Document d'archives : Une habitante de Forcalquier parle des usages qu’elle et sa famille font des plantes

Contenu :

Une femme originaire de la région parisienne raconte son arrivée dans la région lorsqu’elle était adolescente. Son père possédait des terres, mais il a eu du mal à se faire au métier d’agriculteur sachant qu’il était dessinateur au départ. Lorsque l’informatrice s’est mariée, elle est allée vivre à St-Michel de l’Observatoire. Puis ils ont déménagé près du château de Sauvan et elle est allée garder des brebis aux Ybourgues. C’est à ce moment là que l’informatrice a appris sur les plantes, par Pierre Lieutaghi et par ses voisines. Un passage parle d’une mine de charbon près de la Laye ‘’aux eaux sulfureuses’’. L’informatrice explique que sa famille ne ramassait pas, et que c’est elle qui a commencé à ramasser parce que son mari le faisait. Elle ramassait surtout des salades sauvages: doucette, chante lame, mousselet, chicorée sauvage et pimprenelle. Elle ramassait du thym mais seule sa fille fait du vin avec. Pour ce qui est des confitures, elle fait de la confiture de cornouilles en septembre, mais aussi de la confiture de "gratte-cul" (cynorrhodon). Elle faisait aussi beaucoup de liqueurs : prunelles bleues (avec les noyaux), sauge, aubépine, vin d’orange et de noix, liqueur de café, framboises, cassis, eau de coing. Elle a eu ces recettes par le‘’bouche à oreille’’, ses beaux parents et ses voisins : ‘’Dans les petits villages comme ça, y a beaucoup de recettes de bonne femme qui se disaient’’. Un passage traite des vertus thérapeutiques des plantes. L’informatrice raconte une anecdote concernant son mari : ce dernier avait une pneumonie et a été soignée par un voisin boulanger avec de la suie du four. Elle raconte que sa voisine fait de l’huile contre les brûlures avec du souci sauvage. Elle fait des infusions de thym, romarin et sauge: pour la digestion, mais aussi de badasson (plantain) pour les panaris et de mauve quand ses enfants avaient ‘’du feu’’, c’est-à-dire pour apaiser. Le petit chêne quant à lui guérit la fièvre. Elle raconte l’histoire de sa cousine qui a été guérie d’une crise d’appendicite avec une tisane à la mue de serpent. Son mari et elle cultivait de la lavande et ils s’en servaient comme aseptisant (pour les bêtes comme pour les hommes) une fois distillée, mais ils la buvaient aussi en infusion. Un passage parle des champignons, l’informatrice a appris à les distinguer par la famille de son mari : elle ramassait des "pinins" (lactaires délicieux), des pieds de mouton, des russules dorées, des mousserons, des baveux, des petits gris, des cèpes, des oronges (amanite des césars), des trompettes de la mort. Elle dit que les champignons sont beaucoup plus ramassés maintenant à cause des Marseillais. Elle a appris à chercher la truffe à la mouche grâce à son beau père, et elle en cherchait quand elle faisait paître ses moutons. L’informatrice explique son envie de ramasser des plantes par une ''passion de chercher et d’en faire profiter les autres''.

Cote :

MMSH-PH-4078

Inventaire d'archives :

Fonds du Musée de Salagon (1)

Informations sur l'acquisition :

Dépôt : 2012-03 (Salagon)

Conditions d'accès :

Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.

Conditions d'utilisation :

Document en ligne (téléchargement interdit) et réutilisation non commerciale autorisée.

Description physique :

Information matérielles :
1 cassette audio
Qualité sonore de l'enregistrement : bon
Importance matérielle :
Durée : 1h

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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