Document d'archives : La ballade des sans-papiers

Contenu :

Film collectif.
Fiche technique :
- Réalisation : Samir Abdallah et Raffaele Ventura avec les "Réfugiés de Saint-Ambroise", les Comités de sans-papiers, les Collectifs de soutien et la Coordination Nationale.
- Arlette Girardot et Philippe Bacqué pour les images de Carnet d'expulsions de Saint-Bernard à Bamako & Kayes.
- Co-production : L'Yeux ouverts / Agence IM'média Juin 1997.
Chronique de la lutte des sans-papiers en 1996 – 1997, réalisée par un pool de journalistes, de cinéastes documentaristes et des soutiens. Plusieurs versions de La Ballade des Sans-papiers circulent, dont Sans-papières mais pas peu fières, donnant à voir l'évolution du mouvement tel un chantier en cours… Cette version de juin 1997 a été programmée en multi-diffusion sur Planète TV du 7 au 10 novembre 1997, et a été très largement diffusée en France et à l'étranger par les collectifs de sans-papiers et les associations de solidarité. Cf. aussi Sans-Papiers, Chroniques d'un mouvement, 130 pages, co-édition Agence IM'média / Reflex, 1997, disponible à La Contemporaine dans le fonds Agence IM'média : publications. Arch 0007. La contemporaine
La Ballade des Sans-Papiers est un vidéo-journal du mouvement des sans-papiers qui, le 18 mars 1996, fait irruption sur la scène publique française et internationale avec l'occupation par trois cents Africains de l'église Saint-Ambroise à Paris.
Hommes et femmes, avec ou sans enfants, ils ont décidé de "sortir de l'ombre", de se regrouper pour trouver une solution collective au-delà des démarches individuelles qui se heurtent au durcissement accru des lois Pasqua sur l'immigration.
Au risque de surprendre les associations habituellement engagées auprès des immigrés, les réfugiés de Saint-Ambroise prônent l'autonomie du mouvement et imposent peu à peu leurs propres délégués et porte-parole, parmi lesquels Madjiguène Cissé, Ababacar Diop et Hamadi Camara.
Rejetant le stigmate de "clandestins", ils/elles s'auto-désignent sans-papiers, appellation qui entre aussi en résonance avec les autres "sans" (mal-logés, chômeurs et précaires…), remobilisés depuis le grand mouvement social de novembre-décembre 1995. Les sans-papiers sont évacués de l'église par la police quelques jours après.
Le film suit leur errance d'un lieu d'occupation à un autre (gymnase Japy, la Cartoucherie de Vincennes, les entrepôts Pajol, l'église Saint-Bernard à Paris), les dynamiques internes de mobilisation notamment à l'initiative des femmes, mais aussi l'extension du mouvement sur le plan national avec des actions et des grèves de la faim à Sainte-Hyppolyte (Paris XIIIè), Saint-Denis, Versailles, Colombes-Nanterre, Toulouse, Lille... Chants, danses, témoignages personnels et coups de gueule ponctuent cette longue marche en avant.
La solidarité elle aussi se développe autour de soutiens "inorganisés", d'associations et de syndicats (Droits devant!!, CDSL, Médecins du monde, Gisti, Sud, CGT...), d'artistes et de personnalités qui vont constituer autour d'Ariane Mnouchkine et de Stéphane Hessel un collège de médiateurs pour obliger le gouvernement à négocier.
En plein été, les menaces d'expulsion brandies par le gouvernement Juppé-Debré ont pour effet d'amplifier l'afflux de gens qui, tout en prenant fait et cause pour les sans-papiers qu'ils apprennent à connaître personnellement, s'initient aux méandres du droit des étrangers, aux rapports Nord/Sud et au sens même de la liberté de circulation. L'église Saint-Bernard se transforme en forum permanent, ce qui provoque un saut qualitatif dans le débat sur l'immigration et ses enjeux. Et face aux tentatives de division entre déboutés du droit d'asile, travailleurs, célibataires, parents d'enfants français, entre nationalités, etc… le mouvement s'unifie autour de la revendication d'une régularisation globale.
Le 23 août surviennent les fameux coups de hache policiers, les gaz lacrymogènes, l'évacuation musclée des sans-papiers et des soutiens - dont Emmanuelle Béart, Léon Schwartzenberg, Saïd Bouziri...- sous l'oeil des caméras (celle de l'agence IM'média sera cassée sur ordre d'un policier : "bouchez la caméra. Jetez la caméra!"). Plusieurs sans-papiers seront expulsés au Mali, où les réalisateurs Arlette Girardot et Philippe Baqué vont aller les rencontrer (voir aussi leur film Carnet d'expulsions - de Saint-Bernard à Bamako & Kayes) … Le mouvement ne faiblit pas, il gagne même en popularité : une coordination nationale des sans-papiers se met en place, et des appels à la désobéissance civique se multiplient face aux velléités de criminaliser l'aide aux étrangers. Un collectif de cinéastes diffuse largement de courts films-manifeste de soutien, et le monde militant s'empare des nouveaux outils internet (website, liste zpajol…) pour amplifier l'action, y compris au niveau européen.
En juin 1997, la gauche gagne les élections législatives anticipées. Nouveau premier ministre, "Jospin, régularise sous conditions", titre la presse...

Cote :

NUMAUD/0013/084

Conditions d'accès :

Consultable sur les postes informatiques en salle de lecture de La contemporaine.
Prendre contact avec le département des archives (collections@lacontemporaine.fr).

Description physique :

Importance matérielle :
Durée : (01:26:00)

Ressources complémentaires :

Voir aussi : Sans-Papiers, Chroniques d'un mouvement, 130 pages, co-édition Agence IM'média / Reflex, 1997, disponible à La contemporaine dans le fonds de l'Agence IM'média  (cote : ARCH/0007).

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