Document d'archives : Fonds Robert Duchez

Contenu :

Le fonds est constitué en deux parties à peu près égales entre les documents personnels de Robert Duchez, et sa collection de journaux. Celle-ci se compose en grande majorité d'exemplaires du "Journal d'Arcachon", mais aussi d'autres journaux locaux et nationaux, ainsi que de revues liées à son activité militante. La typologie du fonds Robert Duchez est très variée. Aussi, on trouve en plus des documents papier, un certain nombre d'objets, utilisés lors de la période de la Résistance comme des fausses lunettes ou son brassard FFI. Figurent également des médailles reçues en récompense de ses services militaires. On trouve aussi divers documents de propagande (affiches, tracts) qui témoignent de son engagement politique. Un certain nombre de documents soulignent son intérêt pour l'histoire, l'ostréiculture et le tourisme. Enfin quelques documents sont le résultats des activités de sa femme, Jeanne Hervé, qui fut ambulancière et assistante sociale au sein du PFAT (Personnel féminin de l'Armée de terre), organe féminin des FFI, et puis institutrice à Arcachon.

Inventaire d'archives :

Robert Duchez et Marie Bartette

Informations sur le producteur :

Origine: Robert Duchez
Robert Duchez
Robert Duchez est né à Arcachon, le 13 avril 1909. Il fait dans cette ville ses études primaires et complémentaires jusqu'à son admission à l'école normale de Saint-André-de-Cubzac en 1925. Il en sort en 1928. Nommé à l'école Engremy d'Arcachon, il préfère devancer l'appel au service militaire, qu'il effectue à Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Si ses qualités lui valent de passer rapidement lieutenant au sein du 14e régiment de Tirailleurs sénégalais, il retourne à la vie civile en novembre 1929, embrassant le métier d'instituteur à l'école Victor-Duruy d'Arcachon. Il demeure officier dans l'Armée de réserve, mais une correspondance régulière témoigne de son désir de servir dans l'active, durant les années 1930. Il mène par ailleurs une intense activité militante et journalistique en tant que membre de la Ligue des Droits de l'Homme (comme son père, qu'il rejoint également dans la loge maçonnique d'Arcachon) et rédacteur au "Journal d'Arcachon". Cet hebdomadaire d'information locale, créé en 1856 par le premier maire d'Arcachon, et racheté par Georges Duchez en 1935, est régulièrement appelé à relayer la pensée politique de son rédacteur en chef, et notamment lors des élections, servant à l'occasion d'outil de propagande à Robert Duchez ou à ceux qu'il soutient. C'est le cas lors des élections législatives de 1936, où il se présente sous l'étiquette du Parti néo-socialiste, mais sans bénéficier à Arcachon du succès national du Front Populaire. A la déclaration de guerre en septembre 1939, Robert Duchez est aussitôt mobilisé et réintègre le 14e RTS. La défaite survient avant la fin de son instruction. N'ayant pu défendre le drapeau français au moment de l'invasion, il se lance avec ardeur dans la Résistance à l'appel du général de Gaulle, avec son amie Marie Bartette. D'abord de manière idéologique (lacération d'affiches de propagande nazie, distribution de tracts gaullistes), puis de manière active, grâce à des contacts qui font entrer le petit groupe arcachonnais dans l'Oraganisation civile et militaire (OCM) dont le chef régional est André Grandclément. Duchez, capitaine dans la Résistance, se charge ainsi de l'organisation et de l'armement des groupes et assure des missions de liaison et de parachutage. Au moment du débarquement allié, Robert Duchez est placé à la tête de la colonne du Médoc, et opère le "nettoyage" des troupes allemandes et italiennes sur le front de la Pointe de Grave. Une institutrice, Jeanne Hervé, œuvre à ses côtés en tant qu'ambulancière et assistante sociale : Robert Duchez l'épouse en 1945. Cette troupe de combattants FFI, après avoir accompli de nombreux faits d'armes (elle est restée dans les annales sous le nom de "colonne Duchez") est ensuite incorporée dans le 34e RI. Après une période d'instruction, Robert Duchez part combattre en Allemagne au sein de la Première Armée, préférant continuer la lutte plutôt que de retrouver son poste d'instituteur à Arcachon. Il s'engage alors définitivement dans la carrière militaire, et participe à des opérations au Liban en 1946, puis rentre à Bordeaux pour effectuer de 1947 à 1949 une nouvelle préparation, avant de partir en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) jusqu'en 1952. Son deuxième séjour militaire dans les colonies a lieu en Cochinchine, actuel sud-Vietnam et au Laos, de 1953 à 1955. A son retour en France, il est nommé commandant du 4e Bataillon du 3e RIC (régiment d'infanterie coloniale) à Rueil-Malmaison, puis retourne à Bordeaux terminer sa carrière en tant qu'instructeur. Durant celle-ci, les notes de ses supérieurs sont d'une surprenante résonance avec celles des inspecteurs de l'éducation : doué, semble-t-il, d'une autorité naturelle exercée avec douceur, il parvient à se faire aimer de ses élèves comme de ses soldats, exerçant les mêmes compétences tant en matière de pédagogie que de technique des opérations militaires. Retraité en 1963, il se consacre de plus belle à la politique et à la presse locale : il devient adjoint au maire d'Arcachon à partir de 1965 et prend la direction du "Journal d'Arcachon". Il se présente aux élections législatives à trois reprises (1967, 1968 et 1973), ainsi qu'aux cantonales de 1967, sans jamais gagner, malgré de prestigieux soutiens comme celui de Jacques Chaban-Delmas. Il semble que son passé de socialiste reconverti au gaullisme, malgré une popularité certaine, soit en grande partie la raison de ses échecs. En tant que journaliste et Arcachonnais de souche, Robert Duchez s'intéresse particulièrement au tourisme. Il visite également de nombreux pays étrangers dont il rapporte photos et reportages (Grèce, Roumanie). Il participe activement aux travaux de la Fédération internationale des journalistes et écrivains de tourisme (FIJET). C'est en se rendant au Congrès de 1974 qui se déroulait à Lisbonne, qu'il trouve la mort dans un accident de voiture, à Vitoria, dans la province espagnole d'Alava. Ce décès brutal et précoce (il était alors âgé de 65 ans) porte un coup fatal au "Journal d'Arcachon", qui ne lui survit pas.

Informations sur l'acquisition :

Don effectué entre 2008 et 2010.
Historique de conservation :
Documents personnels de Robert Duchez, recueillis par sa fille Huguette Duchez, après sa mort en 1974.

Description :

Évolutions :
Possibilité de nouveaux dons de la part de Madame Duchez.
Mise en forme :
Un classement thématique a été privilégié. Le plan de classement regroupe donc les documents en fonction des diverses activités menées par Robert Duchez au cours de son existence.

Conditions d'accès :

Archives privées Archives privées

Ressources complémentaires :

Un certain nombre de documents a été versé par Robert Duchez au Centre Jean-Moulin (Bordeaux)

Type de document :

Document d'archives

Liens