Document d'archives : Collection Roger Meckert

Contenu :

La collection Meckert a été prise en charge le 18 mai 2016, suite au décès de Roger Meckert, survenu le 30 décembre 2014, et en application d’un testament olographe rédigé le 22 octobre 2012. Composée de 1913 photographies, cartes postales et cartes-photo, cette collection est désormais conservée sous la cote 148 Fi. Elle représente 0,36 mètre linéaire.

Cote :

148 Fi

Inventaire d'archives :

État général des fonds

Informations sur l'acquisition :

legs
Historique de conservation :
2016-05-18
Legs par testament olographe de Roger Meckert en date du 22 octobre 2012.

Description :

Mise en forme :
Le plan de classement adopté pour cette collection comprend trois grandes parties thématiques, correspondant peu ou prou à l’organisation initiale adoptée par Roger Meckert ; il est donc possible, exceptionnellement, de trouver des cartes postales similaires dans différentes parties du plan de classement. Les documents sont essentiellement classés par thème puis dans l’ordre alphabétique des communes.
Le premier ensemble est composé de 754  documents représentant la ville d’Épinal entre la fin du XIXe siècle et le début des années 1960, avec une très nette prédominance de cartes postales de la Belle Époque (1879-1914).
Intitulée « Au cœur de la ville », la première sous-partie (148 Fi 1 à 236) est organisée comme une suite de reportages thématiques sur Épinal : elle présente successivement des vues générales, les rues de la ville, quelques sites et édifices représentatifs, en particulier la gare et plusieurs usines et établissements commerciaux. Épinal est incontestablement une ville d’eau : les documents représentant la Moselle, le Canal de l’Est et les ouvrages d’art ont été regroupés dans une partie spécifique. Une série d’environ quatre-vingt cartes postales rappelle ensuite l’existence éphémère de la Société des tramways électriques d’Épinal, qui exploita plusieurs lignes entre 1906 et 1914. Enfin, la dernière partie présente de véritables scènes de vie spinaliennes : elle regroupe des documents sur les marchés, la fête foraine de la Saint-Maurice, le Concours régional d’Épinal, ou encore sur les terribles destructions subies lors des bombardements de 1944.
La seconde sous-partie est consacrée à la place forte que devient Épinal à la fin du XIXe siècle
(148 Fi 237 à 755). Après la défaite de 1870, la ville, par sa situation stratégique à proximité de la nouvelle frontière avec l’Empire allemand, attire en effet l’attention du Comité de Défense ; elle est promue au rang de place forte de première ligne en 1878 : elle abrite dès lors un nombre considérable d’infrastructures militaires et devient une ville garnison pouvant accueillir près de 15 000 soldats. Outre les cartes postales fantaisie éditées, cette présence militaire se traduit par de nombreuses cérémonies et visites officielles assez rarement documentées, comme l’arrivée des gouverneurs de la place forte ou encore les déplacements d’hommes politiques (Alexandre Millerand en 1911-1913) ou d’officiers supérieurs (Joffre et Gallieni en 1911-1913, Gouraud en 1919). La fête nationale donne d’ailleurs lieu à d’importantes manœuvres sur le Champ de Mars. La ville connaît parallèlement d’importantes modifications et se couvre d’infrastructures militaires : outre une manutention militaire, deux hôpitaux ou encore le poste télégraphique de la Cense-Billot, la ville abrite sept casernes, réhabilitées ou construites entre 1881 et 1895 ; ces infrastructures et les forts ceinturant la ville sont reliés par un réseau de cent-vingt kilomètres de voie de 0.60, construit vers 1888. La présence de soldats a abondamment été photographiée : près de trois documents ont été regroupés dans une partie dédiée aux unités en garnison dans la ville, classées par arme, puis par unité identifiée. « Reine des batailles », l’infanterie y occupe naturellement une place prépondérante, avec successivement, le 149e régiment d’infanterie (R.I.) installé le 1er octobre 1887 à Épinal, puis les 17e, 21e, 60e et 170e R.I.. Les troupes du Génie militaire sont quant à elles représentées par les 4e et 11e régiments du génie. Viennent ensuite la cavalerie, avec le 4e régiment de chasseurs à cheval, et l’artillerie, avec le 8e bataillon d’artillerie à pied, les 5e et 62e régiments d’artillerie, puis le 120e régiment d’artillerie lourde qui s’installe à Épinal vers 1920. Quelques documents attestent en outre de la présence d’unités du train des équipages. Un reportage, composé d’une vingtaine de cartes postales, documente par ailleurs le passage à Épinal de prisonniers de guerre allemands, capturés en juillet 1915 lors des combats de la Fontenelle. Un dernier ensemble est dédié à l’aéronautique militaire présente sur deux terrains militaires. Le Centre d’aviation de Dogneville, construit en 1913 abrite l’escadrille BR 9, montée sur des avions de reconnaissance Borel, avant d’être équipée de Blériot XI-2 en 1913 ; les pilotes de Loynes d’Autroche, disparu dans un crash le 20 octobre 1913, et Quennehen, tué en 1917, se distinguent par leur témérité. Le Parc à dirigeables de la Louvroie est quant à lui construit entre 1910 et 1912 à Golbey : il accueille les dirigeables « Capitaine Ferber » et « Commandant Coutelle » en 1913. Avions et dirigeables ont suscité un véritable engouement chez les Spinaliens : une dizaine de cartes postales présentent les kermesses de souscription populaire réalisées au profit de l’aviation en mars et avril 1912.

