L’enregistrement débute à la fin d’une chronique où un journaliste parle des mouvements d’indépendance dans les anciens territoires de la Rhodésie du Sud, du Nyassaland et de la Rhodésie du Nord (jusqu’à 1min 02s). A la suite d’un jingle musical, débute l’émission “Mémoire d’un continent, Panorama de l’histoire africaine”, diffusée par Office de coopération radiophonique (OCORA) et produit par l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). Le présentateur et producteur de l’émission, Barthélémy Elaud (de son vrai nom Joseph Amegboh), introduit le sujet des mouvements nationalistes dans l’ancienne Fédération de la Rhodésie Nyassaland et annonce la participation du professeur Ibrahima Baba Kaké (1min 55s - 4min 16s). Barthélémy Elaud contextualise le sujet en évoquant d’anciens mouvements nationalistes entre le XVIIème et le XXème siècle au Congo, au Kenya et en Zambie. Il pose alors la question de la situation politique dans la Fédération de la Rhodésie Nyassaland et résume une partie de son histoire dans les années 1950 (4min 15s - 8min 50s). Afin de comprendre l’origine des mouvements nationalistes, Ibrahima Baba Kaké prend la parole en revenant sur les premières colonisations des territoires d’Afrique australe par les Européens entre le XVème et le XIXème siècle puis évoque le système des territoires coloniaux (protectorats et colonies) en Rhodésie du Nord et au Nyassaland (8min 52s - 14min 52s). Après un jingle musical, les deux intervenants enchaînent sur la montée des mouvements nationalistes dans ces mêmes pays à la fin du XIXème siècle dû à la présence des colons anglais. Des nationalistes, tel que John Chilembwe, ainsi que des groupements religieux réagissent dans les années 1910 (15min 45s - 18min 17s). On entend ensuite l’extrait musical d’un chant responsorial par l’un de ces groupements religieux (18min 19s - 19min 42s). Ibrahima Baba Kaké bascule sur l’évolution du nationalisme : l’insurrection au Nyassaland en 1915 échoue et quelques années après, les méthodes de luttes s’organisent dans la non-violence avec des groupements religieux comme La congrégation Watch Tower jouant un rôle majeur dans l’émancipation des pays d’Afrique australe (19min 44s - 26min 04s). Après l’extrait du chant d’un chœur d’hommes accompagné de percussions, l’émission continue sur la révolte de la classe ouvrière en Rhodésie du Nord venant renforcer les actions de Watch Tower entre 1935 et 1940. Les deux hommes parlent ensuite de la naissance des partis politiques nationalistes réclamant l’indépendance, notamment avec le Congrès national africain en Rhodésie du nord dirigé par Kenneth Kaunda, qui influence plusieurs mouvements dont la secte religieuse Lumpa d’Alice Lenshina (26min 45s - 32min 39s). A la suite d’un nouvel extrait musical, les tensions entre la secte Lumpa et le congrès national africain sont évoquées puis Barthélémy Elaud parle d’un autre mouvement initié par le docteur Hastings Banda au Nyassaland. Ibrahima Baba Kaké dit alors que c’est ce dernier qui accédera au poste de chef d’état de ce pays nouvellement indépendant, renommé le Malawi (33min 35s - 39min). La présence et le statut des intervenants, Barthélémy Elaud en tant que producteur et Ibrahima Baba Kaké en tant qu’informateur, indique que l’émission “Mémoire d’un continent” est diffusée par OCORA avant 1975. A partir de cette date, OCORA devient la Radio française internationale (RFI), Barthélémy Elaud démissionne et Ibrahima Baba Kaké devient producteur de l’émission “Mémoire d’un continent”.