Document d'archives : 1774-1785

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Concerne notamment : - A la Chambre de Nantes : on a renoncé à faire des représentations pour obtenir que le délai d'entrepôt des cafés fût porté à deux ans, parce qu'on n'a jamais refusé à Bordeaux une prolongation de ce genre (14 mai). - Avis au député de l'élection de MM. Guillaume Lafargue, comme juge, Báás et Cabesse, comme consuls (14 mai). - Félicitations à Turgot sur sa nomination au ministère de la Marine (30 juillet). - Représentations sur l'admission des étrangers aux colonies, adressées à divers ministres et notamment à Maurepas : « Le commerce qui a, pour ainsi dire, continuellement gémi sous leur oppression depuis qu'il cessa de ressentir les influences de votre protection, réclame votre justice » (16 août). - Félicitations à Turgot, nommé contrôleur général : « Vos talents et vos vertus, Mgr, vous rendent également digne des différents ministères » (3 septembre). - A Turgot, en lui accusant réception de l'arrêt pour la liberté des grains : « Nous osons vous assurer, Mgr, du zèle et de l'activité des directeurs de la Chambre en particulier et en général des négocians les plus honnettes et les plus expérimentés dans cette partie ; ils vont reprendre avec plaisir une branche de commerce immense dans son objet, qu'ils avoient abandonnée avec peine pour se soustraire aux gênes et aux calomnies auxquelles ce négoce les mettoient en bute » (27 septembre). - Félicitations à M. de Fargès, à qui le Roi a confié « les départements des monnoyes et de la Compagnie des Indes » (19 novembre). - A Turgot, sur la navigation de la Garonne : « La Garonne est de toutes les rivières celle qui mérite le plus l'attention du gouvernement, par la nécessité dont elle est pour sa communication intérieure des deux mers, objet de la plus grande importance pour le bien du commerce et celui de l'État ; » la Chambre signale les obstacles qui se forment sur la rivière, « surtout par les moulins, qui, placés dans le courant le plus rapide, sont plus difficilles à éviter » (6 décembre). - A M. de Fargès : « Les négociants de Bordeaux se livreroient avec empressement au commerce de l'Inde, si leurs vaisseaux avoient la liberté de venir faire leur désarmement à Bordeaux et n'étoient pas tenus d'aller le faire au port de l'Orient » (17 décembre). - Au ministre de la Marine, pour obtenir une diminution des droits sur le café (24 décembre). - A Turgot. « à l'effet d'obtenir quelques distinctions et prérogatives en faveur des places » de directeurs : « Exemption de milice, patrouille et autres charges publiques et le droit du port d'armes. » Ce ne sera pas aggraver la situation générale, « le nombre des anciens et de ceux en exercice ne formant environ qu'une quarantaine de personnes et la pluspart d'entre eux jouissant déjà de ces privilèges, soit par la noblesse, soit par les charges de secrétaire du Roy, dont plusieurs sont pourvus, ou par d'autres exemptions particulières » (14 janvier 1775). - A M. de Fargès, à l'Intendant, au député, sur le même objet (14 janvier). - Au ministre de la Marine, pour lui signaler l'altération frauduleuse de la lisbonine à Port-au-Prince (21 février). - A Turgot, sur les effets de la prime accordée à l'importation des grains : « Déjà la Bretagne a contremandé les achats qu'elle faisoit faire ici ; le Limousin nous a renvoyé les grains qu'on y avoit fait passer ; nous scavons également que dans le Poitou le grain a diminué par la cessation de demande de la Bretagne et les achats contremandés » (9 mai). - Au député : « L'obtention des privilèges et la perception de la rente arriérée sous (sic) deux articles que nous avons fort à coeur et sur lesquels la Compagnie entière a les yeux » (13 mai). - Au même, au sujet de la demande de privilèges : la Chambre a vu l'Intendant, lequel a dit « des choses vagues, qui faisoient assés entendre qu'il ne regardoient pas ces privilèges comme fort utiles » (20 mai). - A M. de Fargès, sur le concours de la place de Bordeaux pour l'approvisionnement de Paris : quelques chargements ont été faits (30 mai). - A Turgot, pour l'aviser de l'arrivée de 2,400 boisseaux de froment venant d'Amsterdam à l'adresse du sr J. Robrhan, « qui jouira le premier de la prime accordée par l'arrêt du Conseil d'État du Roy, du 24 avril. Le même particulier en attend encore la même quantité du même port » (3 juin). - A la Chambre de La Rochelle : « Jusqu'à présant la Chambre écoutant plus son zèle pour le bien du commerce que l'impartialité absolue qui doit être la baze de toutes ses décisions, a toujours fait des offres trop au-dessous du cours de la place et elle a eu constament la mortification de voir qu'on n'y avoit aucun égard ; il en a même été fait quelques reproches qui nous humilient » (24 juin). - Lettre assez vive au député, qui avait reproché à la Chambre de ne pas avoir combattu le monopole des paquebots. « La cérémonie du sacre d'un jeune roy si cher à la France, entouré de ministres justes et bon citoyens, a tellement échauffé nos coeurs que la jurisdiction consulaire, après avoir satisfait comme toute la ville aux réjouissances publiques, a voulu se signaler par des marques d'une joie particulière : elle fit, il y a huit jours, chanter un Te Deum en grande musique au bruit de l'artillerie du port et donna grand bal, collation et raffrêchissements de toute espèce ; les salles furent ouvertes à tous ceux qui se présentèrent ; un feu d'artifice, qui interrompit la danse, fut comme le signal des illuminations les plus recherchées, dont la Bourse donna l'exemple et que tous les négociants s'empressèrent d'imiter. Nous espérons que si cette fête, qui a eu un certain éclat, vient aux oreilles de M. de Fargès, ce sera une occasion pour ce généreux protecteur de faire décider en notre faveur l'obtention des privilèges » (8 juillet). - Aux srs Paul Nairac et Dommenget, qui arment pour la côte d'Afrique, en leur renvoyant les questions du Ministre sur la préparation de l'indigo (24 juillet). - Au ministre de la Marine, contre un projet de monopole de la traite entre le cap Blanc et la rivière de Sierra-Leone : ce projet enlèverait au commerce « les objets prétieux que ce pays offre à traiter, indépendament des noirs, tels que la gomme, la cire, le morphil et l'or » (12 août). - Au même et au Contrôleur général, pour appuyer divers négociants « très recommandables par les qualités qui font l'honnette homme et le bon citoyen », victimes d'une banqueroute frauduleuse à Amsterdam (12 août). - Au député : on lui propose diverses mesures propres à faire aboutir le projet d'obtention des privilèges, « qui ne nous tient tant à coeur [que] parce qu'il nous paroit utile et même nécessaire » (15 août). - Au Contrôleur général, pour lui recommander les réclamations des bateliers contre les péages indûment perçus sur la Garonne : « Si cela continue... Cette belle communication des deux mers deviendra inutile pour mille objets d'importation et d'exportation qui ne peuvent pas supporter tant de frais » (26 août). - Au même, pour solliciter la révocation de l'édit de 1759, qui a ruiné les tanneries (29 août). - Au ministre de la Marine : « La voye des tribunaux d'Amirauté, pour les cas ordinnaires où il n'y a point de délit, nous paroit inadmissible et impraticable pour des gens faits pour vivre ensemble et concourir au même but. Nous osons donc, Mgr, solliciter... Le maintien des loix de discipline attribuées aux bureaux des classes » (5 septembre). - Au même, sur les réclamations du commerce bordelais, que M. Dutasta est chargé d'appuyer : « Si elle (la France) n'étoit pas en état d'approvisionner ses colonies, il vaudroit mieux pour elle en abandonner une partie que d'entretenir à grands fraix des établissements qui ne serviroient qu'à l'avantage de ses riveaux ». « De même que l'Angleterre a en quelque manière prohibé nos vins pour favoriser les vins du Portugal, quoiqu'inférieurs, parce qu'elle y trouve un débouché pour les manufactures, de même la France doit proscrire dans ses colonies le commerce du nord de l'Amérique pour favoriser celui du nord de l'Europe, qui lui est très avantageux » (25 novembre). - Instances auprès du Contrôleur général, du duc de Mouchy et de M. de Fargès, pour obtenir la solution de la question des privilèges de la Chambre avant l'élection des directeurs (16 décembre). - Au député, en réponse aux objections que soulève cette affaire : les autres juridictions consulaires ne s'assemblent que deux fois la semaine, tandis que celle de Bordeaux a audience tous les jours, de sorte que les négociants le plus aptes à remplir ces