Minutes des lettres écrites par M. de Bombelles, commandant à Bitche : à M. Gallois ; à M. d'Argenson, ministre de la guerre. Le 25 avril : « M. le prince héréditaire de Hesse-Darmstadt, informé du désir qu'avoient les principaux officiers de notre garnison de voir faire l'exercice et les évolutions à son bataillon de grenadiers, m'a fait l'inviter de les mener dîner : à Pirmassens, hier, en tel nombre qu'ils puissent être. Je m'y suis rendu, accompagné de quinze officiers, tant du corps des volontaires royaux que du régiment de Nassau. Nous avons trouvé, en y arrivant, ce beau bataillon sous les armes. Le prince nous a fait l'accueil le plus poli et le plus gracieux ; ensuite il a donné ses ordres pour faire marcher son bataillon dans une belle prairie destinée pour l'y exercer. S'y étant rendu avec nous, et tout le monde placé d'une manière convenable, son bataillon a commencé l'exercice à la Prussienne, à la muette ; il a fait ensuite diverses évolutions. Il faut avouer, Monsieur, que nous n'avons jamais vu aucune troupe si parfaitement exercée. On y observe le plus grand silence : il n'y a que la voix du major qui se fasse entendre, à l'exception des commandements que les officiers particuliers sont obligés de faire pour le feu par peloton : ce qui s'exécute avec une vivacité admirable. Il y a de très-bonnes choses à prendre dans ce que pratique cette troupe ; mais il y en a quelques-unes qui ne peuvent convenir au génie de notre nation, dans laquelle il faut bien se garder de détruire ce point d'honneur et cette noble émulation, qui sont la première source du courage qui lui donne la supériorité qu'elle aura toujours sur les troupes de nos voisins. Il est vrai que notre discipline est trop relâchée, mais ce seroit l'avilir que de vouloir traiter avec des termes trop durs nos officiers et d'assommer de coups de bâton nos soldats, comme le font les étrangers. » Au prince héréditaire de Hesse ; au maréchal de Belle-Isle ; au duc de Penthièvre, etc.

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Papiers de famille