La seconde partie du plan de classement s’attache à la forêt vosgienne (148 Fi 756 à 1330).
Cet espace fait l’objet d’une politique raisonnée d’aménagement forestier (148 Fi 766 à 826) qui se traduit par la création de nombreuses pépinières scolaires et la construction de nombreux kiosques et chalets forestiers servant de refuges aux promeneurs et aux gardes forestiers. Quelques documents évoquent les calamités sylvestres comme les tempêtes ou les ravages produits par les bostryches, coléoptères particulièrement friands d’écorce de sapins.
 Omniprésente, notamment sur le massif des Vosges, la forêt est la base de l’économie vosgienne jusqu’aux années 1870. La seconde sous-partie témoigne de l’exploitation du bois (148 Fi 827 à 1264), non seulement par les affouages des particuliers, mais surtout par les professionnels : parmi les métiers de la forêt, outre les bûcherons, charbonniers, fagotiers et charretiers abondamment photographiés, on note une importante série de documents consacrée aux schlitteurs, qui transportaient les bois abattus sur leur schlitte, sorte de luge guidée par des rails en bois, et véritablement emblématiques de l’histoire du département des Vosges. Les bois étaient débités à proximité des sites exploités par un réseau considérable de scieries, pour la plupart hydrauliques, représentées par près plus de deux cent trente cartes postales. Dès le XVe siècle, l’industrie papetière s’installe dans les Vosges : plusieurs papeteries, pour certaines toujours en activité, font la renommée des Vosges, en particulier celles d’Arches et d’Étival-Clairefontaine.
Cette ressource, abondante et donc facilement pillée, fait l’objet d’une attention particulière : l’administration des Eaux et Forêts est en particulier chargée de la surveillance de la forêt (148 Fi 1265 à 1330), exécutée par le corps des gardes forestiers, finalement assez peu représenté dans cette collection. Une série d’une cinquantaine de cartes postales illustre cependant l’implantation des maisons forestières dans les Vosges.
La troisième partie du plan de classement décrit les Vosges rurales (148 Fi 1331 à 1884).
Les deux premières sous-parties respectivement consacrées au folklore et aux métiers artisanaux (148 Fi 1331 à 1360) et aux écoles (148 Fi 1361 à 1384), et plus particulièrement à l’école pratique d’Agriculture ouverte en 1905 à Rouceux .
Assez volumineuse, la troisième sous-partie est dédiée à l’exploitation de la terre (148 Fi 1385 à 1563) ; elle présente notamment un nombre considérable des fermes typiques des Vosges et toutes les étapes nécessaires pour cultiver les sols : les vendeurs de semences et/ou de matériel agricole, quelques cartes postales vantant les mérites des produits phytosanitaires, les étapes de la production avec en particulier une série de documents sur les attelages et les labours, puis un ensemble sur les fenaisons. Un dernier ensemble documentaire est consacré aux comices, marchés et fêtes agricoles des Vosges et notamment à la traditionnelle foire aux andouilles du Val-d’Ajol.
La quatrième sous-partie s’attache à l’élevage (148 Fi 1598 à 1691) par plusieurs séries thématiques consacrées aux animaux à fourrure (avec l’unique et éphémère ranch de Fachepremont, à Xonrupt-Longemer) où des renards argentés ont été élevés entre 1925 et la fin des années 1930), l’apiculture, l’aviculture, les bovins, les caprins et ovins, les chevaux, la pisciculture et enfin les porcins.
La cinquième et dernière sous-partie est consacrée à la transformation et au stockage des produits agricoles (148 Fi 1692 à 1884) et présente des thématiques assez variées et très inégalement représentées. On y trouve en premier lieu un ensemble disparate sur la fabrication et la vente de produits laitiers, avec des vues de laiteries et de fromageries, mais aussi de marchands ambulants de lait. La fabrication et vente d’alcool est en revanche plus étoffée : elle présente en particulier une trentaine de documents sur les bières et brasseries vosgiennes renommées (Charmes, Ville-sur-Illon, Xertigny). Quelques documents présentent le traitement des viandes dans les boucheries et abattoirs, en particulier l’abattoir de la Villette à Paris, ainsi que les tanneries vosgiennes. Le dernier ensemble présente l’industrie agro-alimentaire, par l’exploitation de la glace, les féculeries, huileries et glucoseries du département, mais surtout par une centaine de cartes postales représentant des moulins vosgiens.