places les refusent (6 janvier 1776). - Aux députés extraordinaires de La Rochelle et de Saint-Malo près le ministre de la Marine et à la Chambre de Nantes, sur un projet soumis aud. Ministre par les députés extraordinaires sans le consentement des Chambres (19 et 20 mars). - Au Contrôleur général, pour lui recommander divers desiderata du commerce : prime de 80 l. accordée pendant 3 ans pour chaque noir introduit aux Iles-du-Vent ; extension de l'entrepôt à tous les ports faisant la traite, pour toutes les marchandises propres à la traite, notamment le tabac du Brésil ; transport, en cas d'urgence, par terre et sous les plombs des Fermes, des marchandises transportables par mer et sous acquit à caution ; augmentation de la prime à la morue de pêche française introduite aux colonies ; entrepôt des sirops et tafias (20 avril). - Au ministre de la Marine, pour lui exposer les motifs qui empêchent les armateurs d'approvisionner la partie sud de Saint-Domingue (20 avril). - Au député, pour lui annoncer l'élection de MM. Lacaussade comme juge, Lafargue fils et Jean-Valentin O'Quin comme consuls (7 mai). - Au ministre de la Marine : « En avril et may dernier il a été chargé sur 52 navires expédiés de ce port pour les colonies 40,225 barrils de farine ; on peut ajouter à cette quantité connue 10,000 barrils de plus, que la spéculation des armateurs soustrait aux déclarations dans l'espectatrice que, paroissant importer une moindre quantité de farines, le prix s'en soutiendra plus avantageux » (8 juin). - A diverses Chambres, sur un arrêt des Conseils réunis du Cap et de Port-au-Prince, du 6 avril, qui établit un droit d'exportation sur les produits enlevés par les navires français : « Le poids des barriques de sucre brut ou blanc est fixé à 1,500 l. net, poids au-dessous duquel on ne recevra pas de déclaration ; cependant les barriques de sucre de la partie du sud ne pézent pas, l'une dans l'autre, au-dessus de 1,000 l. net, celles du Cap environ 11 à 1,200 l. et le Port-au-Prince de 12 à 1,300 l. » (15 juin). - Au Contrôleur général, sur les raisons qui font rejeter le boeuf salé de Grenade, malgré la rareté du boeuf d'Irlande : le boeuf de Grenade, salé avec un mauvais sel, est désagréable à l'oeil et les armateurs craignent qu'il ne se gâte (13 juillet). - Au ministre de la Marine, pour lui faire savoir que, malgré la baisse des farines aux colonies, il a été déclaré en juin 19,425 barils, expédiés aux Iles sur 22 navires (13 juillet). - Au Contrôleur général, à propos du boeuf de Grenade : le dépositaire refuse d'en livrer, sous prétexte que la vente est suspendue : « Il n'y a pas dans ce quart d'heure un seul barril de boeuf d'Irlande à vendre » (10 août). - Au comte d'Argout, gouverneur de la Martinique et Ste-Lucie : en 1773 et 1774, les armateurs ont eu un commerce avantageux à la Guadeloupe ; en juin 1775, les gardes-côtes furent désarmés et les étrangers purent plus aisément exporter les produits : du 1er mai au 15 juillet 1776, Amsterdam a reçu par Saint-Eustache 31,596 barriques de sucre, 1,046,994 l. de café et 124 milliers de cacao (20 août). - Au ministre de la Marine, sur le même objet : Saint-Eustache « est un rocher qui ne produit rien » ; les Danois enlèvent aussi, par Ste-Croix, le café de la Guadeloupe (23 août). - Au même : 18,740 barils de farine ont été déclarés en juillet pour les colonies : « Les nouvelles du Cap du commencement de juillet annoncent l'abondance de ce commestible, dont le prix a tombé de 60 à 70 l. ; ce prix est très modique, puisque le barril de farines revient à 40 l. de France ; » le commerce de la Guadeloupe comporte plus d'exportation que d'importation ; or, les étrangers font l'exportation, et les navires français reviennent à vide : « ce fret est un objet de 40 mille l. pour un navire de 400 tonneaux » (31 août). - Lettres de félicitations à Taboureau des Réaux et à Necker, contrôleur général et directeur général du Trésor (10 et 26 novembre). - Au député de la Guadeloupe : « Les habitans de la Gouadeloupe, frapés par les effets désastreux de Fouragant du 6 septembre, ne sont pas seuls à plaindre : notre place y perd des sommes immenses, de bons marins et tant de navires que le nombre en est encore inconnu » (3 décembre). - Au ministre de la Marine, pour lui signaler les services rendus par le commandant du Saumon à un navire marchand de Bordeaux (1er février 1777). - Au président Tascher, qui se rend à Bagnères, pour lui souhaiter la guérison (15 février). - Au comte d'Arbaud et au président de Peinier, général et intendant à la Guadeloupe, en réponse à une lettre défendant leur administration : M. de Tascher a pu écrire qu'il avait porté les exportations de cette colonie de 12 à 20 millions et diminué le commerce étranger de 10 millions d'exportation et 6 millions d'importation. « Vous sçavés, Messieurs, que de midy à une heure les négociants s'assemblent tous les jours dans la place du Change appellée la Bourse ; là les avis des différentes places du commerce d'Europe et ceux de l'Amérique se comuniquent réciproquement » (22 mars). - Aux négociants chargés des affaires du commerce au Havre, sur la campagne de traite du capitaine Du Demaine-Quimper : « Nous jugeons qu'il a eu à faire à des peuples féroces, puisque son second a été massacré à terre ; » le roi du pays aurait envoyé au capitaine, pour le calmer, l'arc et les flèches du meurtrier « La cargaison du navire étoit assortie pour une traite de 300 à 350 captifs ; ce capitaine, après en avoir traité 194 sur ces côtes dangereuses, s'est rendu à Malymbe, où il a porté ce nombre à 313 ; il s'est expédié pour Saint-Domingue : la petite vérole lui a enlevé en roule vingt esclaves ; il a relâché aux Isles-du-Vent pour se rafraîchir et est enfin arrivé au Port-au-Prince le 28 décembre dernier, un an après sa sortie de notre port » (12 avril). - Aux juge et consuls de Nantes : « La petite poste fut établie à Bordeaux il y a douze ans, à l'instar de celle de Paris, pour le service de la ville et des faux bourgs ; par ce moyen de circulation des habitans éloignés les uns des autres se communiquoient plusieurs fois par jour sans se déplacer ; » des armateurs ont confié à cette entreprise le courrier apporté par leurs navires ; les lettres pour la ville et les faubourgs sont distribuées moyennant deux sols l'une et les autres remises gratuitement à la grande poste. La même entreprise reçoit, moyennant 1 sol, les lettres pour les colonies : elle a dans son bureau, près de la Bourse, « un sac de chaque navire en armement avec un écritau qui annonce son nom, celui du capitaine, sa destination et l'époque du départ... Cela n'empêche pas cependant que presque tous les armateurs n'ayent un sac chés eux, pour les navires qu'ils arment, où chaqu'un est libre de porter ses lettres sans rétribution » (12 avril). - Au député, pour lui annoncer l'élection de MM. Gaubert, comme juge, Journu fils aîné et Basile Brun, comme consuls (6 mai). - Au ministre de la Marine, sur l'arrestation de navires français par des vaisseaux de guerre anglais ; sur un de ces navires, les matelots ayant eu une rixe, un officier anglais « ordonna au capitaine françois, le porte-voix à la main, de faire donner douze coups de garcette au matelot françois qui avoit osé porter sa main sur un matelot anglois ; cette arrogance ridicule eut son exécution : le matelot fut attaché sur un canon, où il fut batu de douze coups de corde » (1er juillet). - Au député, sur le tarif des marchandises soumises au droit du domaine d'Occident : par suite des arrivages de la Caroline, l'indigo ne se vend guère que 3 l. la livre (5 juillet). - A l'Intendant : les drogues falsifiées viennent du Languedoc, notamment de Nîmes, Gignac, Montpeyroux : « Ces abus ne peuvent point avoir lieu à Bordeaux, où le climat ne produit aucune espèce de drogues médecinales et où celles qui entrent en ville sont soumises à l'inspection des apotiquaires de la ville » (19 juillet). - A l'Intendant, contre la défense d'exporter le goudron (10 septembre). - Au président Tascher, en lui envoyant des gravures : « Nous nous rapellons toujours avec un grand intérêt le plaisir que nous avons eu de considérer avec vous le point de vue qu'offre sur notre rivière la gallerie de la Chambre de commerce... C'est au commerce des colonnies, M. le Président, que nos quais doivent leurs embellissemens... ; une administration éclairée dans nos colonies, comme la vôtre l'a été aux Isles-du-Vent, les multiplieroient en peu de tems, et un autre Vernet trouveroit à y exercer ses talens » (16 septembre). - A Necker, sur la nécessité de promettre au plus tôt