Les prisons de Bourges sont installées depuis le XVIIIe siècle dans les caves et les deux anciennes salles à parer du palais du duc Jean. Devenue départementale, la prison reste dans les lieux, en dépit de leur état déplorable. En 1820 une entrée est ouverte sur la rue Fernault. Néanmoins les rapports d'inspection pointent le mauvais état de la prison, qui, en outre, apparaît de moins en moins en adéquation avec la nouvelle conception de l'emprisonnement qui se développe au cours du XIXe siècle.

Un projet de construction d'une nouvelle prison départementale est donc mis au concours en 1854 : le projet d'Emile Tarlier, situé rue de la Chappe, le long de l'Auron, est retenu mais ne voit jamais le jour, faute de moyens.

C'est la loi Bérenger du 5 juin 1875 instaurant le régime de l'emprisonnement individuel pour les condamnés à des peines de moins d'un an et un jour qui relance le projet de construction d'une nouvelle prison départementale. La loi précise que ce régime sera appliqué au fur et à mesure des reconstructions des maisons d'arrêt sur le modèle cellulaire et établit une participation financière de l'Etat afin de hâter celles-ci. Le Conseil général prend donc la décision de construire une nouvelle prison en 1876.

Le terrain du Bordiot, au nord de la ville, est acheté à cet effet par le département en 1877. La prison s'éloigne donc des centres du pouvoir préfecture et palais de justice pour un lieu isolé et enclos par un mur d'enceinte. Les travaux commencent en 1882 pour s'achever en 1889. La nouvelle prison cellulaire, bâtie sur les plans des architectes Bussière et Pascault selon un modèle panoptique de trois branches rayonnant autour du point de surveillance central, entre en service dès 1886, date de la désaffection de la prison de la rue Fernault.