Document d'archives : Témoignage d'un descendant d'immigrés Arméniens sur son refus de transmettre son arménité

Contenu :

L'informateur, en s'appuyant sur un document écrit par sa fille, raconte d'abord l'histoire de sa mère, victime du génocide et marié à son père très tôt dans un orphelinat syrien. Celui-ci vient en France suite au besoin de main d'œuvre. Il habite d'abord le camp Oddo, part ensuite travailler dans les cimenteries d'Ardèche, puis à Décines dans une usine de soie artificielle. L'informateur expose leur vie dans cette commune, où résidaient de nombreux immigrés arméniens : grève à l'usine, construction de la maison, entretien du jardin potager, usage domestique de la langue arménienne, l'école et l'église arménienne, les relations avec les gens de la communauté lors de fêtes champêtres, ou de réunions quotidiennes avec spécialités culinaires, danses et musique traditionnelles. Il aborde ensuite beaucoup de sujets différents comme l'importance des curés et de la foi dans la sauvegarde de la culture arménienne, les partis politiques, le difficile retour en Arménie en 1947 de certains. Il décline son bon parcours scolaire, puis professionnel dans la chimie (apprentissage à Rhône-Poulenc, et professeur de laboratoire). L'informateur évoque les liens conservés avec la communauté arménienne (au sein de laquelle l'entraide est traditionnelle et les relations faciles du fait de parcours semblables), en particulier par le biais de l'attachement à la langue arménienne, sa participation à des manifestations associatives, et son suivi de l'actualité arménienne à l'aide d'abonnements à de nombreux journaux. Il raconte la façon dont son mariage avec une française a été perçu, et le fait qu'il l'ait tenue, ainsi que ses enfants, à l'écart de la culture arménienne. Culture que sa fille a retrouvé en étudiant l'arménien, en faisant un voyage en Arménie, en éditant un ouvrage de poésie arménienne et en s'engageant dans des associations. Il avoue donc n'avoir eu aucun souci de transmission de son arménité, et décrit longuement les problèmes de relations avec son fils, surtout après que celui-ci ait donné un prénom arménien à son enfant. Cela l'amène à exposer clairement son opinion sur ce qu'est " être arménien " (respect de l'aîné), sur les relations avec la communauté (une sorte de grande famille où les mariages endogames lui paraissent un inceste) et à réfléchir à cette identité arménienne, qu'il définit comme personnelle et non transmissible.

Cote :

D2393

Inventaire d'archives :

Fonds Paroles Vives

Conditions d'accès :

Droits cédés par contrat entre les informateurs, Paroles Vives, MMSH et AD13.

Conditions d'utilisation :

Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

Description physique :

Information matérielles :
1 MD
Importance matérielle :
2h 06min

Ressources complémentaires :

Archives départementales des Bouches-du-Rhône

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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