une prime aux importateurs de blé : les achats faits dans le Nord pour l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal font monter les cours et l'hiver va rendre impossible la navigation dans la Baltique (4 octobre). - Au ministre de la Marine, pour lui demander sur quelles côtes le monopole de la traite a été accordé : les armateurs bordelais, « depuis quelques années... Se sont répandus depuis le cap Blanc jusqu'aux dernières limites de la traite françoise dans le Congo » (7 octobre). - A M. Montaran fils, intendant du commerce : « Notre province ne pouvoit subsister longtems avec les denrées recueillies cette année sur son sol ; nous avons fait connoître en secret à nos négociants notre situation » : plus de soixante bâtiments chargés de grains sont arrivés depuis 15 jours (7 octobre). - A Necker, pour réclamer l'abolition du droit de 8 d. par l. que la ville est autorisée à percevoir sur les jambons, lard et graisse destinés aux colonies (29 novembre). - A l'Intendant, sur le refus « aussi sec qu'indécent » du receveur d'entrée de communiquer à la Chambre les états des blés arrivés (29 novembre). - A M. Delaville, directeur des Postes, pour demander le maintien des heures de départ du courrier pour Bayonne (5 décembre). - Au ministre de la Marine, sur les motifs qui empêchent les négociants d'envoyer des farines à la Guadeloupe : la concurrence anglaise leur a causé « des pertes immences » ; ils ont dû vendre à vil prix et à long terme les farines expédiées après l'ouragan : les cours actuels ne leur permettent pas de faire ce commerce sans perte (6 décembre). - A Necker, pour lui exposer les inconvénients de l'entrepôt réel exigé pour les sirops et tafias (6 décembre). - Lettre de reproches très vifs au député, sur sa négligence : « C'est toujours la même marche de votre part, toujours des doutes et des craintes et jamais aucune explication... Ayés donc la complaisance, Monsieur, de donner désormais plus de soins aux affaires que nous vous recommandons » (20 décembre). - A Necker, au ministre de la Marine et au député, pour obtenir une exemption de droits pour les sels de Peccais destinés à « des établissements pour les salaisons de boeuf à l'imitation de ceux d'Irlande, propres à être transportés dans nos colonies, à l'avituaillement des vaisseaux de S. M. et à ceux du commerce » : le sel de l'Océan se fond trop facilement et n'empêche pas la corruption des chairs (27 décembre). - A Necker, qui avait demandé qu'on lui exposât l'origine des revenus de la Chambre ; les dépenses ordinaires sont estimées à 3,000 l. pour les jetons et médailles, 500 l. pour les « appointemens médiocres » du secrétaire, 600 l. de bois, bougies, etc. (17 janvier 1778). - Au député, sur les approvisionnements de la Guadeloupe : les prix y sont si bas que les négociants y perdent, « d'autant plus que les vaisseaux qui arrivent dans notre port venant de cette isle ont un grand quart de faux fret » (24 janvier). - Au même : si le munitionnaire de la Marine fait saler à Libourne, depuis un mois, de grandes quantités de boeuf avec du sel de l'Océan, c'est que les salaisons d'Irlande manquent et rien ne dit que cet essai réussisse (7 mars). - A M. Dutasta, à Paris : « Il nous est effectivement arrivé bon nombre de navires de nos colonies ; mais on auroit dû vous dire qu'ils étoient tous en grande partie à faux fret » (7 mars). - Au ministre de la Marine, relativement aux craintes qu'inspire l'embargo mis sur les navires anglais mouillés dans le port : les armateurs bordelais « attendent au moins quarente navires, et ce dans l'espace de cinq à six semaines, dont la valeur peut aller aux environs de 20 millions de livres » (24 mars). - A Necker, en lui envoyant les observations qu'il a demandées sur son projet concernant le régime des manufactures : « Nous avons apperçu dans ce nouveau sistème des inconvénients dont les suites seroient funestes à la prospérité de notre commerce » (24 mars). - Aux députés du commerce, pour les remercier de leur projet tendant à la suppression des offices des courtiers : la Chambre n'ayant pas de revenus ne peut essayer, pour le rachat de ces offices, d'un emprunt qu'il lui seroit impossible de gager ; elle demande qu'on lui attribue, avec l'entretien des feux de Cordouan et autres, le produit des droits perçus à cet effet : « Il seroit très essentiel que nous eussions à notre disposition des fonds suffisants pour bien des établissemens propres à encourager le commerce et la navigation, soit en accordant des prix ou des récompenses aux pilotes qui se seroient distingués, soit pour d'autres institutions également utiles pour la sûreté de la navigation et pour l'entretien de notre rivière » (24 mars). - Au député, sur le même sujet : les fonds pour l'entretien des feux sont administrés par le commissaire ordonnateur, qui reçoit de ce chef 3,000 l. ; le receveur a 5 0/0, et divers commis à Blaye, à Royan sont payés pour la perception : la Chambre administrerait ces revenus plus économiquement (24 mars). - Au ministre de la Marine, pour l'informer de la prise de quatre navires de Bordeaux, qui sortaient de la rivière (4 avril). - Au député : le droit pour l'entretien des feux de Cordouan, fixé à 5 sols par tonneau par arrêt du Conseil du 21 avril 1726, réduit à 4 s. par arrêt du 21 septembre 1737, porté à 6 s., pour six ans, par arrêt du 11 décembre 1768, produit annuellement 40,000 l. environ (14 avril). - Au ministre de la Marine, au sujet de la prise de la Sainte-Croix, de Saint-Jean-de-Luz (18 avril). - Au comte d'Orvilliers, sur les corsaires : « Cette vermine de petits corsaires, dont les équipages sont presque tous françois réfugiés, mouillent ordinairement dans les ances auprès de notre rivière ou vers l'isle d'Oléron et autres endroits, comme s'ils étoient des bâtimens françois ou des treize provinces unies de l'Amérique, du pavillon desquels ils se servent pour mieux surprendre nos capitaines » (25 avril). - A l'Intendant, sur les abus dont les courtiers se rendent coupables et sur l'utilité qu'il y aurait à soumettre les courtiers « à l'inspection et la discipline de la Chambre de commerce » (11 mai). - Au comte d'Orvilliers : les Anglais ont enlevé un navire à 55 lieues de terre ; ils bouleversaient les cargaisons sous prétexte de visite, et ont annoncé qu'ils saisiraient tout navire venant des colonies françoises et portant du tabac (16 mai). - Au chevalier Dusault, commandant la frégate la Courageuse, à Pauillac : le commerce bordelais se félicite que cet officier soit chargé de le protéger contre les corsaires (19 mai). - Au ministre de la Marine, sur les déprédations des corsaires : à bord de l'un d'eux on a reconnu 7 hommes de l'équipage de la Sainte-Croix (23 mai). - Au député, contre le projet d'admission dans le commerce d'eaux-de-vie autres que celles de vin : une grande partie de la province produit « des vins très médiocres, qui n'offrent d'autre ressource au cultivateur que la chaudière » (23 mai). - A M. de Latouche-Levassor, chef d'escadre, à Rochefort, sur les prises faites par les corsaires et l'opportunité de croisières au large (6 juin). - Au député : 250 et quelques navires, de 300, 500 et 600 tonneaux sont plus que suffisants pour les importations et les exportations des colonies (6 juin). - Au ministre de la Marine, sur l'inutilité des encouragements à donner à l'importation des tamarins de Bourbon et de l'Ile-de-France : « Il est même étonnant qu'on ait cherché à fixer sur un objet d'une si petite importance l'attention d'un grand ministre, dont les moments sont si prétieux » (20 juin). - Au sieur Testart fils, sommation d'avoir à se rendre le lendemain à la Chambre pour prendre part à la séance, à son rang (8 juillet). - Au ministre de la Marine, longue lettre contre l'admission des neutres aux colonies pour la durée de la guerre : l'agriculture, accablée par trois années stériles, ne pourrait profiter de ses récoltes, qui s'annoncent bien ; il est parti de Bordeaux, en juin, 34 navires pour les colonies (11 juillet). - Au même : Bordeaux est trop éloigné de la mer pour armer en course, d'autant que les navires sont parfois arrêtés un et deux mois en Gironde par les vents ; mais le port peut armer des vaisseaux de force, en guerre et marchandise : « Déjà même, sur près de trois cens navires occupés à notre commerce de l'Amérique, il y en a beaucoup de 80 pieds de quille coupée et au-dessus, en état d'être armés incessament » (14 juillet). - Au même, sur la nécessité des convois et des croisières : M. de Kergariou-Locmaria, commandant l'Oiseau, « a pris luy seul beaucoup de corsaires de Grenezey » (18 