Document d'archives : Fonds Yves Pérotin

Contenu :

Un inventaire détaillé du fonds est disponible sur demande auprès du service des archives du Grand équipement documentaire.
Ce fonds intéresse principalement les années de guerre (1943-1945) d’Yves Pérotin (1922-1981) et en moindre part, sa carrière ultérieure d’archiviste (1948-1981).
Les photos et documents de la guerre portent sur les maquis armés du Trièves et du Vercors auxquels, sous le nom de Pothier, Y. Pérotin a appartenu successivement ; et sur l’unité du 11e régiment de cuirassiers, 1re division française libre de la 1re armée française, avec laquelle, après le maquis, il a combattu jusqu’à la fin de la Deuxième guerre mondiale. On y trouve les brouillons manuscrits —avec quelques dessins— des mémoires de maquisard d’Y. Pérotin, des notes ayant servi à leur rédaction ainsi que le tapuscrit de La Vie inimitable.
Cette partie du fonds comprend aussi des papiers et photos concernant le frère d’Yves, Michel Pérotin (1920-1944), engagé volontaire en 1940, maquisard du Trièves et Vercors sous le nom de Chatenêt puis Fressinat, mort pour la France. D’abord conservés par les parents de M. et Y., René Pérotin (1884-1947) et Yvonne née Boisserie-Lacroix (1881-1975), ils ont ensuite été dévolus à Y. Pérotin.
Le présent fonds concerne ensuite la carrière professionnelle d’Yves Pérotin. Dans les archives françaises : Lot-et-Garonne, île de La Réunion, ville de Paris et département de la Seine. Et dans les instances et organisations internationales : Table ronde des archives, Unesco, Office des Nations Unies à Genève, Bureau international du travail, Organisation mondiale de la santé. S’y ajoutent des écrits d’Y. Pérotin difficilement trouvables aujourd’hui, dont l’article bien connu intitulé « L’administration et les trois âges des archives ».
Complètent ce fonds quelques pièces sur l’Occupation, la Libération, la famille alsacienne de la femme d’Y. Pérotin, Gilberte née Dumon (1922-2010), réfugiée en Gironde pendant la guerre, ainsi que la mémoire du maquis et des camarades du Vercors après-guerre.

Cote :

CNRS IHTP ARC 143

Inventaire d'archives :

Série principale

Informations sur le producteur :

Yves Pérotin
Famille Pérotin
Yves Pérotin (1922-1981) est une figure de l'archivistique française du 20e siècle. Il a exercé dans les archives départementales et les organisations internationales. Ses services pendant la Deuxième guerre mondiale lui ont valu la croix de guerre avec étoile d'argent et la médaille de la résistance.
Il naît le 15 juillet 1922, à Bordeaux, dans une famille de juristes et de médecins. L'année de la déclaration de guerre (1939), il entre à l'Université de Bordeaux où il prépare une licence de lettres. En mars 1942, il est arrêté pour sa participation à la résistance étudiante. Il est en première année à l'École des chartes quand la loi du Service du travail obligatoire (février 1943) menace d'envoyer en Allemagne les jeunes hommes de son âge. Réfractaire, il rejoint en juin 1943 les maquis armés des Alpes. Dans La Vie inimitable (publié en 2014), il a relaté l'histoire de son maquis du Trièves au Vercors. De l'automne 1944 à la fin de la guerre, il combat dans la 1re armée française, avec son unité régimentaire reformée au Vercors et intégrée à la 1re DFL. Il réintègre l'École des chartes à l'automne 1945. Il en sort avec le diplôme d'archiviste paléographe en 1948 après avoir soutenu une thèse sur « Le chapitre collégial de Saint-Seurin de Bordeaux des origines à 1462 ».
Il fait l'apprentissage du métier d'archiviste départemental en Lot-et-Garonne (1948-1952) , actif dans les sociétés savantes et s'attachant à réunir archives et témoignages sur la guerre. Il organise ensuite dans un cadre départemental les Archives de La Réunion (1952-1958), démontrant leur richesse dans Chroniques de Bourbon (1957). Il souligne aussi leur précarité du fait des termites et autres agents destructeurs en pays tropical. Ce problème, parmi d'autres rencontrés par les pays accédant à l'indépendance, fera l'objet du Manuel d'archivistique tropical (1966) dont il dirige la publication. Aux Archives de la Seine et la ville de Paris (1959-1966), il est confronté aux masses de papiers récents qui déferlent des administrations. Avec une équipe motivée et un service réorganisé, les magasins d'archives sont remis en ordre, les dossiers triés et répertoriés, des procédures et méthodes nouvelles instaurées, un centre de pré-archivage-pilote créé. Parallèlement, Pérotin enquête sur les méthodes adoptées en la matière à l'étranger. Dans des publications qui feront date — "L'administration et les trois âges des archives" (1961), "Le records management et l’administration américaine des archives" (1962), " Le records management et l’administration anglaise des archives" (1964), " Le grenier de l’histoire et les récoltes excédentaires" (1965), plusieurs sections du Manuel d'archivistique des archivistes français (1970) — il tire des enseignements de son action à "la Seine", demandant des réformes dans la politique d'archives en France et dans la formation reçue à l'École des chartes. L'objectif est d'être prêt à fonctionner dans un nouveau bâtiment d'archives dont la construction a été décidée dès 1960. L'abandon brutal du projet par le Conseil de Paris, en 1964, entraînera à terme le départ de Pérotin.
S'ensuivent huit années à l'étranger auxquelles l'ont préparé ses responsabilités de secrétaire de la Table ronde internationale des archives (1962-1966). Aux Nations Unies à Genève (1966-1969), il prépare l'ouverture des archives de la Société des nations (1919-1946), rédige répertoire et guide, définit les règles de communication. Pour l'Unesco, il effectue trois missions de consultant au Maroc, Pérou et Irak (1969-1970), à l'instar de celle qu'il avait faite en Algérie (1964). Puis dresse le programme de rédaction d'un inventaire et d'un guide des collections pour le Bureau international du travail (1970). L'Organisation mondiale de la santé (1972-1974) le charge d'améliorer les modalités de création des dossiers, leur suivi et archivage; il y retrouve le système du registry qu'il avait déjà évalué à l'Unesco (1959).
Avant de rejoindre l'OMS, il a dirigé brièvement les Archives du Var (1971-1972). Il retourne définitivement dans son administration d'origine en 1974, comme conservateur aux Archives des Pyrénées-Orientales. Ces années voient sa mise en retrait de la profession. Dans Manchego (1972), il revient à la guérilla qu'il a faite dans le Vercors. Son dernier écrit, Roussillon ou Catalogne-Nord (1978), est une enquête érudite sur les dénominations concurrentes de la région. Le 2 mars 1981, il met fin à ses jours.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Après le décès d’Y. Pérotin, l’ensemble est demeuré entre les mains de sa veuve, G. Pérotin, avant d’être recueilli, pour l’essentiel, par Anne Pérotin-Dumon afin de préparer l’édition de La Vie inimitable. Dans les maquis du Trièves et du Vercors en 1943 et 1944 (2014), mémoires de maquisard de l'intéressé. À l’origine de ce fonds, se trouvent donc les souvenirs de guerre conservés par Y. Pérotin, celui-ci ne s’étant pas constitué d’archives personnelles à proprement parler.
Lors de sa donation à l’IHTP, le fonds s’est enrichi d’un deuxième exemplaire du tapuscrit de « La vie inimitable », remis par Anne Pison née Madinier, veuve de Claude Pison (Charles), ancien du Vercors. Et d’autres pièces d’origine familiale ont été données par Chantal Dupuy-Puel, Anita Dupuy-Cérézuelle et Saskia Buitendijk-Pérotin.

