Document d'archives : Procès-verbal de l'enquête faite par Joseph Neyron, élu en l'élection de Clermont, sur les pertes subies par Montferrand en 1589...

Titre :

Procès-verbal de l'enquête faite par Joseph Neyron, élu en l'élection de Clermont, sur les pertes subies par Montferrand en 1589 pour se maintenir en l'obéissance du roi

Contenu :

<p>1589. — Procès-verbal de l’enquête faite par Joseph Neyron, élu en l’élec­tion de Clermont, sur les pertes subies par Montferrand en 1589 pour se main­tenir en l’obéissance du roi. — Le lundi 6 novembre, les consuls de Montferrand avec André Samoël, leur procureur, sont comparus devant ledit J. Neyron et lui ont remontré qu’ayant ci devant présenté requête pour qu’il leur fût donné commissaire pour vérifier les ravages faits par les ennemis, brûlements de do­maines, prises de bétail, coupements de grains, emprisonnements d’hommes, morts pendant le soutènement des assauts, lui Joseph Neyron a été commis à ce faire, en conséquence de quoi ils le requièrent de se transporter en la ville de Montferrand pour y procéder à vérifier les pertes mentionnées en ladite requête et en certains articles à lui remis, dont la teneur s’ensuit : le comte de Randan vu l’importance de la ville a par tous moyens tâché de l’attirer au parti de la Ligue, tant par admonestemens aux consuls que par lettres et articles envoyés à la ville ; n’ayant pu y réussir, la nuit du dimanche de Quasimodo 1589, qui était le 9 avril, il envoya de 800 à 1,000 hommes de pied ou de cheval sous la conduite de son frère, M. de St-Martin, les seigneurs de Blanzat, de Sailhens, le capitaine Chaslus, Charnien (ou Cliarnan) et autres qui se portèrent jusqu’aux fossés de la ville pour la sur­prendre par pétards et autres engins de guerre et l’intelligence d’un habitant de la ville dont il y a procès criminel ; n’ayant pu exécuter leur intention, le sr de St-Martin et autres en se retirant enle­vèrent le bétail chevalin qu’ils trouvèrent dans le « maretz » et justice de la ville, à savoir : à feu Jean Martin 25 ou 30 juments ou che­vaux de la valeur de 500 à 600 écus ; à Jacques Mealyan, 12 juments et leurs suivants, des va­ches et la plus grande partie de son foin, soit pour le tout, 200 écus ; à Léger et Jean Tellier (?), 20 vaches, 7 à 8 juments, plus leur foin, soit 200 écus ; à Jean Bernard Chandezon, 12 juments ou chevaux, « ung nombre » de vaches, en outre les blés semés et les fruits perdus, soit 300 écus ; à Blaise Bernard, 6 ju­ments et leurs suivants, 12 vaches et leurs sui­vants, plus ses blés, soit 200 écus ; ledit sr de Randan après ladite entreprise s’étant retiré à Riom, où les habitants tiennent son parti, mit ses compagnies tant en ladite ville qu’à Cebazat, Gerzat, Aulnat, Cournon, Lempdes et Aubière du consentement du seigneur dudit lieu (faudrait-il le pluriel?), villages tous fort proches de Montferrand ; et depuis les rebelles livrèrent tant de jour que de nuit plusieurs autres assauts à la ville, et un jour environnèrent René Faure et sa compagnie dans le moulin de Marsat, où ils mirent le feu ; tou­tefois par sa défense et l’aide de M. de La Fin ledit Faure fut dégagé ; les ennemis ne pouvant entrer dans la ville prirent presque tout le bétail des habitants ; entre autres à Biaise Chatard 25 chevalines et 80 vaches, lequel bétail fut mené, partie à Riom (les chevalines) où il fut vendu, et les vaches à la montagne et le tout divisé par MM. de Chalus et de Montfan et ledit Chatard fut battu et « exédé », et emmené à Riom, et ayant payé rançon il revint à Montferrand où il mourut de ses blessures, les biens perdus par lui étant évalués à 5,000 ou 6,000 livres ; François Goy a perdu 20 juments et envi­ron 30 vaches, soit 600 écus ; Gabriel Hébrard a perdu 50 ou 60 vaches et 20 à 25 chevalines et, mené prisonnier à Aulnat, a payé rançon de 25 écus, de sorte qu’il est « en voye de mandier sa vie », tout son bien consistant en ce bétail, qui était de la valeur de 4,000 à 5,000 liv. ; Antoine Gandy a perdu 25 vaches et 7 à 8 ju­ments ou chevaux, valant 300 écus ; Guillaume Tournadre, dit le Broc, a perdu 60 ou 70 vaches plus 25 ou 30 chevaux ou juments, formant tout son bien et valant plus de 5,000 liv. ; An­toine Mabru a perdu environ 40 vaches et 10 ou 12 juments, soit 300 écus ; Pierre Pimparel a perdu environ 40 vaches et plusieurs juments, soit 500 à 600 écus, plus 2 paires de bœufs et 25 ou 30 sextiers