juillet). - A l'Intendant, sur la création projetée d'un Mont-de-Piété à Bordeaux : la Chambre se déclare incompétente (21 juillet). - A M. Latouche-Levassor : pendant que 3 frégates croiseront dans les mers de France, on organise une flotte des navires qui se trouvent à la Martinique et à la Guadeloupe pour la faire convoyer (25 juillet). - A l'Intendant, sur la légitimité des plaintes de la batellerie : les péages ne servent pas à l'entretien des rivières ; les pieux des anciens moulins flottants arrêtent les sables et forment des écueils ; les chemins de halage insuffisants et les plantations d'osiers gênent les manoeuvres, pour lesquelles il est impossible d'employer des animaux (1er août). - Au ministre de la Marine, sur le zèle des officiers de la Marine et notamment de M. de Latouche à l'égard du commerce (1er août). - A l'Intendant : les bruits qui courent sur l'admission des neutres aux colonies arrêtent les armements « nombreux et formidables » que le port pourrait faire pour ravitailler les colonies (8 août). - A M. de La Touche, sur l'inutilité de l'envoi immédiat de vaisseaux pour convoyer les navires de Bordeaux ; ceux-ci n'étant pas prêts, on pourrait utiliser ces vaisseaux pour donner la chasse aux 15 à 20 corsaires qui croisent dans les parages de Bilbao (19 août). - Au ministre de la Mariné : la place est alarmée au sujet de la flotte venant des colonies, qui a été abandonnée par le Protée et une frégate ; l'Espérance, qui faisait partie de cette flotte, a été prise (29 août). - A M. de La Touche, en lui recommandant une requête de négociants qui réclament une frégate pour protéger le Solide et la Jeune Virginie, de la même flotte, en relâche à la Corogne : « C'est beaucoup demander sans doute, mais l'importance de leurs cargaisons et la quantité des fonds qu'ils n'ont pu faire assurer faute d'avis et pour lesquels on demande 20 0/0 leur a persuadé et nous fait croire que vous ne trouverés pas cette demande trop hazardée » (1er septembre). - Au ministre de la Marine : 18 navires environ s'apprêtent à prendre la mer vers le 20 ; il y en aurait bien davantage si la sécheresse n'avait pas arrêté les moulins (1er septembre). - Au même, pour le remercier d'avoir annoncé que les neutres ne seraient pas admis aux colonies et d'avoir prononcé sur cette question « comme l'équité et la patrie personifiées auroient fait elles-mêmes » (8 septembre). - A M. de La Touche, en le remerciant d'envoyer à la Corogne une frégate pour convoyer les navires qui lui avaient été signalés ; d'autres navires, en relâche dans divers ports, ont reçu ordre de rallier La Corogne afin de profiter du convoi : « La frégatte la Sibille montée par M. de Kerhouan, a rencontré par le travers du cap Pinas le navire le Citoyen, de ce port, l'a convoyé pendant quatorze jours, l'a conduit en rivière et a repris le large ; » le Citoyen, considéré comme perdu, ne pouvait plus être assuré à 75 0/0 (12 septembre). - A l'Intendant : la rade de Blaye étant peu sûre et les vents entre le N.-N.-E. Et le N.-N.-O. Y arrêtant les navires, il serait avantageux que les bâtiments destinés aux colonies prissent leur expédition à Pauillac ; le bureau des Fermes de Blaye subsisterait pour les étrangers et les caboteurs, « attendu les chargemens considérables qu'il s'y fait tous les ans en vins et châtaignes du pays et de ses environs » (12 septembre). - Au ministre de la Marine : le commerce bordelais a pris la décision de faire pour sa défense les sacrifices qu'il plaira au Ministre de fixer (15 septembre). - A M. de La Touche : la Chambre n'est pas d'avis de réunir à Vigo les navires rentrant de l'Amérique pour les convoyer ensuite ; ce plan serait bientôt dévoilé et les corsaires en profiteraient (16 septembre). - Au ministre de la Marine, en lui adressant une ordonnance de MM. De Bouille et de Montdenoix, du 30 juin, qui a autorisé dans leur colonie l'admission des neutres (19 septembre). - A M. de Kerhouan, commandant la Sibylle, pour le prier d'escorter jusqu'à l'île de Ré les navires prêts à prendre la mer, qui profiteraient de ce que l'Iphygénie doit convoyer des navires chargés de troupes (24 septembre). - Au ministre de la Marine, pour obtenir des escortes d'une frégate et d'une corvette ; après les départs, qui ne seraient pas annoncés à l'avance, les étrangers ne pourraient pas prendre la mer de trois jours ; les croisières n'ont pas empêché la prise des trois quarts des navires français, les assurances françaises sont à 60 0/0, tandis que les assurances anglaises sont à 8 et 10 0/0 ; il n'est plus possible d'armer à Bordeaux (13 octobre). - Au même, sur l'organisation des convois que S. M. vient d'accorder et sur la nécessité d'envoyer des vaisseaux au-devant de navires qui arrivent des colonies (17 octobre). - A M. de La Touche : les ennemis croisent au delà des caps (31 octobre). - A M. le chevalier de Jassaud, lieutenant de vaisseau, commandant la frégate l'Amphitrite, pour lui accuser réception de la lettre qui annonçait la prise de la Dominique par M. de Bouillé (7 novembre). - A M. de La Touche, pour lui faire connaître plusieurs prises faites par les ennemis : le Hasard, repris sur eux, a fait côte près de Lorient (14 novembre). - Au ministre de la Marine : les pertes ont amené un tel découragement qu'il y a seulement deux navires en armement pour des particuliers (21 novembre). - A M. de La Touche, qui avait communiqué à la Chambre le journal de M. de Kerhouan, pour disculper cet officier au sujet de la prise de navires qu'il convoyait : si les frégates trouvaient les navires marchands comme les trouvent les corsaires et si chacune en avait ramené un, « on auroit évité la moitié de nos pertes » (23 novembre). - A M. Delacoste, chef du bureau des colonies : la Chambre le remercie d'avoir fait rejeter un mémoire tendant à approvisionner les colonies, aux risques de l'État, moyennant une avance de 2,400,000 l. et un convoi de douze vaisseaux, et elle demande le nom de l'auteur de ce projet, qu'elle croit connaître (12 décembre). - Au ministre de la Marine, sur les prises faites par des vaisseaux anglais en croisière dans les parages des colonies (19 décembre). - Au même : la Chambre demande l'autorisation de régler les taxes de fret et d'assurances (9 janvier 1779). - A la Chambre de Marseille : les épreuves de l'artillerie sont faites à Lormont généralement, par un lieutenant de vaisseau nommé par le Roi à cette place ; les négociants fournissent la poudre et les boulets et paient 3 l. par canon de 1 à 36 livres (21 janvier). - A la Chambre de Nantes, au sujet de l'inutilité des réclamations concernant le tarif du domaine d'Occident : « C'étoit un parti-pris, et la réponce de Monsieur Necker ne le prouve que trop » (25 janvier). - A Necker, qui avait consulté la Chambre sur la valeur des « jeux de moulins » fabriqués à Nantes et à La Belouze : les colons ne demandent que des « jeux de moulins » fabriqués en Angleterre, bien qu'ils soient plus chers (30 janvier). - Au ministre de la Marine : une flotte de 40 voiles partie de Port-au-Prince a été abandonnée, sous le Môle-Saint-Nicolas par l'unique frégate qui la convoyait ; huit jours avant, une flotte de 50 navires avait été de même escortée seulement jusqu'au débouquement ; il est regrettable que ces 90 navires, valant au moins 50 millions, n'aient pas été mieux protégés (27 février). - A la Chambre de Hambourg : le directeur du Bureau autorise les négociants chargeurs à envoyer par le courrier l'acquit à caution au delà des bureaux de la Gironde, afin d'éviter les « infâmes vexations » auxquelles se livrent les Anglais, par une interprétation erronée desd. Acquits (2 mars). - Au duc de Mouchy, à l'occasion d'une lettre de lui touchant les désastres du commerce : « Nous ne nous sommes pas empressés de vous en accuser la réception, pour ménager votre sensibilité » (20 avril). - A l'intendant général des Postes, sur la nécessité de faire passer le courrier de Nantes à La Rochelle « par la nouvelle route alignée que les voyageurs fréquentent depuis longtems » ; il est essentiel que les négociants reçoivent au plus vite les nouvelles par les ports de Bretagne, afin de pouvoir assurer à temps les cargaisons dont ils apprennent l'expédition (24 avril). - Au duc de Mouchy et au ministre de la Marine : un convoi de 37 navires venant de la Martinique a été attaqué par des vaisseaux de ligne et malgré le zèle des officiers des frégates, la moitié ont été pris : « Nos capitaines marchands ne tarissent point en éloge sur le zèle et la savante manoeuvre de MM. Le Gras de Préville et La Laurencie, qui commandoient l'Engageante et