Document d'archives : MELLA DURAN José

Contenu :

Lieu de l'entretien : Paris.
Interviewer : Jean-Pierre Sanchez et Julio Laks
Cameraman: Philippe Jobet

Cote :

NUMAUD/10/054

Informations sur le producteur :

José Mella Duran est né à Concepción. Il a 65 ans. Il est arrivé en France en janvier 1974. Il est parti du Chili par l’intermédiaire de l’ambassade de France car il a été fait prisonnier après lecoup d’État et il considère qu’auChili il n’a pas d’avenir ni au travail, ni en politique. Il est le 5° enfant d’une famille majoritairement féminine (fratrie de 9 enfants dont 4 sœurs ainées et 3 plus petites), il a ainsi été sensibilisé très tôt aux problèmes féminins. Ses parents sont d’origine paysanne, ils arrivent à Conception dans années 40 (son père était ouvrier et dirigeant syndical d’une usine de gaz à Conception). Norman grandit dans cette ville industrielle et ouvrière mais en gardant des contacts avec ses origines paysannes. Il commence à s’intéresser à la politique lorsque son père lui parle de son militantisme dans le parti socialiste chilien dans les années 30. Il avait constitué un groupe contre la jeunesse nazie. Sa mère n’était pas engagée politiquement. Le peu que lui a dit son père et ses lectures ont éveillé sa curiosité. Son intérêt pour la cause sociale vient aussi d’une certaine injustice qui crée en lui un conflit, son éducation religieuse s’oppose à la réalité. Sa conscience politique se renforce quand il arrive dans le secondaire (instituto superior de comercio). Norman a alors connu des personnalités/leaders du MIR, notamment Luciano Cruz. En novembre 1970 il intègre le MIR mais il y reste 4 mois seulement. Il apprend alors l’essentiel de la technique (sécurité, militantisme, manipulation d’armes) mais cela ne le satisfait pas au niveau intellectuel, il se retire du MIR quand les cellules sont dissolues. Grâce à son frère (plus jeune, élève dans un établissement catholique), il intègre alors le MAPU (Movimiento de Acción Popular Unitaria, Mouvement d’Action Populaire unitaire). Il s’épanouit dans le mouvement du MAPU beaucoup que dans le MIR car il a besoin d’une activité non clandestine. Il commence à douter en 1971-1972 avec la première grève camionneurs. Il retourne alors au MIR mais il est toujours opposé à la lutte armée. Il a fait des études de comptabilité dans lycée commercial. Élève médiocre, il redouble 2 ans et ne peut pas continuer les études sans travailler. Il commence alors à travailler dans la construction (aide ouvrier) et continue à étudier en nocturne. Il passe un concours qui lui permet d’accéder à un poste de « femme de ménage » à l’université. Parallèlement à son travail il continue de militer à l’université. À cause de son militantisme, il est sur la liste des personnes recherchées. Après le coup d’état, un compagnon de cellule ayant de la famille à Valdivia lui propose de fuir au sud pour passer en Argentine. C’est un échec il retourne donc à Conception. Il travaille et est arrété au bout d'une semaine. Il est d’abord emmené au commissariat des carabiniers puis au stade régional transformé en camp/ prison. Il ne se souvient pas de sa date de détention. Après sa libération, il reste une semaine à Conception. Une de ses sœurs lui dit qu’il est possible de sortir du pays. Il la rejoint alors à Santiago pour obtenir le droit d’asile. Le 8 ou 9 décembre (un dimanche), il se rend à l’ambassade de Francedemander l’asile. Il y reste jusqu’au 8 janvier. Il a participé à une grève de la faim qui s’est tenue à l’ambassade. Le lendemain il arrive en France, à Paris, avec 2 compagnons de Concepción. Après 1 an d’exil, il repart pour l’Amérique Latine, pas au Chili comme il le pensait mais à Cuba. Il reste 2 ans à Cuba pour préparer la guérilla et travailler pour le MAPU. Ensuite il retourne en France. Il se retire du parti en 1979. À cette époque il souhaite toujours repartir au Chili bien qu’il n’ait plus de lien avec aucun parti politique. À partir du Non au plébiscite il s’investit vraiment dans l’apprentissage du français. En France, il a travaillé 25 ans dans une entreprise d’informatique. Aujourd’hui retraité. Il est allé au Chili en 2007 (pour le diplôme d’une nièce.)

Description :

Mise en forme :
Chapitrage chrono-thématique :
00 :00 :00 Presentación.
00 :18 :53 Implicación política : militancia en el MIR.
00 :26 :24 Transformación social.
00 :42 :38 Crisis y caída de la Unidad popular.
00 :50 :50 11 de septiembre de 1973.
01 :02 :09 Contexto personal, estudios y trabajo.
01 :06 :43 Detención.
01 :44 :31 Asilo.
02 :39 :12 Exilio.
03 :03 :23 Chile actual.
03 :03 :23 Fin

Description physique :

Information matérielles :
MPEG-4
Importance matérielle :
3h 03min

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