Document d'archives : Lettres adressées à l'évêque de Gap, par :

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A. Ranucci, archevêque de Fano : « Il ne me sçauroit arriver rien de plus agréable que ces occasions de m'employer en vostre service, m'estant trop bien connu vostre mérit[e], et le zèle que vous avez pour le bien de l'Église et des âmes. C'est pourquoy je ne laisseray pas de le témoigner à M. Liberati, sous-dataire de Sa Sainteté, et de le prier aussi qu'il vous soit favorable en ce que vous désirez touchant l'expédition de vos bulles, quant il en sera le temps et que vous les demanderez, de quoy vous me ferez adverty, s'il vous plaist ». Paris, 15 décembre 1684 ; — Victor-Augustin de Méliand, évêque de Gap, nommé à l'évêché d'Alet : « Prenant congé de vostre Grandeur à Gap et vous remerciant de toutes vos bontés et honnestetés, et particulièrement de ce que vous ne vouluste pas souffrir qu'on mît en ligne de compte la dépanse que j'avois faite chès vous, je me proposois de m'en revancher.., croiant effectivement, pour lors, le pouvoir faire. Mais les grandes et continuelles dépanses qu'il m'a falu faire depuis mon départ de Paris, dont vous connoissés une partie, ayant tousjours eu l'argent à la main, et celles que j'ay encore à faire à Gap et aillieurs, m'obligent de recourir à votre honnetteté et bonté pour vous prier de me la continuer et confirmer, et agréer que je l'accepte avec tout le respect que je vous doibs, et hamitié que je vous ay jurée, come un secours qui m'est nécessaire, et un plaisir que vostre Grandeur me faict le plus à propos qu'il se puisse pour moy ». Montluçon, 29 décembre 1684 ; — le P. de La Chaize : « J'ay rendu compte au Roy de tout ce que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, et j'espère que vous aurez bientost satisfaction. Sa Majesté a ordonné un arrest pareil à celuy qui a esté rendu pour tout le Languedoc, portant ordre que tous les consuls des communautez estant le conseil politique des villes ne soit composé que de catholiques. Il seroit bon de faire cependant suspendre les élections dans tous les endroits où elles se font en ce temps-cy. M. l'Intendant vous y pourrait rendre service, et je croy que M. de Croissy luy en écrira par le prochain ordinaire. Le Roy a accordé à M. Marie la confirmation de sa pension. Il seroit bon qu'il demandast à Mgr d'Aleth une procuration pour la faire créer en cour de Rome, à quoy je ne croy pas qu'il ait grande dificulté, ny qu'il faille de nouveaux consentemens, puisque ce prélat n'a point encore demandé ses bulles en cour de Rome. Je croy, Mgr, que vous avez receu le soulagement que le Roy vous a envoyé pour vos missions ; du moins suis-je témoin qu'il en a donné l'ordre il y assez longtemps. Je ferai dans l'ocasion ce que je pourray pour M. Jalon ». Paris, 4 janvier 1685 ; — l'intendant Le Bret : « J'ay receu ordre de la Cour, Monsieur, d'empescher qu'on n'élize dans les communautés de cette province ceux de la R. P. R. pour estre consuls ; ce qui m'a obligé de signer l'ordonnance que vous trouverés cy-jointe ; et si vous aviés avis qu'il y en eust d'autre que dans l'estendue de vostre diocèze, en me faisant l'honneur de me le faire sçavoir, je casseray les nominations qui auront esté faites de leur personne, et feray desfences aux habitans d'en eslire d'autres que de la religion catholique. Je vous envoye aussy un imprimé de la déclaration du Roy du mois de septembre 1684, que vous m'avés demandé ». Grenoble, 14 janvier 1685 ; — le sr « Siffredi Mornas » : « J'ay receu l'ordre que vostre Grandeur m'a donné de prendre la date sur la cure de l'église de Gap, vacante par le décès de M. Jean Brette, et s'est en faveur de Messire George Charles, prestre, docteur en théologie de la faculté de Paris ». Avignon, 22 janvier ; — le cardinal de Bouillon. Accusé de réception (sceau plaqué). Versailles, 23 janvier ; — le duc de Noailles : « Nous