Conditions d'accès :

La consultation de ces documents à des fins non commerciales est autorisée. La reproduction des photographies est également autorisée.
La consultation des articles dont l'état est fragile n'est accordée qu'à titre exceptionnel : la consultation de leur version numérique sera privilégiée si elle existe.

Conditions d'utilisation :

Ne sont autorisées ni l’édition graphique ou électronique de La Vie inimitable à partir des tapuscrits ou brouillons, ni l’adaptation, reproduction ou représentation afférentes à l’œuvre et son exploitation pour laquelle les Presses universitaires de Grenoble (PUG) détiennent les droits d’auteur. Sont également réservés les droits d’adaptation audiovisuelle de La Vie inimitable, qui devraient faire l’objet d’un contrat distinct de l’auteur avec les ayants droit.
Les œuvres imprimées d’Yves Pérotin conservées dans ce fonds sont protégées jusqu’en 2051 par la législation française sur les droits d’auteur moraux et patrimoniaux. À des fins de critique ou de revue, de courtes citations des manuscrits de La Vie inimitable et du manuscrit intitulé « La vague et la plage » sont autorisées, à condition de ne pas excéder 10% du texte intégral et de mentionner l'œuvre d'origine, son auteur et le fonds dont elle provient sous la forme indiquée plus haut.
L'Office des Nations Unies à Genève est seul habilité à autoriser des citations du « Guide des archives de la Société des nations » et du « Guide to the Archives of the League of Nations » dans leur version provisoire de 1969.
L'Organisation mondiale de la santé est seule habilitée à autoriser des citations du « Mémoire confidentiel sur le Records Management à l’OMS de 1972 à 1974 et son avenir » du 22 juillet 1974.

Description physique :

Importance matérielle :
5 boîtes (env. 1 ml); env. 600 articles dont 230 photos et dessins

Ressources complémentaires :

École nationale des chartes : dossier d'Y. Pérotin, AC/21P/129670 ; registre des séances du Conseil de l’École.
Service historique de la Défense : Bureau Résistance, dossier d’Y. Pérotin, SHD/GR/16 P/ 467805; Archives des victimes des conflits contemporains: dossier de M. Pérotin, SHD/GR/16P/non coté.
Archives nationales (France) : Comité d’histoire de la Deuxième guerre mondiale : Commission du Vercors, AN 72 AJ 88-89.
Archives du Lot-et-Garonne : Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, AD 47, 84J1 et 6.
Bibliothèque municipale de Lyon, Fonds Fernand Rude.
Archives de la Gironde : Université de Bordeaux, dossier personnel d’Y. Pérotin, 5399W143 ; Cabinet du Préfet, correspondance adressée par le commissaire de police Poinsot, Sc 453.
Sur la carrière d'Y. Pérotin dans les archives départementales et les organisations internationales, on consultera les archives propres à ces institutions.

Où consulter le document :

Humathèque Condorcet - Service des archives

Liens