Document d'archives : Roger Pierre GAY

Cote :

32NUM50/1-32NUM50/381

Informations sur le producteur :

LABANSAT Sylvie (service versant)
DIRECTION DES ARCHIVES ET DU PATRIMOINE MOBILIER DE L'ESSONNE (service producteur)
Roger Pierre GAY
Jeune homme de la classe 1915, tout juste débarqué du Lutétia en provenance d'Argentine où travail son père, Roger Pierre Gay accède aux divers grades de sous-officier, de caporal fourrier, à sergent durant la Grande Guerre puis à adjudant au début de la seconde guerre mondiale.

Historique du soldat  (D'après les renseignements extraits du registre matricule 1R1537 des archives départementales de la Gironde) :
Etat civil :
Né le 22 février 1895 à Lisbonne (Portugal),
Fils d'André Gay et de Madeleine Couture résidants à Arrojo-Pareja (Argentine).
Profession : conducteur de travaux publics,
Résidence : Sainte-Croix-du-Mont (département de la Gironde).

Service :
Classe 1915 et numéro matricule 1092 au recrutement de Bordeaux (canton de Cadillac).
Signalement : Cheveux châtains clairs, yeux châtains clairs, taille 167 cms, degré d'instruction 4 (brevet d'enseignement supérieur)
Campagnes :
Du 17/12/1914 au 25/04/1915 : intérieur.
Du 26/04/1915 au 27/09/1915 : aux armées.
Du 28/09/15 au 20/05/16 : intérieur.
Du 21/05/16 au 2/10/18 : aux armées.
Du 2/10/18 au 20/12/18 : intérieur, blessé.
Du 21/12/18 au 10/09/19 : aux armées.
Du 11/09/19 au 1/10/19 : dans ses foyers.
Du 3/09/39 au 15/06/40 : intérieur.
Du 16/06/40 au 25/06/40 : zone des armées.
Du 26/06/40 au 29/06/40 : militaire sur le pied de guerre.
Corps d'affectations :
Dans l'armée d'active : 123e, 33e  et 49e régiment d'infanterie.
Dans la réserve de l'active : 88e régiment d'infanterie, 4e régiment d tirailleurs sénégalais, 83e régiment d'infanterie.

Détails des services :
Incorporé à compter du 16 décembre 1914, arrivé au corps le 17/12/14 à La Rochelle au 123e régiment d'infanterie.
Soldat de 1er classe le 23/04/15.
Passé au 33e régiment d'infanterie d'Arras le 16/05/15.
Nommé caporal le 20/12/15.
Passé au 49e régiment d'infanterie le 5/06/16.
Nommé caporal fourrier le 2/05/17. Sergent le 1er /07/18.
Evacué car blessé le 2/10/18.
Affecté au 4e régiment de tirailleurs sénégalais le 1er/06/1921.
Passé en domicile dans la subdivision de Dakar le 25/02/22 et réintégré dans sa subdivision d'origine le 2/02/24.
Affectée dans la réserve au 83e régiment d'infanterie le 7/05/24.
Désaffecté du centre mobilisateur 171 au profit du centre mobilisateur 181 le 1/04/31.
Remis droit commun le 23/04/35 et classé sans affectation.
Passé en domicile dans la subdivision de Tulle le 23/07/1936, certificat de bonne conduite accordé.
Rappelé à l'activité comme agent de poudrerie de 3e classe (adjudant) et affecté à la poudrerie nationale de Toulouse le 3/09/39.
Démobilisé le 23/06/40 et renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles le 30/06/40.
Se retire à Brive.
Citations, blessures :
Cité à l'ordre du régiment, 25/05/1917.
Cité à l'ordre de l'armée, 29/06/1918.
Croix de guerre étoile de bronze et palme, Médaille commémorative de la Grande Guerre, Médaille de la Victoire.
Blessé à Laffaux (cuisse droite).
 

Informations sur l'acquisition :

Prêt

Description :

Mise en forme :
Le lot est classé par thématiques :
- Livret militaire (32NUM50/1-10)
- Agenda (32NUM50/11-151)
- Photographies (32NUM50/152-304)
- Documents (32NUM50/305-329)
- Ouvrages (32NUM50/330-378)
- Objets (32NUM50/379-381)
 

Conditions d'accès :

Sans condition
Communicable

Conditions d'utilisation :

Contrat de cession de droits d'auteur à titre gratuit n°50 de novembre 2013. La reproduction des images ainsi que la diffusion par des particuliers est interdite sauf sur autorisation écrite du propriétaire du fonds prêté.

 

Langues :

Français

Description physique :

Fichiers numériques issus par scan en 300 dpi et enregistrés en jpg (qualité 7).

Observations :