de froment ; Antoine Moranges Perinad (?) a perdu un grand nombre de chevaux, juments, vaches, bœufs, arants et fromages, soit 400 écus ; Blaise Pezant, un grand nombre de vaches, juments, moutons, agneaux et pourceaux, soit 300 écus ; Georges Pons, 2 paires de bœufs et 2 vaches, soit 60 écus ; Amable Ardaillon, 6 vaches et leurs suivants, soit 100 écus ; Étienne Chossel, 3 vaches, soit 30 écus ; Jean et Laurent Thuel, plusieurs bêtes bovines, moutons et brebis, soit 200 écus ; François Ber­nard Freydeyre, « plusieur bétail bovin », à l’occa­sion de quoi il a quitté la ville ; Léger Sudre, 10 à 12 vaches, 4 juments et 2 paires de bœufs, soit 200 écus ; Antoine Chevynier, toutes ses vaches, soit 25, de la valeur de (en blanc) ; Cazan, tout son bétail soit 100 écus, et il s’est enfui ; Guil­laume Tournadre, dit Saucanyé, 40 ou 50 vaches et toutes ses juments, soit 600 écus ; Me Étienne Benoit a eu deux métairies ravagées, l’une à Olby, l’autre à Bravans, et on lui a dérobé 45 vaches, 6 paires de bœufs, 600 moutons ou brebis et 19 juments, valant le tout 1,200 écus ; Pierre Barreyre a perdu tout son bétail, soit 200 écus, lequel fut amené à Riom ; Jean Verdier- Larmillon, tout son bétail, soit 3 paires de bœufs, une jument et des vaches valant 100 écus et il s’est enfui ; Maffron (?) Tourreix, tout son bétail et au­tres fruits (sans évaluation), et il est mendiant ; Georges Hebrard, 10 vaches et suivants, soit 33 écus 1/3 ; Antoine Veysset, des vaches, une paire de bœufs arants et 2 juments, soit 200 écus ; MeClaude Bournon, 18 ou 20 chevaux ou juments, soit 500 écus ; plus les fruits et revenu des biens qu'il avait chez lui et en outre une paire de bœufs et 2 ju­ments ; Me Pierre Fouchier a eu une métairie et une grange brûlées, et on lui a emporté de 60 à 80 sextiers de blé de sa métairie de St-Beauzire, soit 500 écus ; François Comte a perdu 2 paires de bœufs et ses blés au terroir de la Sarre, éva­lués à 25 ou 30 sextiers que les gens d’Aubière ont emporté ; Sébastien Vigier, 5 ou 6 paires de bœufs, ses vaches, le vin et le blé et autres biens qu’il avait à Lempdes, en tout plus de 1,000 écus ; Antoine Ronat, 2 paires de bœufs, 4 va­ches et sa métairie composée de maison et grange que les ennemis ont brûlé ; en tout, 333 écus 1/3 ; Me François Depreix, 2 paires de bœufs, environ 30 ou 35 sextiers de blé, soit 150 écus ; Antoine Roux-Garaulde, 2 paires de bœufs, 4 vaches et une jument, soit 100 écus ; Pierre Roux, 5 gran­des juments , un beau et grand cheval et 4 pou­liches, plus son mobilier dans la métairie de M. de Redonchal, soit 300 écus ; à Me Jean Audin on a coupé ses foins et blés en vert et emporté les blés mûrs, on lui a brûlé le bâtiment neuf qu’il avait fait bâtir à l’Hôpital-Gautier qui lui re- venait à plus de 200 écus, on lui a démoli une grange couverte de tuiles, « laquelle grange ils ont emporté au lieu d’Aulnat» ; laquelle valait 400 écus et était située près dudit lieu ; toutes ces pertes lui reviennent à 900 ou 1,000 écus ; à Me Victor Lelluau on a brûlé une métairie en la justice de Montferrand valant 200 écus, la­quelle était acensée à Maffre Tourreix ; à Jean Soubre on a brûlé le bâtiment de sa métairie de Beaulieu, et il a perdu environ 100 sextiers de blé ; il est prisonnier et on lui demande 1,000 écus de rançon ; Pierre Lachaize, consul, a perdu 64 bêtes, vaches, bœufs, moutons, agneaux, soit 200 écus ; Gabriel Daugeneix a perdu en juments, bœufs et vaches, 100 écus ; il est prisonnier à Riom et on lui demande sembla­ble rançon qu’à J. Soubre., et en outre il a per­du 100 sextiers de blé au territoire de Beaulieu ; MeAmable Montorcier a fait semblables pertes ; il est prisonnier à Riom et on lui demande 1.000 écus de rançon ; et les trois prisonniers ont perdu leurs chevaux et hardes qui sont de la valeur de 200 écus ; Georges Ronat a perdu plusieurs vaches, des moutons et brebis, soit 200 écus ; de plus les ennemis ont brûlé le moulin de Marsat appartenant au secrétaire Malet, la métai­rie de Beaulieu aux enfants mineurs de feu Gas­pard Dumas, consistant en une grande maison et autres édifices de la valeur de 300 écus, le colom­bier du chanoine Ardier à l’Hôpital-Gautier, de la valeur de 100 écus ; ils ont démoli la grange de Me Jean Fouchier ; chez les enfants de feu sire Michel Gras ils ont pris un grand nombre de juments, les unes vendues à Riom, les autres (emmenées ?) à la montagne, beaucoup