Document d'archives : André Mériguet, vétérinaire, Saint-Maurice-la-Clouère (Vienne), 1966 ou 1967.

Contenu :

Enquête : Michel Valière. Mention sur le boîtier : "incomplet". Peu audible jusqu'à 00:00:51. Les trois parties distinguées ici correspondent aux trois bandes sur lesquelles Michel Valière a réalisé des copies du présent enregistrement. Dans ces copies, il a ajouté en début de bande une annonce dans laquelle il indique notamment que cela a été enregistré en 1966, ce qui contredit l'indication donnée sur le boîtier du présent enregistrement, qui porte la mention : "Février 1967" (cela dit, l'année initialement indiquée était 1966, corrigée ensuite en 1967).
1. 00:00:00-00:27:11. Il s'agit du même enregistrement que celui que l'on peut entendre dans le seconde partie de la bande cotée 1 AV 131 ; il s'agit manifestement ici de l'enregistrement original.
- De quelle couleur habillait-on les filles ? En blanc, avec un bonnet (parce qu'on ne lavait pas les cheveux).
- Faisait-on des cadeaux ? Oui mais de manière limitée du fait de la pauvreté relative de la majorité de la population.
- Baptêmes : présence de la sage-femme en tête du cortège, carillon qui sonne d'autant plus longtemps que le parrain a été généreux avec le sonneur. Chanson de carillon de L'Isle-Jourdain : Jean P'tit Jean. Le parrain et la marraine s'embrassent sous les cloches. Qui offre les dragées ? Le parrain. On jetait des dragées à la volée que les enfants se disputaient.
- Quels sont les saints qui guérissent les enfants ? Saint Sylvain à L'Isle-Jourdain, et surtout saint Rémy : on y allait fin août et on venait de tout le sud de la Vienne. Maladies : enfants malingres, souffrant de maladies de peau, etc. Saint Sylvain était plutôt sollicité pour les adultes, et peut-être les animaux.
- Noël. Pour le Nouvel An, on leur offrait souvent une "pomme d'orange", c'est-à-dire une orange, lorsqu'ils passaient pour faire part de leurs voeux. L'arbre de Noël est une coutume récente selon lui dans les campagnes, du moins chez lui. Il évoque le "tison de Nau", c'est-à-dire la bûche de Noël, qui devait durer une semaine dans la cheminée. Il évoque le déroulement de la fête de Noël : on racontait surtout des histoires et on chantait des vieux Noëls (pas en patois : plutôt des chants appris à l'église). Chant de Noël : Le fils du roi de gloire. Il évoque le départ pour la messe de minuit : les femmes avec la cape, les sabots (sabots vernis et pas ceux utilisés tous les jours), une lanterne pour aller à la messe. Le réveillon au retour, "à base de goret" : boudin, rôti, pâté, grillons, etc. ; avec châtaignes, pommes ; arrosé de "piccolo" (?), vin du pays. Les femmes se tenaient debout pour servir les hommes : elles "vestillonnaient" autour de la table. On donnait une fourchée de foin aux boeufs au moment du réveillon.
- Jeux. Il décrit le jeu du palet et celui du bouchon, qui sont des jeux d'adultes ; les enfants jouaient plutôt aux billes, les "marbres". Il décrit aussi la treue (?), du "golf en miniature", et le jeu de barres, pratiqué à la récréation à l'école. Chanson pratiquée dans un jeu : Y ai perdu mon pique. Les osselets ? Jeu surtout pratiqué par les filles.
- Rondes chantées par les filles : Nous n'irons plus au bois.
2. 00:27:11-01:18:30. Ce passage correspond à la totalité de l'enregistrement conservé sous la cote 1 AV 100.
- Deux comptines : Nous n'irons plus au bois, Le monde, les grands et les petits.
- Surnoms des habitants des villages (exemple : les habitants de Magné étaient qualifiés de Sarrasins). Et surtout surnoms donnés à des personnes précises, avec de très nombreux exemples, parfois suivis de l'explication du surnom par André Mériguet quand il la connait (exemple : Le Bouzou pour un homme peu propre, Sacounat pour une femme économe, Martin Jambet pour un boîteux, etc.).
- Conscription. Description du défilé des conscrits à L'Isle-Jourdain, venus des communes environnantes. Il évoque le tirage au sort, pratique qu'a notamment connu son propre père. Il décrit le conseil de révision, le repas et les chansons qui suivent. Chansons de conscrits : Hé les conscrits du Vigeant, Vive les conscrits de Saint-Gaudent. Anecdote relative à un conscrit d'Adriers qui avait tiré un mauvais numéro au tirage au sort et pour qui une quête était organisée
- Pâques : défilé des enfants dans les rues avec une cloche à la main.
- Noces. Chanson : Le pétrin d'un garçon boulanger. Il explique qu'un fils de métayer sur le point de se marier allait inviter son patron en lui amenant un macaroné ; il restitue un dialogue en poitevin à cette occasion. Anecdote sur une jeune fille qui ne voulait pas de son promis et qui voulait un Tapis (qui est en fait le nom de son bien-aimé) : elle se fait enlever par le dénommé Tapis lors de son mariage avec celui qui lui était promis. Réception des invités venus de loin la veille de la noce. Récit des lendemains de noces, qui duraient parfois trois jours. Description de la salade au pro (c'est-à-dire une salade avec les restes de la dinde rôtie servie pour le mariage), servie le lendemain de la noce. Décoration des granges avec des draps pour servir de salle pour les noces. Description du diadème de la mariée, avec des fleurs d'orangers, que la famille conservait ensuite, et sur lequel le voile était attaché. André Mériguet décrit un cortège de mariage, et fredonne deux chansons de mariage : Viens viens viens malheureuse viens. Différence entre les mariages quand une famille avait plusieurs enfants (le premier somptueux, les suivants de moins en moins).
