Cette première leçon est entièrement rédigée, avec fort peu de remaniements ; il s'agit d'une mise au point générale sur l'histoire en tant que discipline, les conditions de sa genèse relativement tardive parmi les genres grecs (à la faveur de la distinction entre fiction et réalité) et son double statut de science et d'art, avec de longues considérations sur le statut de l'histoire à l'époque du cours, au tournant du XXe siècle donc.

Croiset y cite 3 des « derniers historiens qui ont étudié la Grèce ancienne, Ed[uard] Meyer [1855-1930, égyptologue et assyriologue allemand, bientôt enseignant à Berlin à la date où Croiset écrit], [Karl Julius] Beloch [1854-1929, soit la même génération, la même origine allemande, une double formation en Italie et à Heidelberg, en conflit avec le « pape » Mommsen par son attitude critique à l'égard des sources grecques et romaines], [Georg] Busolt [1850-1920]… » qui lui semblent tous trois apporter une nouvelle vision, beaucoup plus complète, de la civilisation grecque antique.

Grand plaidoyer pour une « nouvelle histoire » avant l'heure, un quart de siècle avant les Annales (p. 12) et mise en perspective des disciplines dans leur version contemporaine (les historiens grec proprement dits ne seront abordés qu'à partir de la 2e leçon).

Rôle des « sciences auxiliaires de l'histoire » mais, au-delà, de toutes les autres sciences, y compris les plus récentes – Croiset évoque les progrès récents de la psychologie de l'individu et des foules - au service de l'histoire qui s'en distingue par là en devenant la plus complète et la plus difficile.