Lettre par laquelle les députés de Saint-Domingue à l'Assemblée nationale, après avoir insisté sur les avantages de l'union entre les négociants et les colons dans la lettre contre leurs ennemis communs, attirent l'attention de la chambre de commerce sur les nouvelles maœuvres des amis des noirs. Ceux-ci ont d'abord réclamé la liberté des nègres, puis ils ont feint de réduire leurs prétentions à l'abolition de la traite, et ils disent aujourd'hui que les mouvements séditieux excités par le mulâtre Ogé et quelques uns de ses semblables à Saint-Domingue ne proviennent que du refus des colons d'admettre les nègres et mulâtres libres aux prérogations de citoyen actif. Les signataires réfutent cette affirmation et sollicitent la chambre de commerce d'intervenir auprès de l'Assemblée nationale par l'envoi d'une députation qui s'efforcerait d'obtenir de cette assemblée l'émission d'un décret subordonnant à une demande expresse des assemblées coloniales, l'adoption de toute mesure concernant le régime intérieur de la colonie, notamment en ce qui touche l'état des personnes ou des différentes classes qui composent ladite colonie. Ils demandent en outre que leur lettre soit communiquée à toutes les "grandes manufactures de l'arrondissement". En post-scriptum, les députés de Saint-Domingue font part d'une information suivant laquelle l'abbé Torné, "petit homme âgé de 60 ans", est désigné comme missionnaire de la Société des amis des noirs pour aller à Saint-Domingue soulever les ateliers (11 février 1791).

41 ETP 220/6742

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