Texte extrait d'Horizons changeants de Sylvie Labansat, 2009 :
Le 16 décembre 1914, il est incorporé à La Rochelle au 123e régiment d'infanterie, 30e  compagnie, 9e escouade comme soldat de première classe. Il partira en opérations quatre mois plus tard.
Il participe successivement à la bataille de l'Artois où son régiment, le 33e régiment d'infanterie d'Arras se distingue par sa bravoure et son audace sous le commandement du général Pétain et où un certain capitaine Charles de Gaulle commence à faire parler de lui. Le 33ème RI est très souvent engagé : entre mai 1915 et février 1916, il est déployé dans les tranchées de première ligne pendant sept mois pour à peine deux mois de repos. Puis il part dans la Marne où, lors de la deuxième bataille de Champagne, Roger est blessé à la main droite. Alors qu'il évoque pudiquement « une piqûre », il s'agit en réalité d'une vraie blessure causée par une ampoule en verre ennemie, chargée de gaz lacrymogène. Elle lui a ouvert la main provoquant un abcès et une lymphangite qui lui vaudront trois mois de convalescence. Quand il rejoint son régiment, c'est pour se transporter aux portes de Verdun. À Douaumont, les troupes du général Pétain perdront près de 1 500 hommes mais le 33e  R.I. impressionnera par son courage.  
En juin 1916, Roger est affecté au 2e  bataillon du 49e  R.I. de Bayonne, qui s'illustrera en Champagne, dans la Marne et au Chemin des Dames. Très rapide à la course, il est nommé agent de liaison, chargé de transmettre les ordres et les informations entre le capitaine Besse et la section en première ligne où il est en contact permanent avec l'ennemi.
À la fin de l'année, on le trouve toujours aux tranchées mais dans la Somme.
En avril 1917, Compiègne, Soissons, Craonne, Craonnelle, toujours aux tranchées sur les plateaux de Vauclerc et de Californie, « à 50 mètres des Boches ». Le 49e R.I. retrouve le Chemin des Dames où il participe à l'offensive Nivelle. Dans son agenda, Roger note :
« 3 mai : pour quelques heures, ramenés à l'arrière. Nommé caporal fourrier3 depuis la veille. 4 mai : à la veille de monter à l'attaque. 6 mai : sorti indemne de la fournaise. Prise de Craonne les journées des 6 et 7, plateaux de Vauclerc et de Californie » puis « 1er juin : remontés aux tranchées mais pas tout à fait au même endroit qu'avant. Le bataillon cité à l'Ordre des Armées pour les journées des 6 et 7 à Craonne. Remise solennelle de décorations avant la montée au secteur. 3 juin : repoussé une attaque allemande qui a occasionné des pertes à la Compagnie. Étant à l'État-major de la Compagnie, n'ai pas pris part au combat. Corvée de faire enterrer les morts. »
Le général Pétain reprend le commandement des mains de Nivelle : le 49° R.I. sera le seul régiment d'active dont le drapeau porte fièrement « Craonne 1917 ».
C'est en mai 1917 qu'il fait la connaissance de Maurice Artiguenave, un étudiant en pharmacie au visage poupin, dont la famille habite Ondres (Landes). Il sympathise avec ce signaleur qui est sous ses ordres. Pressenti pour rejoindre l'école d'officiers de Saint-Maixent (Deux Sèvres), Roger Gay refuse, arguant qu'il est revenu d'Argentine pour se battre, pas pour être à l'arrière en camp d'entraînement. Alors il transmet l'offre à Maurice, qui l'accepte. Un mois plus tard, Roger est de retour aux tranchées, toujours en Argonne.
Sa bravoure est remarquée et il accumule les citations :
Cité à l'Ordre de l'armée : « Sur les ordres du Colonel de France, a le 3 mai 1917, enlevé d'un seul élan la partie du Plateau de Californie, qui constituait son objectif et l'a conservé malgré les plus violents bombardements. Chargé à nouveau de la défense de cette position, a fait preuve une fois encore
d'une admirable vaillance en repoussant victorieusement le 3 juin une puissante attaque ennemie en maintenant intégralement toutes ses positions. »
Cité à l'Ordre de l'armée n° 270 : « Le 6 mai 1917, sous les ordres du Commandant Nicolas, envoyé en renfort d'une unité violemment attaquée, a dans un ordre parfait, gravi les pentes du Plateau de Californie traversé le plateau sous un bombardement d'une violence inouïe et contre-attaqué avec succès en arrivant en ligne. »
Cité à l'Ordre du régiment n° 216 : « Caporal-fourrier très brave. A assuré merveilleusement les 6 et 7 mai 1917 la liaison entre son Capitaine et le Chef de Bataillon quelque violents que furent les bombardements. »
En juillet 1917, Roger est déplacé en Haute Alsace, toujours aux tranchées mais dans un secteur plus calme. Cela rend d'autant plus difficile le retour en Champagne, en octobre, sous les bombardements intensifs. Pour la première fois, Roger écrit qu'il a « hâte que la perm' arrive ». Les mois qui suivent le retrouvent aux tranchées, au milieu des rats, de la vermine et des odeurs pestilentielles. « Envoyé aux douches à Somme-Suippe ». Comprendre « sous une pluie d'obus ». Les mois s'enchaînent : Marne, Oise&
Le 7 juin 1918 : « attaque imminente du Boche. 12 juin : devant Courcelles-Epayelles. Tout va bien. Relève ne saurait tarder. Toujours sur la brèche, ça barde, quatre jours sans repos. Fait prisonnier, ai pu m'échapper aussitôt. » Et une nouvelle citation.
Cité à l'Ordre général de l'armée n° 448 : « Lors des attaques sur Craonne, est allé sous un fort bombardement pour établir la liaison avec les compagnies de 1re  ligne dont on était sans nouvelles. A été fait prisonnier, désarmé. A réussi à s'échapper presque aussitôt et est rentré, rapportant de très utiles renseignements sur la situation. »
Le 1er juillet 1918, Roger est nommé sergent. En septembre 1918, il est engagé à nouveau sur le Chemin des Dames, cette fois dans le secteur Allemand, Neuville-sous-Margival (bataille de l'Ailette). C'est lors de la reconquête du Moulin de Laffaux porte occidentale du Chemin des Dames et lieu stratégique qui domine la vallée de l'Aisne - que Roger sera blessé une seconde fois. Cette fois, c'est un éclat d'obus qui lui a traversé la cuisse droite. Évacué, il est opéré à Pontoise et réformé des armées deux mois plus tard. Pour lui, la guerre sur le front est terminée.
Démobilisé le 11 septembre 1919.
Roger rapporte, miraculeusement intact, son appareil photo Vest Pocket Kodak qui lui a permis de prendre les divers endroits passés au front.

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