L’informateur est un ancien médecin et maire de la commune de Chouzé-sur-Loire, installé à Chouzé-sur-Loire en 1941. Il témoigne de son investissement personnel dans la recherche sur la présence arabe dans le Véron. Convaincu du fait, il en trouve la preuve dans les caractéristiques physiques des Véronnais dont il fournit une description détaillée. Il donne ensuite sa vision des évènements et enjeux liés à la Bataille de Poitiers, et mentionne les lieux rattachés à cette histoire. A d’autres moments de l’enquête, l’informateur revient sur l’installation des Sarrasins, ajoutant notamment que, selon lui, ceux-ci sont à l’origine de la fondation de la ville de Turquant, et qu’ils ont voyagé jusqu’en Vendée où il retrouve le type physique. La question des sources écrites concernant la légende est abordée à différents moments de l’entretien. Trois sources sont principalement évoquée par l’informateur : un ouvrage du docteur Dubreuil-Chambardel, les archives personnelles d’un ancien maire de la commune de Savigny-en-Véron et un manuscrit du XVe siècle. Il mentionne par ailleurs différentes recherches entreprises par différentes personnes au cours de l’entretien. Il dépeint les relations entre les Véronnais et les Chouzéens avant la guerre. Il parle du Véron comme d’un “monde à part” (dans ses pratiques) et “replié sur lui-même” et évoque un accent propre aux habitants du Hameau de Bertignolles, symbolique du Véron. L’informateur est à l’origine, au début des années 1950, d’une fête mettant en scène des habitants de la région déguisés en Sarrasins. Il en décrit l’organisation et le déroulement, en explique également l’origine et l’impact (notamment la création du Quai des Sarrasins et les surnoms données aux Véronnais). On discute ainsi de son rôle dans l’instauration de la légende. Le rapport des Véronnais au surnom de “Bédouins” est abordé mais peu développé. L’entretien se poursuit autour de lectures commentées de documents (dont l’informateur est l’auteur) relatifs à la légende, donnant des informations complémentaires sur les mêmes questions. La fin de l’entretien prend la forme d’un récit de vie.

Entretien auprès de Pierre Fievre à Chouzé-sur-Loire (37).