la Tourterelle ; ils avoient conduit très heureusement cette flotte jusques dans notre golfe et, à la vue d'un ennemi supérieur, ils ont fait tout ce qu'on pouvoit désirer pour faciliter aux marchands les moyens de se sauver » (1er mai). - A MM. Le Gras de Préville et La Laurencie, pour les remercier (1er mai). - Au député, qui doit venir en province pour raison de santé : M. Journu-Maisonneuve a été élu juge et MM. Testart, « fils de l'aîné, » et François Seignouret, consuls (11 mai). - A Necker et au ministre de la Marine : Necker ayant ordonné d'insérer dans les acquits à caution le nom et la demeure des étrangers pour le compte desquels les marchandises sont expédiées, les négociants intéressés ont adressé leurs plaintes à la Chambre, qui a obtenu du directeur, M. de Vernan, qu'il serait sursis à l'exécution de cette instruction jusqu'à nouvel ordre (18 mai). - A l'Intendant, sur la difficulté de préséance soulevée par M. Brunaud fils aîné, lequel est jurat ; mention des précédents (5 juin). - Au ministre de la Marine, sur l'heureuse arrivée à Brest de 23 navires, dont 12 de Bordeaux, sous l'escorte du Triton et de l'Andromaque (13 juillet). - Au même, à propos de l'arrivée à Brest de 23 navires, dont 15 de Bordeaux, convoyés par la Charmante (13 juillet). - A la Chambre de Nantes, au sujet du domaine d'Occident, qui n'est plus compris dans le bail des cinq grosses Fermes depuis la guerre, mais qui est perçu pour le compte du Roi (31 juillet). - A Necker : le domaine d'Occident doit être prélevé sur les bénéfices et non sur le prix brut des marchandises ; pour le sucre, le fret revient à 5 et 6 s. par livre, la prime est de 40 0/0, la fausse tare de 7 à 8 0/0 (3 août). - A M. Dulivier, député de Bayonne, qui remplace M. Dubergier, en congé à Bordeaux (3 août). - Au ministre de la Marine : on a cru que les capitaines poussaient par leurs mauvais traitements les matelots à la désertion et on a prescrit le versement à la caisse des Invalides des gages des déserteurs ; « mais aujourd'hui que les matelots de remplacement coûtent à l'Amérique depuis huit cent jusqu'à mille livres, pourra-t-on encore avancer que les matelots ont été maltraités pour les obliger à déserter ? » La Chambre demande qu'on laisse aux armateurs les gages des déserteurs (7 août). - Au ministre de la Marine : les navires de Bordeaux sont arrivés, sous le commandement de M. de Kergariou : « M. le Maréchal et Mme la Maréchale, toujours occupés des intérêts du commerce qu'ils honorent de leur protection, ont eu la bonté de venir dans l'hôtel de la Bourse mêler leur satisfaction à la joie publique et jouir du spectacle intéressant de voir entrer à toute voile nos 28 vaisseaux dans notre port » (10 août). - Au gouverneur de Guipuzcoa, au sujet de marins qui ont déserté en emportant avec les gages de deux mois payés d'avance à raison de 70 l. par mois, la chaloupe, le compas et la lunette (25 août). - Aux syndics du commerce « à Auguste » : accusé de réception d'un règlement sur les lettres de change. « Dans notre royaume l'ordonnance de 1673 reste toujours en vigueur ; il n'a été rien changé. On a souvent fait au gouvernement des représentations pour faire au titre des billets et lettres de change une augmentation ou même un redressement ; mais le Roy n'a pas trouvé encore à propos d'y avoir égard » (27 août). - A l'Intendant, sur l'abus des arrêts de surséance et contre le renouvellement d'un de ces arrêts, accordé malgré l'avis de la Chambre (28 août). - A l'Intendant : les dépenses ordinaires de la Chambre montent à 4,100 l. ; les revenus consistent en une rente de 858 l. 8 s. 5 d. sur les tailles, reste de celle de 4.086 l., et en une seconde de 71 l. 10 s. 4 d. sur le Trésor ; la Chambre « trouve des secours dans les revenus de la jurisdiction consulaire, ce qui ne laisse pas que d'être une forte charge pour elle » (24 novembre). - Au comte d'Estaing : félicitations et voeux pour la guérison de ses blessures (18 décembre). - Au duc de Mouchy : félicitations sur l'heureux, retour de son fils, le vicomte de Noailles, qui rentre « d'une navigation tardive et dangereuse » (28 décembre). - A M. de Montaran fils : la Chambre lui adresse un mémoire des raffineurs touchant des procédés imaginés par le sr Boucherie (18 mars). - A M. de Barras de Saint-Laurent, commandant le Tonnant, qui a escorté le convoi de Saint-Domingue (22 mars). - Au ministre de la Marine, contre « un mémoire du sr Breuil, tendant à obtenir le privilège exclusif des pontons dans ce port. » « Il ne se voille point pour demander le dépouillement et l'exclusion de plus de quarante artistes, pères de famille la plus part » (15 avril). - Au député : MM. Pierre Chicou, Peychaud et Lavaud fils aîné ont été nommés juge et consuls (13 mai). - Au ministre de la Marine, au sujet de plans proposés par ce ministre pour la construction de vaisseaux (15 juillet). - Au même : des 24 navires partis du Cap sous l'escorte de la Boudeuse, un a péri dans le débouquement, 4 se sont séparés du convoi et 19 sont arrivés à Cadix ; le commerce espère qu'ils seront protégés dans le reste du trajet par des forces suffisantes : « Nos assureurs y entrevoyent encore de grands risques, puisqu'ils demandent de 15 à 20 p. 0/0 de prime » (19 août). - A l'Intendant : desiderata relatifs à l'admission des marchandises au Bureau (28 août). - A la Chambre de Nantes, au député et au ministre de la Marine : la Chambre demande le retrait de l'ordonnance du 4 juillet accordant au sr Loliot un privilège pour la Poste (2-9 septembre). - Au ministre de la Marine, sur le même sujet : la Chambre se propose de créer au secrétariat un service gratuit pour la distribution et le départ des correspondances avec l'Amérique (23 septembre). - Au marquis de Castries : félicitations à l'occasion de sa nomination comme ministre de la Marine (28 octobre). - Au même, en lui envoyant un mémoire du sr Mesnier, négociant au Cap, qui se plaint d'être emprisonné injustement par M. de Raynaud, général par intérim à Saint-Domingue (18 novembre). - Aux comtes d'Estaing et de Guichen : remercîments au sujet de l'arrivée des convois qu'ils ont escortés (13 janvier 1781). - Au marquis de Vaudreuil, récemment nommé gouverneur général de Saint-Domingue (20 janvier). - Au député : les juge et consuls de Nantes ont reçu du Cap un dossier pour obtenir la cassation d'une ordonnance établissant une bourse commune des huissiers : « Comme cette marche nous paroît singulière et que dans toutes les occasions MM. De Nantes nous paroissent vouloir nous entraîner à leur opinion et diriger impérieusement nos démarches, nous venons de leur marquer, (ayant d'ailleurs occasion de leur écrire), qu'il est inutille qu'ils nous fassent passer ces pièces, qu'ils peuvent les adresser à leur député à Paris et que, s'il trouve à propos de se concilier avec vous à cet égard, nous vous avons déjà fait part de notre façon de penser à ce sujet... Vous connoissés de longue main le ton et la suffisance qui caractérise de tout tems le commerce de Nantes » (20 janvier). - Au ministre de la Marine, qui a avisé la Chambre que le sr Loliot n'a obtenu aucun monopole (3 février). - Au député : la Chambre vient d'éprouver un nouveau désagrément à cause de « MM. De Nantes, » à qui le Ministre doit témoigner le mécontentement du Roi pour les personnalités insérées dans leur mémoire contre le sr Loliot, « lequel mémoire ils ont fait imprimer et distribuer contre le bon ordre et les ordonnances » (3 février). - A M. de Saint-Sauveur, consul général « aux isles Vénitiennes en Levant, à Zante » : l'éloignement, la cherté du charbon et le haut prix de la main-d'oeuvre empêchent que les raffineries françaises puissent faire concurrence à celles de Hambourg, Fiume et Trieste (3 avril). - Au ministre de la Marine : la Chambre lui soumet, sur sa demande, une liste de 12 capitaines marchands, pour servir sur les vaisseaux du Roi : « Nous voyons avec bien de la satisfaction que, malgré la circonstance où nous nous trouvons d'avoir plus de 150 navires dehors, nous pouvons encore vous présenter des sujets capables de remplir vos vues » (21 avril). - Au même, sur l'approvisionnement de la Grenade (26 avril). - Au député : MM. Letellier aîné, Pérès-Duvivier et Candau ont été élus juge et consuls (8 mai). - A MM. Ducollet et Painparay, négociants à Brest, qui ont annoncé à la Chambre la prise faite par Lamothe-Piquet de 22 navires anglais, sur 32 qui étaient partis de Saint-Eustache (19 mai). - Envoi de 28 guidons à des officiers chargés d'escorter un convoi : 6 rouges, 6 bleus, 12 blanc et bleu et 4 blanc et rouge (26 juin). - A M. de