Document d'archives : Un journaliste professionnel français de la dernière antenne de l’ Office de radiodiffusion-télévision Française établie à...

Titre :

Un journaliste professionnel français de la dernière antenne de l’ Office de radiodiffusion-télévision Française établie à Beyrouth (Liban) en 1975, parle de la censure exercée en particulier par l’ Agence nationale d'information libanaise

Contenu :

L’entretien se déroule avec le couple (de 26 et 27 ans) mais c’est essentiellement l’homme qui prend la parole afin de s’exprimer au sujet de son travail de journaliste. L’homme n’a pas fait d’études supérieures et il est rentré tout de suite après son service militaire à l’Office de radiodiffusion-télévision Française (ORTF), en réalisant un stage à l’Institut Français d’Opinion Publique, conjointement à France Inter. Parti 3 ans plus tard en Guadeloupe où il s’est marié en 1974, l’informateur revient fréquemment, pendant l’entretien, sur cette première expérience professionnelle de journaliste reporter ainsi que de présentateur du journal télévisé. Leur arrivée à Beyrouth, il y a maintenant 17 ans, se doit en particulier à la convivialité de la communauté libanaise que le couple a connu en Guadeloupe. L’homme ayant retrouvé un vieil ami d’enfance, par hasard, l’installation du couple a été plus facile qu’elle n’aurait dû l’être. Si les époux ne se sont jamais sentis dépaysés au Liban, leurs loisirs sont essentiellement tournés vers leurs fréquentations sociales, aussi bien avec des Français qu’avec des Libanais. La femme, enceinte, a dû arrêter de travailler. Revenant sur son travail, l’homme dit être déçu par les conditions de censures qui l’empêchent d’après lui, de faire un travail de qualité dans un pays où il se produit visiblement “des choses”. Tout ce qui concerne le Liban ne pouvant être diffusé qu’après avis et censure de l'Agence nationale d’information libanaise. Le Liban est le seul pays ayant insisté pour que l’ORTF ne ferme pas définitivement ses portes mais conserve son antenne à Beyrouth, probablement pour des motifs économiques selon le journaliste. En contrepartie, l’ORTF souhaite libaniser l’antenne afin de prolonger son existence. Refermée sur elle-même contre son gré, l’ORTF a peu de liens avec l’Ambassade de France à Beyrouth (l’arrivée au Liban de personnalités françaises telles que le démographe et économiste Alfred Sauvy, sont rarement annoncées). Les seuls contacts avec les autres journalistes sont plus amicaux que professionnels (journalistes de l’Agence France Presse; de Reuters; etc), si ce n’est avec les journalistes palestiniens dont les relations sont déconseillées. Le journaliste français considère que les Libanais pourraient le remplacer et il ne pense pas que les professionnels français puissent proposer des compétences particulières. Malgré l’usage répandu du français au Liban, il reconnaît que le français est insuffisant pour parler des affaires d’Etat libanaises. L’informateur explique les difficultés de l’ORTF à commenter de nombreux faits divers touchant le Liban (la pénurie de sucre, la maladie de Brejnev, l’attentat d’Orly, les bombardements sur Sabra etc.) et critique le fait que l’antenne ORTF ne soit utilisée que comme un instrument de propagande. Vers la fin de l’entretien, l’informateur évoque ses voyages en couple auMoyen-Orientainsi que sa déception à l’égard du Liban dont le paysage manque selon lui d’authenticité et reste sale. Il conseille aux chercheurs de prendre contact avec un correspondant de France Inter qui connaît bien mieux le Liban que lui en raison de sa plus grande liberté professionnelle. Il revient sur la pression exercée par le gouvernement libanais sur l’antenne ORTF.

Cote :

F3465

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 1 h 25 min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche
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