- Charivaris. Ils avaient lieu quand un veuf se remariait. Il décrit le déroulement d'un charivari : on se munit de tout ce qui peut faire du bruit, on se rassemble à la nuit devant la maison d'un des conjoints, on fait le plus de bruit possible. L'opération était parfois proche de dégénérer à cause de l'exaspération de la victime. Il joue le dialogue que les participants au charivari prononçaient avant de faire du bruit. D'après lui, les charivaris ont perduré jusque vers 1914.
- Obsèques : on revêt le défunt de son habit de noces, les bijoux étaient retirés. Il indique le nombre de sonneries du glas pour un homme (9 coups), pour une femme (6 coups), pour un enfant (3 coups). Description des vêtements de deuil pour les veuves. Description d'une veillée mortuaire : on parle peu, on offre du café.
- Processions aux saints. Il décrit notamment le cas des célébrations de saint Eloi par tous les "ouvriers en fer". Chanson : Pendant que saint Eloi forgeait. Rogations : procession dans les champs. Chanson : De La Liardière jusqu'au Puy Barrau. Voyage à Saint-Thibaut, chapelle à Millac, en cas de sécheresse (André Mériguet semble lire un texte peut-être préparé par lui en prévision de l'entretien avec Michel Valière : ce point est confirmé dans l'annonce faite par Michel Valière au début de 1 AV 101), sous la conduite des curés du secteur. A la fin de la cérémonie, on empoigne un des curés et on lui plonge les pieds dans une fontaine, rituel sensé être infaillible pour obtenir de l'eau. Chanson (en occitan ?) à saint Thibaut.
3. 01:18:30-01:46:12. Ce passage correspond à la totalité de l'enregistrement conservé sous la cote 1 AV 101.
- De Mardi Gras à Pâques. Chanson : Mardi Gras ne t'en va pas. Description de la cornuelle, pâtisserie triangulaire réalisée pour le Jeudi saint, donnée par le parrain ou la marraine à son filleul. Déguisements pour Mardi Gras. Usages du buis après sa bénédiction aux Rameaux : on les conserve dans les maisons, on les fixe au bout des champs pour protéger les futures récoltes. Usage de clochettes pour évoquer le départ des cloches pour Rome entre le Mercredi saint et le Samedi saint.
- Feux de la Saint-Jean. Mention des jeunes qui sautent par-dessus le feu. Usage des tisons après la fin de la fête : on les emportait pour se protéger contre l'orage.
- Dictons : André Mériguet en donne plusieurs exemples.
- Pratiques agraires. Il mentionne le bourlot de métive et le bourlot de vendanges. Chanson de labour : Qu'en ferons nous de thiel enfant ?
Appel des bergers entre eux : La ou la ou la camarade. Brelandage des baudets (autrement dit comment les exciter) : "Allez trouver Patrault" [Louis Patrault est un étalonnier, qui fut par ailleurs lui aussi un informateur de Michel Valière]. Usages en culture ou en élevage liés au calendrier lunaire (jeune lune / vieille lune).
- Croyances populaires. Utiliser les pierres polies néolithiques (que l'on croyait tombées du ciel) dans un trou d'un mur de la maison pour la protéger de la foudre. Il décrit les pratiques des conjureurs qui intervenaient sur les champs ou le bétail. Désignation du diable sous le nom de Jean Pichard. Il lit, en français émaillé de dialogues en patois, une histoire de revenants (les tornes). Il lit également l'histoire des laveuses, en fait des revenantes. Il évoque aussi la chasse galerie. Il évoque aussi l'histoire d'un "vieux Guérin" qui, de retour de la foire à L'Isle-Jourdain, rencontre une lumière sur le chemin.
- Usages des plantes médicinales, notamment la pariétaire (diurétique), le boullon blanc (voies respiratoires), l'aigremoine épatoire, la salicaire (anti-diarrhéique), la santoret (dépuratif), le sorbier.
- Fontaines miraculeuses. André Mériguet évoque la Font du Malade, à Bourpeuil, le lieu-dit de L'Isle-Jourdain où il est né, où il ne fallait pas boire.
- Pélerinage à Sainte-Radegonde de Poitiers : on s'y rendait pour les maladies de coeur, pour les enfants "macouins" (boîteux).
4. 01:46:12-01:49:02. Accordéon diatonique et chant, par des interprètes non précisés. Il s'agit peut-être de prises successives pour un projet de disque. Chanson : Si j'avais une femme (incomplète). Cette dernière partie n'a rien à voir avec l'enquête auprès d'André Mériguet.

Cote :

1 AV 132

Description physique :

Description physique: Bande 18 cm, 4,75 cm/s

Précisions matérielles :

Durée: 1 h 49 min 2 s

Ressources complémentaires :

Mention : "Déposé à la Ph[onothèque] N[ation[ale"

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Vienne

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