travaillons toujours à diminuer le nombre des temples et des huguenots de Languedoc. Il s'y fait des conversions considérables, et par le nombre et par la qualité. Il me paroît par votre lettre que vous me croyés en ce pays-là. J'eus dans le mois de septembre une fort grande maladie, qui me tint deux mois avec la fièvre ou en langueur, et comme je ne me trouvay pas en état d'aller tenir les États au temps qu'ils étoient convoqués, et que je n'aurois pu les faire différer sans perdre sur mon quartier, le Roy trouva bon que je n'y allasse point. Je serais ravi que vous eussiés une occasion de venir faire un tour icy. Ce seroit une grande joye pour moy de vous embrasser». Versailles, 29 janvier 1685 ; — le sr de Michel : « Le droit de visite ne se prend en argent, mais en vivres. Cella est deffendu par les constitutions d'Innocent 4 et Grégoire 10,... Dans le 6e livre des Décrétalles de Boniface 8, auxquelles le concile de Trente s'est conformé, en laissant toutesfois à ceux qui sont visités le choix de payer en vivres ou en argent,... Et encor ils n'y sont obligés que pendant 24 heures. Le patron contre lequel y a décret de prise de corps, n'est pas privé de son droit de patronnage... Si c'est un patron laïque, il a quatre mois pour présenter, sans que le Pape, le vice-légat ny cardinaux y puissent déroger. Et si c'est un patron ecclésiastique, il a six mois, sans que l'Ordinaire y puisse déroger, n'y ayant en ce cas que le Pape ou le vice-légat ». Grenoble, 6 février ; — l'évêque de Luçon H
Henri de Barillon, nommé en 1671, mort à Paris, le 6 mai 1699.
 : « J'ai pris toutte la part que je devois au bonheur de l'église de Gap d'estre tombée entre les mains d'un si bon pasteur et si capable d'en remplir tous les devoirs. Je ne doutte pas que vous n'y employiés tout vostre zèle et les talens que Dieu vous a donnés pour la conversion des brebis égarées de vostre diocèze, dont je croy que le nombre est grand. Mais il faut espérer que Dieu donnera sa bénédiction aux instructions que vous leur ferés, et qu'il leur fera la grâce, en suivant la voix et l'exemple de leur pasteur, de rentrer dans le sein de la véritable église. Je n'ay pas la présomption, Mgr, de vous donner des instructions sur une matière que vous sçavés mieux que moy ». Luçon, 15 février ; — Victor-Augustin de Méliand, ancien évêque de Gap, évêque d'Alet, au sujet des dettes qu'il avait contractées à Gap, et des prétentions du sr Marie en Cour de Rome. Montluçon, 19 février ; — le sr d'Arzeliers
Gaspar de Perrinet.
, au sujet des « consistoires des religionaires », et pour obtenir justice sur la plainte faite contre le curé d'Eyguians. Laragne, 7 mars ; — l'administrateur des économats, au sujet des bénéfices du diocèse de Gap : « Vous n'avez pas besoin, Monsieur, pour passer les bauls avec les fermiers de vostre évesché, d'une nouvelle procuration de moy... Les charges dépendantes des seigneurs, soit laïques, soit ecclésiastiques, ne se doivent point vendre... Quant on les vend par malheur à un sujet peu capable, on ne sçauroit plus le destituer sans le rembourser, la bonne foy naturelle ne permettant pas qu'on retire la marchandise et qu'on en garde le prix ». Versailles, 16 avril 1685 ; — C. Rozet, avocat du Roi au Buis, au sujet des temples protestants de Montbrun, Saint-Euphémie, Rosans, Le Buis, Nyons, Noveizan et Vinsobres. A Montbrun, au lieu du véritable temple, on a démoli un ancien hôpital. L'église de Rosans « est pitoyable. On ne peut y entendre la sainte messe, quand il pleut, et il n'y en a aucune dans la province qui exige une plus prompte réparation que celle-là... A ma poursuite, le ministre de ce lieu est interdit pour avoir eu un enfant de sa servante. Les autres quatre temples qui restent aux Baronnies sont : Le Buys, Nions, Novésan et Vinsobres. Ils sont de l'évesché de Vaison, qui est vaccant
Par la mort de Louis-Alphonse Suarez (13 mars 1685).
