Jimena Andrade Gutzman est née le 3 février 1953 en Quintero. Elle a 2 enfants : un fils de 26 et une fille 22 ans. Elle est exilée depuis 1977. Son père (qu’elle appelle « El Viejo », né près de Linares) s’appelait Mario Avel Andrés Andrade Perez. Il était pilote officiel de la FACH (forces aériennes chiliennes). Elle a deux sœurs (son père aura ensuite 2 autres enfants en France). En 1957, son père se retire des forces aériennes. Il travaille alors comme pilote dans la compagnie aérienne Sintala (voyage Santiago – Panama - La Havana - Miami). En janvier 1959, ils partent à Cuba. Ses frères et sœurs naissent à Cuba. Son père, formé par les forces aériennes était anticommuniste mais il devient directeur de l’école d’aviation de la force aérienne rebelle. Sa mère est professeur d’allemand à l’institut de langue étrangère à Toma Caranco. À Cuba, elle est d’abord dans une école catholique américaine puis dans une école publique. Après la 2° déclaration de la havane, son père quitte l’école d’aviation rebelle et travaille à la Junta nacional de planificación (JUCEPLAN). Ils quittent Cuba en 1964. En 1965, ils partent pour la Chine. Ses 2 parents enseignent l’espagnol à l’institut de langues étrangères dePékin. Ils rencontrent alors la famille Serrano. Jimena Andrade se lie avec Jimena Serrano et Bruno Serrano (cousin de Jimena), son premier compagnon. Elle les retrouvera ensuite dans le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR). À son retour de Chine (2 ans et demi après), fin 1968-1969, elle commence à militer dans le Espartaco (devient ensuite PCR). Elle milite peu de temps dans le Espartaco, ensuite elle milite dans la Vanguardia Revolucionaria Marxista. Puis, elle commence à militer dans le MIR à Santiago (« primera escuela de educación política de la comisión campesina ») Son père milite dans le PCR pour l’élection d’Allende. Sa mère et ses sœurs ne militent pas. Elle étudie dans le Lycée 14, elle y crée un centre d’élèves (« centro de alumnos ») militant pour les élections. Puis elle quitte le lycée pour passer son bac en candidat libre. Parallèlement, alors qu’elle intègre le MIR, elle quitte le domicile familial pour aller vivre avec Bruno Serrano, elle a alors 16 ans. Son nom politique est « Manuela » puis « Negra ». Bruno Serrano est son premier compagnon. Etudiant des Beaux-Arts en peinture. Militant du MIR dans la structure paysanne de Santiago puis membre du GAP (Grupo de Amigos Personales, nom donné garde personnelle de protection de Salvador Allende entre 1970 et 1973). Jimena milite dans le MIR à Monteblanco puis à La Hornilla ( ?) (dans le « G3 » [pour Grupo 3, Groupe 3]). En 1972, elle est chargée de l’organisation de la clandestinité en cas de coup d’état. Fin 1972, ils partent à Temuco. En juin 1973 elle retourne à Santiago préparer un voyage à Cuba, ce projet est stoppé par le coup d’état. Après le coup d’état, son compagnon (Bruno Serrano), son père et son gendre (militaire de la FACH) sont arrêtés. Son père est détenu à La Serena, Bruno au stade de Santiago. Jimena et ses compagnons du MIR restent à Santiago dans la clandestinité, attendant l’autorisation du MIR pour partir. En janvier 1975, elle part à Buenos Aires. Elle y rencontre « El Flaco » (un réfugié espagnol fuyant Franco) qui deviendra son compagnon. En décembre 1975, elle part avec un visa touristique en Angleterre(1 mois) puis en France. Mi ou fin 1976 elle intègre le MIR par Philippe Jobet –son 3° compagnon. Elle travaille avec le Carascu ( ?), cellule du MIR et groupe de musique formé par Philippe Jobet, actif dans le soutien au Chili. Puis elle quitte le Carascu et intègre le CLA (Comité Latino Americano de refugiados políticos, à la paroisse St-Eustache) jusque 1998 environ. Elle rencontre ensuite son mari actuel, un colombien naturalisé français avec qui elle a eu ses 2 enfants.