Lafaye, commandant l'Atalante : les vaisseaux venant de Saint-Domingue escortés par cet officier sont arrivés à Bordeaux (11 juillet). - A M. Marchais, intendant de la marine à Rochefort : les armements pour le commerce augmentent le nombre des matelots pour le service du Roi : « Tout ce qui a été dit et écrit à ce sujet et plus encore l'accroissement des classes depuis deux ans éteyent notre opinion à cet égard » (13 juillet). - A MM. De Bellecombe, le président de Bongars et de Foulquier, qui viennent d'être nommés, ceux-là gouverneur général et intendant de Saint-Domingue, celui-ci intendant de la Guadeloupe (28 juillet). - Au ministre de la Marine, à l'occasion des difficultés survenues entre M. de Marchais et les armateurs : « Les matelots étrangers arrivent de toutes parts ; ils sont payés par nos armateurs près de cinq fois plus que les matelots françois ne le sont sur les vaisseaux de S. M. Tous les désuvrés de la ville et de la campagne viennent s'enrichir sur nos vaisseaux » (4 août). - Au député, sur le même objet : après avoir traité à 130 l. par tonneau, M. de Marchais a exigé un rabais de 10 l. (4 août). - Au même, sur le même objet : M. de Marchais avait affrété dans chaque navire le quart ; les armateurs traitaient pour le reste à raison de 350 l. par tonneau ; M. de Marchais signifie qu'il lui faut les trois quarts de chaque navire au prix de 120 l., ce que les armateurs ne peuvent pas accepter (14 août). - Au même : la Cour des Aides reçoit des lettres de jussion au sujet des lettres patentes du 19 janvier qu'elle avait refusé d'enregistrer : « Voicy le caractère de la loy portée par ces lettres patentes : c'est que, si quelque négociant est en instance avec l'adjudicataire général des Fermes, il pourra être contraint par corps sur le premier jugement qui interviendra à son préjudice, nonobstant l'apel, tandis que si ce jugement est contre l'adjudicataire, le négociant ne pourra jamais le ramener à exécution, ny par saisie, ny par contrainte par corps, quoyque confirmé par arrêt de cour supérieure » (18 août). - Au même, sur le conflit avec M. de Marchais : « Tout augmente prodigieusement et les journaliers dans ce port ne sont pas contents de gagner 4 l. 10 s. ; on leur donne 5 l., ils demande[nt] 6 l. » (28 août). - A l'Intendant, pour appuyer une demande des consuls étrangers en vue de la suppression des acquits à caution pour les denrées coloniales exportées (11 septembre). - Au ministre de la Marine et au député, sur l'ordre donné au commissaire général de la Marine de s'emparer des navires à dire d'expert si les armateurs refusent les offres qui leur sont faites (11 septembre). - A la Chambre de La Rochelle, à propos du monopole pour le transport des marchandises qui jouissent du transit : le tarif de 7 l. 10 s. par quintal et par 100 lieues de poste paraît un peu fort, bien que les prix soient parfois plus élevés (12 septembre). - A MM. Lavaud aîné et Grignet, directeurs du commerce de Guienne, envoyés auprès du ministre de la Marine pour combattre le projet d'expropriation des navires : les négociants de La Rochelle et ceux de Rochefort ont consenti l'affrètement au prix de 20 l. par tonneau et par mois jusqu'à Brest et 130 l., 160 l. et 350 l. par tonneau de Brest aux trois ports où on pourra les envoyer (25 septembre). - A l'Intendant : accusé de réception de l'ordre qui suspend l'exportation des grains et farines (24 novembre). - A la Chambre de Nantes, sur le péril du développement que prend le commerce des armateurs d'Ostende (24 novembre). - A l'Intendant : avis défavorable à la demande des rouleurs et portefaix de se constituer en jurande ; la concurrence maintient les prix bas ; « ce seroit d'ailleurs ôter à une infinité de misérables qui circulent journellement sur le port le moyen de subsister ; » si les sacquiers continuent à jouir de leurs privilèges, au détriment du commerce, c'est en violation de l'arrêt qui supprime les jurandes : « Bien loin donc d'avoir égard à la demande des rouleurs, il conviendroit peut-être mieux de faire rendre une ordonnance qui leur deffendît de se former en bandes, comme ils le pratiquent, pour exclure du travail les portefais volans » (18 décembre). - A l'Intendant, sur le projet de construction du pont : ce projet a des avantages, mais il peut offrir des inconvénients, au moment des débordements et du charriage, et la Chambre demande la communication du « plan mécanique » (21 décembre). - Au ministre de la Marine, pour lui exposer les objections faites par un capitaine au projet du sr Compère, d'Oléron, d'« établir sur la côte occidentalle de cette isles (sic) plusieurs balises indicatives des lieux où pourront se réfugier les navires poussés par la tempette » ; la multiplicité des balises est nuisible et le sr Compère voit des refuges là où il n'y en aurait pas (22 décembre). - Au ministre des Finances et au duc de Mouchy, contre la mise en régie du transit : le commerce ne sera plus secret ; il sera gêné par l'organisation administrative de la régie, l'absence de concurrence, etc. (25 décembre). - Aux députés du commerce, sur le même objet : en temps de paix, le prix de transport est pour Orléans de 6 l. à 6 l. 10 s., quelquefois en été de 5 l. à 5 l. 10 s. ; pour Paris, de 8 à 9 l. ; pour Rouen, de 9 à 10 l. ; les prix baisseront dès qu'on aura terminé les réparations des chemins entre Bordeaux et Angoulème ; les délais accordés à la régie, 22 jours en été et 26 en hiver, excèdent de 2 ou 3 jours les délais habituels (25 décembre). - A M. Coriolis, commandant l'Alceste, à Toulon, qui a escorté un convoi du Fort Royal au Cap (25 décembre). - Au ministre de la Marine, qui veut faire passer aux colonies par le premier convoi 12 à 13,000 tonneaux de fret (12 janvier 1782). - Au même, sur la nécessité de faire distribuer aussitôt après leur arrivée les lettres venant des colonies : « Il est un usage dans les postes des ports de mer : les lettres ne nous en sont apportées que dans des valises que transporte un seul cheval, que monte le postillon chargé de le conduire » (26 février). - A M. Latouche-Tréville, commandant la marine à Rochefort : la nouvelle apportée par un courrier extraordinaire, de la part de M. Cabarrus, député de la nation à Pasajes, que le port était bloqué par des vaisseaux anglais, est démentie ; les vaisseaux signalés seraient un bâtiment d'Ostende et deux bayonnais qui cherchaient à entrer dans ce port (27 février). - A l'Intendant, pour l'établissement de poids volants sur les quais (13 avril). - Au ministre de la Marine, sur les inconvénients de l'admission des neutres aux colonies : les neutres enlèvent les marchandises parce que les primes d'assurances sont moins élevées et les navires français reviennent à faux fret. Tableau de la marine marchande bordelaise : avant la guerre, 210 à 220 navires de 200 à 400 et 500 tonneaux ; les achats ont permis de remplacer les navires perdus, et le nombre s'est augmenté des navires nouveaux, la plupart de 500 à 700 tonneaux ; en 1778, 7 navires ; en 1779, 22 ; en 1780, 17 ; en 1781, 33 ; en janvier-mars 1782, 12 ; total, 91 navires, « auxquels il en faut ajouter environ 30 bâtis à Bayonne et Rochefort, environ 40, qui occupent actuellement les chantiers et qui s'expédieront cette année, ce qui forme une augmentation de plus de 60 mille tonneaux d'encombrement » (27 avril). - A l'Intendant : « Les résines viennent en pain ; chaque pain pèse environ 300 l. et paie à la ville un droit fort ancien de 1 s. 4 d. (27 avril). - Au député, pour lui annoncer l'élection de MM. Antoine Dubergier jeune, Chicou-Bourbon fils et Dudevant, comme juge et consuls (7 mai). - A l'Intendant, à l'occasion d'une tentative des arrimeurs en vue de faire élever le tarif de 1777 : « Les arrimeurs ont dissimulé la véritable cause de leur deffaut de travail : tous nos navires sont frétés pour le Roy, en tout ou en partie ; un seul arrimeur est chargé de cette partie par le bureaux des classes ; c'est ce qui ruine les autres, qui, dans les tems plus heureux, vont à l'envy chés les armateurs offrir d'arrimer leurs navires au-dessous des prix portés par le tarif de 1777 » (10 mai). - Au chevalier d'Albert-Saint-Hippolyte, pour l'informer de l'arrivée de la flotte qu'il a escortée de Saint-Domingue au Ferrol et à l'île d'Aix (11 mai). - Au ministre des Finances, sur le mauvais état de la Dordogne, qui empêche le transport des charbons d'Argentac, en Limousin, et du merrain (11 mai). - Aux juge et consuls de Nantes, qui désiraient connaître l'organisation et le tarif des portefaix (3 juin). - A Caron de Beaumarchais, qui a souscrit pour l'offre d'un