, et Mrs les évesques qui sont du Comtat n'ont pris aucun soin jusques à présant de foire vuider les partages qui sont intervenus du temps de Mestre de Champigni et de Montclar. Cette indolance a esté cause que le ministre de Vinsobres ayant été condamné à mort, et ne nous restant que Le Buys, Nions et Novésan, nous avons attaqué les ministres par la procédure qui, grâces à Dieu, a si bien réussi, qu'ils sont actuellement prisoniers au Buys, celuy de Rosan, nommé Charles, originaire de Gap, debvant estre traduit et amené icy demain, où je l'attend, de l'ordre de la Cour. Les deux autres qui sont les nommés Bernard et La Colombière, gens célèbres parmy eux, y viendront aussy, apprès leur procès jugé. Cependant, comme il est bon et favorable de les attaquer de partout, j'ose prendre la liberté de sçavoir de votre Grandeur si elle ne pouroit pas nous fournir quelque âme charitable qui nous fît vuider ces partages à Paris. L'on nous asseure que lorsque led. Seigneur de Champigni se neia, que les papiers périrent à mesme temps ». Grenoble, 11 juillet 1685 ; — Vidal, prieur de Laragne : « Comme il n'y a aucun commerce d'icy à Gap, je me sers de la voye de Ventavon, pour assurer vostre Grandeur que... Il y a un nommé Pierre Chion, huguenot, anfant de ce lieu, cardeur de laine de sa profession, aagé d'environ 30 ans, bonnes mœurs, non marié, qui a vendu tous ses meubles... On dit qu'il s'en alloit à la Carroline. Cependant ce jeune homme a demeuré icy jusques à la veille de la Magdalaine, qui s'en alla à une foire tout proche Séderon, un lieu dit Villefranche, qui est un fief appartenant au seigneur marquis de Montbrun. Du depuis, il n'est plus paru icy. Je crois qu'il sera parti pour Holande. Il y a, de plus, une femme appellée Magdelaine Chion, aagée d'environ 50 ans, femme au nommé Pierre Godemar, â présant catholique, et commissaire de la marine à Tolon, qui fait le même mesnage que le susnommé Chion, son parent. L'histoire porte qu'il va à Genève. Elle est avec deux filles qu'elle a : l'une aagée d'environ 34 années et l'autre, de 25... Il est domage que ces trois personnes se perdent en s'escartant de leur pays... Je ne sçay si elles ne s'abandonneront point à des passions fortes qu'elles ont d'aller trouver deux garçons et frères qu'elles ont en Holande depuis quelques années... Ce Pierrot Chion est d'une famille d'où est sorti des ministres, et même une assés bonne quantité. Ce sont les parans de M. d'Arzeliers, par une sœur de M. du Bressac, grand père dud. Seigneur, qui fut mariée à un nommé Chion, qui estoit grand père de tous les Chions qui sont à Laragne... Pour... Des perdris, il n'i en a pas dans ces cartiers, d'autant mieux que, si les seigneurs sçavait qu'un paysan eût prix une perdris, ilz le perdroient ». Laragne, 3 août 1685 ; — Le même : « M. d'Arzeliers partit hier au soir, vendredi, avec Mme sa femme et M. d'Alons, pour aller à Ventavon... Despuis qu'il fût parti, il est entré des gens inconnus dans ce lieu. Tout aujourd'hui samedi, on a veu des grandes conférances entre ces étrangers et ceux de la Religion, jusques-là qu'on m'est venu advertir qu'on devoit nous bruller ce soir. J'ay creu, Mgr, de mon devoir d'advertir incessemment V. G. de ces choses, afin qu'elle ayt la bonté de réprimer l'insolence de ces endurcis, qui ne craindront jamais ni ne changeront de sentimens qu'à la veue d'une compagnie des gens de guerre. Ils le disent aussi publiquement. Le peuple catholique s'est cepandant mis sur ses gardes, ce soir, de peur de ne tomber sous la fureur des désespérés. Nous attendons donc, Mgr, de vostre bonté un secours, tel qu'il nous est nécessaire pour nous mettre en repos ». Laragne, 29 septembre 1085, etc.

Cote :

G 1007

Description physique :

Description physique: (Liasse.) — 15 pièces, papier.

Où consulter le document :

Archives départementales des Hautes-Alpes

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