consuls sont autorisés à lui faire un rabais "à cause des intérestz par luy souffertz" (21 mai).

Cote :

E DEP 1500/30

Inventaire d'archives :

Archives communales d'Aurillac

Description physique :

Registre. - In-8°, 197 feuillets, papier

Observations :

Commentaire
Ancienne cote : BB 9

Archives départementales du Cantal

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