vaisseau au Roi : « Nous avons des signatures de 15, 12 et de 10 mille livres » (15 juin). - A l'Intendant, sur la nécessité de faire frapper des monnaies de cuivre : « Autrefois il entroit dans presque tous les payemens du commerce beaucoup d'espèces de cuivre ; aujourd'huy il n'y en paroît plus » (28 juin). - Au comte de Vergennes, au ministre de la Marine, au duc de Richelieu, au député, sur la décision prise par la Chambre, qui a réuni 500,000 l. de souscriptions, d'emprunter jusqu'à concurrence de 1,600,000 l., et d'établir une imposition pour couvrir cet emprunt (29 juin). - Au député, au sujet de l'arrêt du Conseil nécessaire pour cet emprunt ; la Chambre désire que les contestations soient attribuées à l'Intendant et que nul ne sache qu'elle a inspiré cette disposition ; elle a « un très grand intérêt à ce que le Parlement et la Cour des Aydes l'ignorent toujours » (13 juillet). - Au même, à l'occasion d'un mémoire du commerce de Lyon contre la régie du transport des marchandises en transit : « Il est vray que, depuis un an que la Régie jouit de ce privilège exclusif, on ne fait guerre que répetter ce que l'on avoit dit auparavant, sans démontrer par les faits qu'il en sera véritablement résulté des inconvénients ;.... Ce ne sont plus des alléguations qu'il faut à présent, mais des preuves » (20 juillet). - A l'Intendant : accusé de réception de l'arrêt du Conseil autorisant l'emprunt de 1,600,000 l. (10 août). - Au ministre des Finances : la liberté qu'il accorde au commerce de choisir ses voituriers quand la Régie informe qu'elle n'en fournira pas accroît les alarmes des négociants, parce que cette décision donne à la Régie le droit de ne pas faire les transports qui lui seraient désavantageux (27 août). - Au même, sur les dispositions prises pour prélever « demy pour cent sur les marchandises des Isles et 20 s. par millier de leur poids », sur les propositions de prêt faites par MM. Pérès et Bujac, de Bordeaux, lesquelles n'ont pas abouti, enfin sur la nomination de M. Grignet, directeur du commerce, comme percepteur de l'imposition ci-dessus désignée (7 septembre). - A l'Intendant, au sujet de difficultés survenues entre lui et la Chambre, qu'il pressait d'accepter les offres du sr Bujac (24 septembre). - Au ministre des Finances, au sujet de l'importation de grains étrangers : il y a dans les magasins de Bordeaux, « qui n'en ont jamais guère été plus remplis, » environ 200,000 boisseaux (28 septembre). - Au député : la Chambre a versé au Trésor une somme de 300,000 l. « qui ne coûte au commerce que 5 0/0 » (28 septembre). - Au même : accusé de réception de l'arrêt du Conseil abolissant le monopole du transport des marchandises en transit (8 octobre). - Certificat sur le prix du fret de Bordeaux à Lorient en temps de paix et en temps de guerre. Paix : fret, 10 à 12 l. par tonneau, assurances 1 1/2 à 1 3/4 0/0 ; guerre : fret, 35 à 40 l. par tonneau, assurances 4 1/4 à 5 1/4 0/0 (25 octobre). - Au député, sur une difficulté nouvelle de la Chambre avec l'Intendant, au sujet des Fermes (16 novembre). - A la Chambre de La Rochelle, contre la neutralisation des navires : « Vous vous plaignés de ce que les navires neutres vont à la côte de Guynée et vous avés la permission de neutraliser vos bâtimens et de les y envoyer ; nous, nous avons à nous plaindre de ce que les navires neutres chargent chés eux et dans notre port pour l'Amérique, sans que nous puissions obtenir de faire neutraliser nos navires pour leur faire suivre la même destination » (18 novembre). - Au ministre des Finances et au comte de Vergennes, sur l'interprétation à donner à l'arrêt du Conseil du 18 octobre, modifiant la perception de l'imposition établie au profit du commerce de Bordeaux et de Marseille (30 novembre). - Au député, sur le même objet : « Vous ne sçauriés croire combien cette instabilité dans les choses et la permission que les neutres ont de faire leur retour chés eux éloignent les prêteurs ; plusieurs personnes sur lesquelles nous comptions pour des sommes assés fortes s'éloignent par ces seules raisons, et nous sommes [confus ? ] de n'être encore pour nos remises au Trésor royal [qu']aux premiers cent mille écus que nous y avons versés » (30 novembre). - Au comte de Vergennes et à l'intendant général des Postes, pour obtenir « qu'il soit étably un courrier directement et respectivement de Lyon à Bordeaux, de sorte que les lettres de l'une et l'autre de ces villes leur seroient remises dans une espace de sept jours, tandis qu'à présent il en faut dix-neuf, parce qu'elles font le tour par Paris... Lyon et Bordeaux ne sont pas faits pour être séparés par un si long intervalle ; une correspondance plus fréquente et plus raprochée ne pourroit qu'augmenter les relations de ces deux grandes villes et il n'est presque pas possible que l'administration des Postes ne puisse aussy y trouver son intérest » (14 décembre). - A des négociants de Tours, sur les formalités prescrites par l'arrêt du 25 juillet 1781 sur le plombage des soieries : « Si quelqu'un d'une petite ville qui se trouve à Bordeaux veut y acheter de quoy se faire un habit et l'emporter en pièce chés luy, il faut qu'il aille représenter au commis de la Ferme les 7 à 8 aunes d'étoffe dont il a fait emplète ; les commis peuvent encore l'obliger de leur dire dans quelle boutique il les a prises, s'y faire représenter la pièce d'où elles proviennent, et ce n'est qu'alors qu'ils peuvent strictement plomber ce coupon d'étoffe et délivrer pour son transport au dehors une billette sans laquelle il pourroit être confisqué en route » (22 février 1783). - Au ministre de la Marine, contre les visites trop fréquentes des carènes de navires, imposées aux armateurs : c'est une de ces lois « qui n'ont pas d'autre objet que la rétribution de ceux chargés de veiller à leur exécution » (4 mars). - Au ministre des Finances, pour obtenir une prolongation de la foire, à cause du débordement de la Garonne, conformément à la demande que les marchands envoient par courrier extraordinaire (7 mars). - Au même : remerciements pour la prolongation jusqu'à la fin du mois qu'il a accordée le 11 et qui est arrivée à Bordeaux le 14 au matin (15 mars). - A M. d'Ormesson, contrôleur général, félicitations ; la Chambre est heureuse de savoir le commerce « sous la protection d'un jeune ministre dont les connoissances ne sont pas des préjugés, et qui ne voit que l'oeil du génie » (8 avril). - Au comte de Vergennes, pour rectifier une lettre datée de Bordeaux et insérée dans la Gazette de Leyde, relativement à l'inondation de la nuit du 9 au 10 mars ; la Chambre rend hommage aux dispositions prises par les jurats ; il n'y a qu'un grand navire échoué et des pertes de peu de valeur, sans accident de personne (12 avril). - Au ministre de la Marine, qui voudrait voir les négociants français établir des comptoirs dans le Nord pour profiter des bénéfices que vaut aux étrangers l'exportation des vins et denrées coloniales : les notables, à qui la lettre du Ministre a été lue à l'issue de l'élection des directeurs, ont demandé à réfléchir (3 mai). - Au même, à l'appui d'un mémoire présenté par les armateurs dont les navires ont été pris d'autorité, au nom du Roi, pour une expédition dans l'Inde (10 mai). - Au député, pour l'informer de l'élection de MM. Aquart, Crozilhac et Grignet, comme juge et consuls, et pour lui donner le prix du goudron, du brai et de la résine, lesquels coûtent 10 à 11 l., 8 l. et 7 l. 10 s. le cent (13 mai). - Au ministre de la Marine, qui avait chargé la Chambre de désigner deux capitaines pour se rendre compte de la puissance du « feu de réverbère nouvellement étably sur la tour de Cordouan » : le chevalier Gramont et le sr Martin, ainsi que les pilotes et les gens de mer, attestent « l'avantage de l'ancien feu » (24 mai). - A l'Intendant : accusé de réception de l'autorisation de réexporter les farines provenant de grains étrangers (24 mai). - A la Chambre de Marseille : renseignements sur la vente du poisson à Bordeaux (29 mai). - A M. Bonneau, député de La Rochelle, qui remplace le député de Bordeaux, en congé dans cette dernière ville : sur diverses affaires concernant les Fermes, notamment sur les billettes, dont l'expédition est en retard à Bordeaux de 9 à 10 mois : « Vous sentirés aisément le préjudice considérable qu'il en résulte au commerce, malgré la ressource des consignations, qui sont toujours beaucoup plus fortes que le vray à payer » (21 juin). - Au commissaire ordonnateur : accusé de réception d'exemplaires imprimés de renseignements sur les baies de Tabago (12 juillet). - Au Contrôleur général : accusé de