Document d'archives : Entretien enregistré en 1975 avec un couple d'enseignants français installés récemment au Liban
Contenu :
Les époux se sont rencontrés à Rennes où ils ont étudié. Ils sont ensuite partis en Afrique, à Madagascar, pour passer ensemble le CAPES et l’Agrégation. Poussés par les événements du Mai Malgache (1972), ils se sont rendus au Burundi après le soulèvement d’octobre 1972. Le Liban a été leur destination suivante car ils étaient désireux d’enseigner la Linguistique à l'École Supérieure des Lettres (ESL). Le couple a été surpris par la vie beyrouthine. L’homme, arrivé avant la femme, exprime des difficultés relatives à son installation et à la préparation des cours pour un nouveau public d’étudiants. Les époux comparent leurs relations de Beyrouth, plus ouvertes, à celles d’Afrique où ils ont également enseigné. L’enquêteur amène ensuite la discussion autour de la représentation qu’a le couple de leur profession et de leur rôle social et culturel. Celui-ci est très déçu par leur activité professionnelle. Tous les deux considèrent le programme de l’ESL trop politique et, selon eux, les Français au Liban vivent selon un modèle social rattaché à la culture française. Ils comptent rentrer en France assez vite. La conversation devient de plus en plus libre et les époux abordent à nouveau les sujets de l’enquête. Ils se questionnent sur l’utilité de ce qu’ils enseignent à leurs élèves et ils aimeraient apporter un apprentissage différent qui ne soit pas un transfert du modèle français. L’homme remarque une prise de conscience des étudiants quant à la culture arabe. Pour lui, il est nécessaire d’informer les Libanais de l’expansion de l’impérialisme étasunien dans leur pays. La langue française n’a pas de rôle culturel à jouer car son rôle n’est pas considéré par les informateurs comme un apport culturel positif. Le bilinguisme est certes important mais encore faut-il “savoir quoi en faire”. Ils s’interrogent sur la probabilité que le français ne soit considéré que comme un rempart au panarabisme. ils associent à de l’impérialisme l’influence culturelle française au Liban. Ils s’interrogent sur les orientations politiques françaises.
Cote :
F3460
Inventaire d'archives :
Description physique :
Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
Durée : 1 h 22 min
Personnes :
Annie Goarin, Gilles Monnerie, Métral, Françoise, Métral, Jean
Institutions :
Lieux :
Madagascar, Liban, Beyrouth (Liban), Rennes (Ille-et-Vilaine), Madagascar -- 1972 (Journées de mai), Burundi
Thèmes :
Bilinguisme, Culture dominante, Francophonie, Français (langue) -- Étude et enseignement, Histoires de vie (ethnologie), Histoires de vie en sociologie, Intégration sociale, Panarabisme, Politique culturelle, Politique linguistique, Racisme, Relations avec l'étranger, Sociologie, Travail -- À l'étranger