Document d'archives : 1944-1952

Contenu :

Le fonds Généralités Proche-Orient retrace les relations multilatérales qui se nouent à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale autour des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient en pleine mutation. Entre 1944 et 1952, les puissances victorieuses (Grande-Bretagne, France, États-Unis, URSS) s'imposent comme médiateurs dans la zone, tandis que les pays occidentaux tentent de protéger leurs intérêts stratégiques et économiques tout en limitant, dans le contexte de la guerre froide, l'influence de l'Union soviétique et de ses satellites par une politique de « containement » (art. 7-13).
Toutefois, cette emprise impérialiste sur le monde arabe se trouve contestée par les ambitions nationalistes de partis et de comités politiques réclamant l'indépendance des pays sous tutelles françaises et britanniques (art. 14-19). L'activité de certaines personnalités est particulièrement surveillée par les autorités françaises (art. 34-39), notamment celles d'Habib Bourguiba, chef du mouvement indépendantiste tunisien « Néo-Destour » (art. 34-36), d'Allal el Fassi, leader marocain (art. 37), ou encore du Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin El-Husseini (art. 38).
Au-delà de la souveraineté qu'ils revendiquent, les chefs nationalistes veulent participer au projet de fédération et de défense des peuples arabes. Ce « panarabisme » est porté et incarné par la Ligue des États arabes, créée en mars 1945 sur les bases du protocole d'Alexandrie (7 octobre 1944) (art. 20). Abdel Rahman Azzam Bey, premier Secrétaire général (1945-1952) impose progressivement sur la scène internationale la Ligue comme une entité politique, diplomatique et militaire à part entière (art.21-27), avec la création du Pacte interarabe de Défense commune (art. 28). Cependant, au sein même de ce mouvement panarabe des voix discordantes se font entendre : l'axe Égypte-Arabie saoudite s'oppose à l'influence des royaumes hachémites (Transjordanie et Irak) désireux de constituer une « Union du Croissant fertile » autour d'une « Grande Syrie » (art. 29-30).
La question palestinienne préoccupe particulièrement les grandes puissances (art. 31). Par le biais de comités, de congrès nationaux et internationaux et de différents moyens de propagande dont ils disposent, les leaders sionistes mènent une campagne intense pour instaurer un état hébreu (art. 42-45). Les tensions avec les pays musulmans voisins, soutenus par l'activisme de chefs nationalistes nord-africains auprès de la Ligue, s'amplifient et aboutissent à l'affrontement en 1948. De cette première guerre de Palestine et de la défaite des forces armées arabes nait un Pacte de Défense collective et de coopération économique sous l'égide de la Ligue. En marge du mouvement panarabe, le « panislamisme » révèle les aspirations politico-religieuses des leaders musulmans qui prônent l'union des communautés musulmanes à travers le monde (art. 40-41).
Dans ce contexte, les puissances occidentales renforcent leur influence sur la région afin de préserver leurs intérêts stratégiques, militaires et économiques. Le premier volet de cette action est dominé par l'Organisation de la Défense du Moyen-Orient (ODMO) (art. 46-53) et le contrôle anglo-franco-américain des ventes d'armement dans les pays de la zone (art. 54-55). Le second volet se concentre sur l'exploitation pétrolière, devenue un enjeu majeur (accords avec les compagnies et concessions de pipelines) et une source de tensions (conflit anglo-iranien) (art. 56-58).
Dans cette région à dominante musulmane, le pèlerinage dans les lieux saints de l'Islam préoccupe les puissances coloniales. Craignant que ce rite, qui s'impose à tout croyant musulman comme un devoir, ne contribue à propager les idées nationalistes et panislamiques, les autorités françaises mettent en place un dispositif de contrôle administratif et sanitaire des délégations de musulmans français de métropole et de l'Empire qui se rendent à La Mecque (art. 59-66).
Les aspirations nationalistes des peuples arabes et musulmans font ressurgir les questions d'autres communautés. Ainsi, les Kurdes installés en Irak et en Syrie militent-ils pour l'instauration d'un Kurdistan (art.68). Quant à la diaspora arménienne dispersée en France, à Chypre, en Grèce, au Liban, en Irak et en Syrie, elle est la cible d'une active propagande soviétique l'invitant à se rejoindre la République socialiste d'Arménie (art. 69).
Pour apaiser et contrebalancer les critiques et les manifestations indépendantistes au sein de leurs empires respectifs, les autorités françaises et britanniques recourent à la presse et aux émissions radiophoniques arabes (art. 70). Cependant, si la France maintient son influence en Afrique du Nord grâce à d'importants programmes de coopération et d'assistance (art. 71-83), la Grande-Bretagne tend à s'effacer au Proche-Orient au profit des États-Unis (art. 90-95) et de l'URSS (art. 96-100). Ces deux puissances investissent les sphères politique, militaire et économique par l'instauration de programmes d'aide qui s'adossent aux actions de l'Office de secours et de travaux des Nations unies au Proche-Orient (UNRWA). D'autres pays à l'instar de la République fédérale d'Allemagne et de l'Espagne profitent également de la nouvelle donne internationale pour développer leurs relations avec les pays du Levant (art. 101-106).
Créées à la sortie du second conflit mondial, les organisations onusiennes (art.107-113) prennent le relais des États et coordonnent des missions d'aide en faveur du développement économique (ECOSOC) (art. 109), de la santé (OMS) (art. 110), de l'agriculture et de l'alimentation (OAA) (art.111) ou encore de la culture et de l'éducation (Unesco) (art. 112).

Cote :

214QO/1-214QO/113

Inventaire d'archives :

Levant / Généralités

Informations sur le producteur :

France. Ministère des Affaires étrangères. Direction des Affaires politiques. Direction d'Afrique-Levant. Sous-direction du Levant.

Informations sur l'acquisition :

Versement administratif de la direction Afrique du Nord Moyen-Orient.

Description :

Critères de sélection :
0,5 ml a été éliminé constitué pour l'essentiel de doublons. Plusieurs dossiers ont été réintégrés dans la série pays.
Mise en forme :
Classement à l'article. Les dossiers Généralités Proche-Orient correspondent aux cotes K et PRO du cadre de classement de la sous-direction Afrique-Levant en vigueur jusqu'en 1972. Ils ont été communiqués de 2003 à 2017 à partir d'un inventaire provisoire sous les cotes 214QO/1 à 59 avant de faire l'objet en 2017 d'un reclassement selon un plan thématique qui a permis de réintégrer trois cartons de documents réservés.

Conditions d'accès :

Libres à l'exception des documents classifiés (voir l'inventaire des pièces réservées en fin d'instrument de recherche).

Conditions d'utilisation :

Libres.

Langues :

Français, anglais, allemand, arabe.

Description physique :

113 volumes, soit 5,6ml.

Ressources complémentaires :

Répertoire numérique détaillé par Céline BRUGEAT, vacataire, sous la direction de Séverine BLENNER-MICHEL, conservateur en chef du patrimoine, La Courneuve, janvier 2018, 25 p. Voir l'inventaire .

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Où consulter le document :

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

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