Affecté à la 9e compagnie en campagne, Eugène fait le vœu, s'il rentre sain et sauf, d'aller à Lourdes, même si cela représente un important effort financier (12 oct.). S'il a tout ce qu'il lui faut au niveau matériel, " il n'y a qu'une chose qui me manque, c'est la classe, c'est ma libération que je voudrais, c'est la fuite de ce maudit métier ". Cependant il ne perd pas espoir : " nous remporterons la victoire et, au lieu d'avoir un peuple qui ne soit pas civilisé, nous aurons que de bons Français tout unis qui sauront se soutenir les uns les autres" (14 oct.). Très discret sur ses faits d'armes, il indique juste : " on a de mauvais moments à passer de temps en temps mais, quand ils sont passés, on n'y fait plus attention " (22 oct.). Sa lettre datée " du 23 au 26 octobre " le montre soudain désespéré, persuadé qu'il va mourir. Dans cette lettre testament, il enjoint à sa femme d'être courageuse et de vivre en bonne chrétienne " en attendant que tu viennes me trouver là-haut ".