réception d'un arrêt du Conseil pour l'expédition de Chine (2 août). - Au ministre de la Marine, contre le monopole de la traite du Sénégal au profit de la Compagnie de la Guyane (2 août). - A la Chambre de Nantes, qui a obtenu que ce monopole s'appliquât seulement à l'or, à la gomme et à l'ivoire (9 août). - Au Contrôleur général : la souscription pour l'expédition de Chine a été couverte en un instant par les négociants assemblés et un plus grand nombre d'actions eût été nécessaire (12 août). - Au Contrôleur général : « Nous versons avec confiance dans le sein de V. G. les allarmes qu'a répandues dans le commerce l'arrêt du Conseil qui vient de mettre les étrangers en possession de pourvoir de noirs les Isles-du-Vent françoises » (26 août). - Au même, pour l'informer que les négociants ont nommé M. Paul Nairac député pour l'expédition de Chine (2 septembre). - A M. Torteru-Bonneau, député de La Rochelle, sur l'impossibilité de compulser à Bordeaux les registres des Douanes, ces registres étant envoyés annuellement à Paris, à l'appui des comptes des receveurs (6 septembre). - Au Contrôleur général, au sujet de l'organisation de l'expédition en Chine (18 octobre). - Au ministre de la Marine, qui a fixé à 45 l. par mois et par tonneau effectivement transporté l'indemnité allouée aux armateurs dont les navires ont été frétés d'autorité pour le compte du Roi (28 octobre). - A M. de Calonne, contrôleur général, félicitations (15 novembre). - Au commissaire ordonnateur, touchant les modifications prescrites par le ministre de la Marine pour l'éclairage de Cordouan : « Nous avons déjà calmé les inquiétudes du commerce sur le feu à réverbères étably à [la] tour de Cordouan » (21 novembre). - A l'Intendant : contre la demande de certains capitaines au grand cabotage d'interdire la réexportation de grains étrangers sur d'autres navires que les navires français (27 novembre). - Au ministre de la Marine : la Chambre le remercie de faire baliser les refuges de l'île d'Oléron, au sujet desquels le sr Marchais avait surpris la bonne foi des directeurs (6 décembre). - A l'Intendant, contre le projet d'exclusion des cordages étrangers, présenté par les maîtres cordiers, lesquels emploient des chanvres mêlés et fournissent des cordages de qualité inférieure et de prix élevés (6 décembre). - Au chevalier de Walingford, officier de grenadiers et commissaire du Roi à Toulouse, qui a trouvé un procédé donnant à l'eau « une vertu antiscorbutique et antivénérienne » (12 janvier 1784). - A la Chambre de Saint-Malo, sur la demande faite par les habitants de Saint-Domingue d'établissements pour la vente des noirs à terre ; la Chambre de Bordeaux s'est bien gardée de mentionner dans son mémoire « les soins qu'exigent les nègres à leur arrivée pour les garantir de l'influence de l'air de terre ; nous estimons que c'est précisément sur ces soins que se fondent les habitants qui, achetant les nègres à bord, doivent les conduire à terre, et que, se voyant exposés à les perdre d'une maladie dont le germe caché se dévelope à leurs risques par une cause dont ils voudroient laisser l'effet à la charge du vendeur... » (17 janvier). - Aux juge et consuls de Nantes, sur les précautions à prendre pour empêcher qu'on ne vende comme neufs de vieux navires dont on a changé les noms : la Chambre est d'avis de ne pas soulever la question. « C'est bien assés que le commerce soit calomnié par ses ennemis, sans que ceux qui sont chargés de ses intérêts autorisent les reproches de mauvaise foy qu'on luy impute sans cesse » (31 janvier). - Au ministre de la Marine, pour lui transmettre les nouvelles reçues de Lisbonne au sujet de l'expédition contre la côte d'Angola et le port de Cabinda : « On écrit du 20 janvier qu'il est positif qu'une frégate de guerre a été expédiée, il y a quinze mois, de Lisbonne, pour aller s'emparer du commerce de Cabinde et que deux cutters partis avec elle estoient destinés à rester en croisière pour contenir le traffic des nègres sur cette cotte » (7 février). - Au Contrôleur général, sur les moyens propres à développer le commerce de la France avec les États-Unis (14 février). - Au ministre de la Marine, pour l'informer qu'on va expédier prochainement de Lisbonne pour la côte d'Angola un vaisseau de 60 canons, le Belem, à bord duquel est embarqué le nouveau gouverneur d'Angola, baron de Massamedes, avec sa famille et sa suite (28 février). - Au commissaire ordonnateur : accusé de réception d'une lettre du 24 relative à la pêche de la morue (28 février). - Au ministre de la Marine, sur le commerce des vins à établir aux États-Unis (6 mars). - Au comte de Vergennes, contre l'admission des Américains aux colonies, où ils font une concurrence redoutable au commerce de France, notamment pour l'importation des farines (3 avril). - Au sr Freminet, qui a adressé à la Chambre six exemplaires d'un précis sur une « machine hydrostatergatique » de son invention, destinée à servir en cas de naufrage ou de voie d'eau déclarée (5 avril). - Au bailli de Suffren, félicitations (10 avril). - Au ministre de la Marine, qui a informé la Chambre du succès de ses démarches auprès de la Cour de Portugal, relativement à la côte d'Angola (15 mai). - A l'Intendant, contre la requête des « 50 portefaix qui sollicitent de nouveau d'être établis en titre d'office » (1er juin). - A la Chambre de Bayonne, au sujet de l'arrêt du 30 septembre fixant le prix du transport des espèces de Paris en province : « Nous avons... Une telle abondance d'argent que les opérations sont fort communes à 3 1/2 p. 0/0 et qu'on en offre à tout le monde à 4 p. 0/0, tant la masse du numéraire excède le nombre des voyes ouvertes à sa circulation » (12 juin). - Aux jurats, en leur retournant un projet de pont à Bordeaux dû au sr Chevalier (6 juillet). - Aux srs Dumoulin de Seille père et fils, à Royan, qui avaient exposé à la Chambre l'utilité de correspondre avec eux et les secours que la situation de leur maison, au bas de la rivière, leur permettait de rendre aux navires dans les circonstances critiques (27 juillet). - Au député, qui vient de rentrer à Paris (31 juillet). - A M. Boutin, touchant des plaintes de négociants d'Amsterdam sur la jauge des barriques de Bordeaux : « Le Parlement de Bordeaux a suffisament pourvu, par la sagesse de ses arrêts des 28 août 1772 et 21 avril 1773, portant règlement pour la jauge des barriques, aux moyens de prévenir la fraude à cet égard, en déterminant de la manière la plus précise les proportions et dimensions de la barrique bordelaise » (20 août). - Au ministre de la Marine, à propos de l'incendie de Port-au-Prince, qui a jeté l'alarme parmi les armateurs (31 août). - A « MM. Des six corps des marchands de Paris », dont le député a fait présenter par ses collègues un mémoire tendant à obtenir la survivance pour son fils (4 septembre). - Au Contrôleur général, sur cette démarche, faite en violation de l'arrêt du Conseil du 12 septembre 1779, qui réglemente l'élection des députés du commerce (20 novembre). - Au même, sur l'extension qu'il se propose de donner à la navigation française dans les mers du Nord : c'est un préjugé entretenu par les étrangers, que les Français ne peuvent pas faire « un commerce d'économie » (23 novembre). - A diverses Chambres et au ministre de la Marine, sur l'arrêt du Conseil du 30 août, admettant des étrangers aux colonies (27-29 novembre). - Au Premier Président, pour lui exposer le résultat de l'assemblée des négociants tenue la veille « d'après l'agrément que vous avez bien voulu nous en accorder » (29 novembre). - A diverses Chambres, sur la nécessité d'agir contre l'arrêt du Conseil précité : « C'est, MM., l'époque la plus mémorable où les Chambres de commerce se soient trouvées depuis leur institution » (7 décembre). - Au ministre de la Marine, en lui envoyant de nouvelles preuves de l'admission des étrangers à Saint-Domingue, malgré les ordres du Roi (11 décembre). - A la Chambre de Nantes, qui avait envoyé deux délégués en cour pour présenter des observations au sujet de l'arrêt du 30 août (11 décembre). - A la même, sur la diversité des moyens employés par les deux Chambres pour combattre cet arrêt (15 janvier 1785). - Au député : reproches au sujet de démarches qu'il a manqué de faire à l'Amirauté (15 janvier).

Cote :

C 4265

Inventaire d'archives :

Administrations provinciales

Conditions d'accès :

2017

Description physique :

Description physique: (Registre) In-folio, 351 pages.
Registre
Registre: Oui

Type de document :

Document d'archives

Archives départementales de la Gironde

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