Document d'archives : Au front, dans les Vosges, 2 avril-9 juin 1915 (19 lettres, 3 cartes postales).

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Après un passage par le camp d'entrainement de Mailly (Aube), d'où Eugène écrit : " nous entendons le canon tous les jours, il y a même des moments où ça crache très dur, l'on s'est battus où nous sommes, c'est là que les Prussiens ont commencé à reculer " (2-5 avril), le régiment arrive dans les Vosges. Eugène semble impatient de se battre (24 avril). Nommé chasseur de 1ère classe (27 avril), il est versé dans la télégraphie optique : " … faite soit avec les bras, soit par projection lumineuse et quand il fait du soleil par le moyen de glaces, c'est très intéressant mais il a fallu que j'apprenne l'alphabet morse " (7 mai). Il se rapproche peu à peu du front : " nous sommes ici dans un très beau paysage, pays montagneux et plein de sapins " (9 mai). Le 12, il est arrivé "dans la villa des tranchées " : " c'est un beau petit pays où l'on ne s'ennuie pas beaucoup, mais nous n'avons pas pris contact encore avec l'ennemi " (13 mai). Enfin le 14 c'est " le baptême du feu " (15 mai). Il fait très froid, la neige est tombée : "il y a des endroits où l'on a 40 ou 50 cm de neige, mais moi je n'ai pas à me plaindre car, étant agent de liaison, je couche au poste du capitaine, un endroit qui est bâti en sapin rembourré avec de la paille ", avec un plancher et un calorifère (15 mai). Ce premier passage dans les tranchées se passe relativement bien, seuls trois blessés étant à déplorer (21 mai). Le président de la République [Raymond Poincaré] effectue une visite et remet des décorations : " Je te promets que l'on ne dirait pas un président car il est plutôt mal habillé " (28 mai). Après une période de repos à Anould (Vosges, 4 juin), le départ " pour destination inconnue ", peut-être du côté de Nancy (Meurthe-et-Moselle), est imminent. Dans sa lettre du 9 juin Eugène indique : " nous partons en automobile ".

Archives départementales de la Vendée

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