de brebis et moutons ; ils ont démoli un édifice et un moulin dans une métairie, pris 25 ou 30 poinçons de vin à Mezel, 200 ou 300 quintaux de fromage, enlevé les blés et foins ; et de plus, lesdits mi­neurs ont perdu 4,000 écus de dettes et leur perte totale est de 5,000 écus ; les autres habitants de Montferrand qui ont des biens dans les villages (occupés par les Ligueurs) et des dettes qui leur sont dues les ont perdus ainsi que leurs foins ; et l’esti­mation des pertes causées par les ennemis qui sont à Riom et MM. d’Aubière, Sailhens, Chaslus, Chevance et autres est de 25,000 à 30,000 écus ; et de ce non contents M. de Randan et autres des siens ont fait couper les blés et foinsdela justice de Montferrand par 200 ou 300 fau­cheurs armés ; la perte est de plus de 1,000 sextiers de blé ; les habitants par le fait de la guerre ont perdu 2,000 chars de foin, tant pour n’avoir pu les faucher que de n’avoir pu les charrier par suite de la prise de leurs bœufs, plus de cinquante ou soixante paires, et pour la même cause leurs biens sont en friche et « hermes; » enfin les habitants de Riom, Cebazat et autres villages circonvoisins ont pris les revenus que ceux de Montferrand avaient en leurs territoires ; ouï lesdits articles ledit Neyron s’est transporté à Montferrand pour entendre les témoins produits à leur appui ; et ont com­paru puissant seigneur Jacques de La Fin et de Montboissier, sgr et baron desdits lieux, Aubusson, Boissonnelle, Moutade, Vaulmade et la Tour du Souchier (ailleurs : du Soleil) ; dom Geoffroy de La Roche, chevalier de St-Jean de Jérusalem, seigneur en partie de Cebazat, depuis août à Montferrand avec M. de La Fin ; Bar­thélemy de Boulémont, sgr de la Baulme, capi­taine d’une compagnie d’arquebusiers à cheval, et Roland Darrot, sgr de la Vergette, homme d’armes de la compagnie de M. de La Fin ; noble René Faure, trésorier de France, établi à Cler­mont ; honorable homme François du Johannel, habitant à Clermont ; messires Pierre Mercier, Jean Bonhomme, Bertrand Anglerez, Pierre Lamourat, chantre et chanoines de l’église de Notre-Dame de Montferrand ; Antoine Groslier, sous-chantre et Antoine Chastras, curé ; Guil­laume Tournayre, chirurgien ; Guynot Bohet, mar­chand ; Pierre Barthesche, apothicaire ; Claude Bonnefont et Georges Gayte, bourgeois, tous de Clermont ; Geoffroy Guillaume, natif et habitant de Murat-le-Quaire ; Jean Bonnaigue, natif de la Queuille, en service à Montferrand, et un grand nombre d’artisans et vachers, habitant presque tous Montferrand, mais originaires d’autres lieux comme les autres témoins, sauf peut-être quelques mem­bres du chapitre ; les dépositions n’ajoutent pour ainsi dire aucuns détails à l’exposé des consuls ; M. de La Fin, arrivé au mois d’avril pour la dé­fense de Clermont et de Montferrand, a mis au mois d'août ses troupes en cette dernière ville ; il con­firme les plaintes des consuls et ajoute que les habitants sont toujours fermes et stables dans leur fidélité au roi et qu’ils reçoivent plus d’assauts et d’inconvénients des ligueurs que toute autre place de la province ; ces deux observations se retrouvent dans presque toutes les dépositions ; Geoffroy de La Roche ajoute que les habitants se sont conservés dans la religion catholique ; Barthélemy de Boulémont, blessé au bras droit, n’a pu signer sa déposition ; dans la déposition des membres du clergé il est dit que les rebelles ont pris la plus grande partie du bétail des habitants, le­quel « est en bon nombre, pour estre le plus grand trafficq que lesdits habitans facent et du­quel ils tirent plustôt proffict » ; le témoignage de chaque gentilhomme est donné à part, ceux des membres du clergé ensemble, ceux des quatre bour­geois de Clermont ensemble, ceux des artisans et laboureurs ensemble ; les témoignages étant reçus, ledit élu Neyron se transporte vers les bâ­timents dont on lui a indiqué l’incendie et en constate la destruction. </p>

Cote :

E-dépôt 113 II EE 14

Informations sur l'acquisition :

2012-11-08 dépôt numéro via 4765 Commune de Clermont-Ferrand

Description :

Critères de sélection :
<p>conservation</p>

Langues :

Français

Description physique :

Cahier in-f° de 22 feuilletscahier
Information matérielles :
papier
Importance matérielle :
1

Type de document :

cahier

Où consulter le document :

Archives départementales du Puy-de-Dôme

Archives départementales du Puy-de-Dôme

Liens