<p>Le présent instrument de recherche couvre la période du printemps 1941 (naissance des intendances) à l'été 1944 (le commissaire de la République Henry Ingrand prend possession de la préfecture de Clermont les 27-28 août 1944) et intéresse l'ensemble de la région Auvergne, voire ses marges (les maquis de Corrèze, par exemple, ou encore les camps de réfractaires de la région d'Issarlès, dans l'Ardèche, sont évoqués à l'occasion d'opérations de police interrégionales). Il décrit les dossiers de l'intendance de police (à l'exclusion des services qui, comme les RG ou la PJ n'étaient pas logés en son sein).</p> <p>En fait de dossiers il serait plus exact de parler d'épaves de dossiers : si les "chrono" de courrier nous sont parvenus à peu près complets, mais ils sont de peu d'intérêt, on ne peut pas en dire autant des dossiers et rapports dont on était en droit d'attendre beaucoup. Il manque vraisemblablement plus de pièces que nous n'en avons conservées ; quant aux raisons et aux conditions de ces disparitions (de cette "épuration"?) nous en sommes réduits aux conjectures même si l'on peut déjà avancer avec certitude que certaines pièces n'ont jamais transité par les locaux d'archives de la police. Ainsi une note de service intitulée "protection des documents importants" (900 W 4) et signée Mayade stipule t-elle que chaque soir, tous les chefs de service de l'intendance descendront au poste de garde les valises contenant des documents importants qui, en cas d'alerte, seront immédiatement apportées au château de l'Oradou (cantonnement du GMR "Auvergne"). Nul doute qu'à la libération de Clermont ces documents choisis étaient déjà en "lieu sûr" (ou détruits ?). En outre, ces dossiers nous sont parvenus passablement mélangés et l'on s'est efforcé de les reconstituer à partir des seules chemises encore existantes. Enfin, le préfet régional et l'intendant de police ayant des compérences qui se chevauchaient ou même se superposaient, des dossiers ont fait la navette d'un cabinet à l'autre, d'où la présence fréquente de pièces timbrées "CR" (cabinet régional) et, conjointement, "IP/C" (intendance de police/cabinet), ce qui souligne le caractère indissociable de ces deux fonds. Les attributions de l'intendant interfèrent aussi avec celles d'autres fonctionnaires comme l'intendant aux affaires économiques (IAE), avec qui il partage la police économique, ou encore le délégué régional du commissariat aux questions juives, pour lequel il organise des opérations de police : là encore le partage des affaires provoque une multiplication de pièces qui à première lecture paraissent intruses. Le classement interne des dossiers que nous livrons aux chercheurs reste approximatif, la cohérence et parfois la compréhension même des affaires nous échappant en raison des manques et des mélanges. Qu'on ne s'attende pas à trouver des dossiers complets, les pièces présentées dans un ordre chronologique rigoureux : il s'agit bien ici d'une manière d'accommoder des restes ! Nous solliciterons donc l'indulgence du lecteur, à qui l'on espère pourtant faciliter la tâche par la reconstitution de l'ordre originel (s'il y en eut jamais !). On s'est principalement attaché à restituer l'organisation administrative de l'intendance de police et l'activité de ses différents services : de ce fait certaines affaires apparaissent dans plusieurs chapitres, donnant des informations complémentaires ou redondantes. La confusion originelle de ces dossiers révèle une organisation et un mode de fonctionnement qu'il ne nous appartenait pas de masquer.</p>