Conditions d'accès :

Publiable en salle de lecture
Le fonds est intégralement communicable sous forme numérique sur la base iconographique des Archives départementales.
Publiable en salle de lecture

Conditions d'utilisation :

Reproduction et réutilisation interdites sans l'autorisation des ayants-droits éventuels.

Description physique :

Importance matérielle :
0.75

Ressources complémentaires :

Série Fi - Fonds figurés entrés par voie extraordinaire
4 Fi 160 - Cartes postales représentant Épinal [XIXe siècle-1940].

Références bibliographiques :

Épinal
JAVELET (Robert), Épinal à la Belle Époque, Mulhouse-Dornach, Impr. Braun et Cie, 1969, 259 p. [IN_8 1134].
JAVELET (Robert), Épinal en Images, noir et couleur, Mulhouse-Dornach, Impr. Braun et Cie, 1969, 32 p. [IN_8 3731].
 
Forêt des Vosges
BERARD (M.), « La forêt vosgienne : conférence donnée au congrès de Gérardmer », Bulletin de la Société forestière de Franche-Comté, 1958, 22 p. [BR 4803].
HUSSON (Jean-Pierre), Forêt et personnels forestiers vus par une société savante : la Société d'émulation des Vosges, 1830-1900, J.-P. Husson, 1984, 8 p. [BR 3712].
HUSSON (Jean-Pierre), Les hommes et la forêt en Lorraine, Paris, C. Bonneton, 1991, 318 p. [IN_8 1880].
 
Agriculture
Monographie agricole du département des Vosges, Paris, Les procédés Dorel, [1959], 64 p. [BR 213].
 
Vie militaire
Site de l’association Séré de Rivières [en ligne]. Disponible sur :
Ce site présente un historique très précis et très documenté sur la place forte d’Épinal à la veille du premier conflit mondial [consulté le 17 mai 2017].

Localisation physique :

Bâtiment principal > Rez-de-chaussée > Salle des entrées

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Liens