Cet ouvrage manuscrit, anonyme, non paginé, était également sans titre à l'origine. C'est en vue de son classement dans la bibliothèque du Collège de France qui l'intitulé Inventaire d'objets (Mulmok) lui a été donné.

Sans dresser une liste exhaustive des objets mentionnés dans cet ouvrage, on peut néanmoins dire que les premières pages sont consacrées aux différents tissus, les suivantes au papier et à l'encre, puis aux peaux de bêtes et aux fourrures, aux pierres précieuses, aux produits de la pharmacopée chinoise et coréenne, aux thés, à différents métaux, bois et plantes, aux viandes et poissons, aux fruits et légumes, aux céréales, aux huiles, sauces, vinaigres, sels et vins, ainsi qu'aux chaussures. Pour chaque produit est indiqué le prix correspondant.

La suite de l'inventaire laisse transparaître l'implication de l'auteur au sein du gouvernement central : on y trouve une liste de matériaux nécessaires aux charpentiers, notamment pour la reconstruction des murs du palais et des tombeaux, le prix des chevaux pour se rendre d'un endroit à un autre, les lieux de ravitaillement pour l'armée, une liste d'objets nécessaires dans chaque salle du palais royal, certaines notes sur l'organisation de cérémonies au palais, une liste des produits du tribut envoyés en Chine et d'autres produits destinés aux ambassades vers le Japon, une liste des impôts levés sur les produits des champs en fonction des préfectures du pays, ou encore certains règlements sur les esclaves. On trouve également dans les dernières pages un long passage sur les jours anniversaires de la mort des rois et des reines.

Le présent ouvrage ne se limite donc pas à un simple inventaire d'objets, mais constitue plutôt une sorte de mémento ou vade-mecum d'un grand fonctionnaire de la fin de la dynastie Choson (1392-1897).