Faouzi Adel et son informateur, un jeune ingénieur originaire de Constantine, sont amis. En début d’entretien, l’informateur évoque son peu de connaissances quant aux origines de sa famille et ses souvenirs d’enfance chez son grand-père : ils étaient six frères et soeurs, leur père, marié tardivement à une jeune femme, a travaillé d’abord comme cheminot puis à l’orphelinat de Constantine. Il précise qu’il n’y a pas de mariage consanguin dans sa famille. La famille a déménagé en 1978 à Constantine et les enfants se sont tous rapidement mariés, à commencer par lui. Ses frères et soeurs ont tous une situation professionnelle stable, avec des niveaux d’études variés (du lycée au doctorat). L’informateur revient sur ses études. Il raconte avoir passé son baccalauréat en candidat libre après l’avoir raté une première fois, puis il a interrompu ses études en travaux publics à Alger après avoir rencontré une “fille de famille” kabyle, avec laquelle il avait refusé de s’engager sérieusement (ses parents à lui n’ont pas eu connaissance de cette histoire). Suite à cela, l’informateur s’est inscrit à l’université de Constantine. Il avait obtenu une bourse pour étudier en Belgique mais a préféré retourner en Algérie pour changer de cursus et étudier le Génie civil. Interrogé sur ses relations préconjugales, l’informateur relate ses aventures amoureuses de jeunesse, qui, d’après lui, n’ont jamais été très sérieuses, parce qu’il voulait “profiter de la vie”. Il dit ne pas avoir fréquenté les maisons closes car ces endroits le “répugnaient”. L’informateur raconte ensuite sa rencontre avec sa femme, son avortement avant leur mariage, événement qui, selon lui, les a rapprochés. Leurs familles respectives n’étaient pas au courant qu’ils se fréquentaient mais ils ont fini par officialiser leur relation. L’informateur évoque leur mariage traditionnel, où il a réussi à éviter le rite du “drap” (qui prouve la consommation du mariage). Le jeune couple s’est ensuite installé dans un appartement à Constantine appartenant à la belle famille de l’informateur. Il évoque la conception de leurs deux enfants (dont le premier est mort né) sous la pression familiale. Leur petite fille réside chez ses grands-parents car l’appartement des parents est trop petit. L’informateur dit avoir de très bonnes relations avec sa belle-famille. Il veille aussi à prendre soin de sa propre mère, veuve depuis cinq ans au moment de l’entretien. Cependant, il trouve que les relations entre sa femme et sa mère, bien que respectueuses, se sont détériorées depuis le début de leur mariage, notamment pour des différences de train de vie liées à la différence d’origines. Les interlocuteurs évoquent la situation professionnelle financière du couple (tous deux travaillent), le partage des tâches ménagères, les conflits qui peuvent survenir, leurs peu de loisirs et leurs vacances annuelles, généralement à Alger chez ses belles-soeurs. En fin d’entretien, l’informateur parle de son rapport à la religion et de la satisfaction que lui donne sa vie conjugale, ne ressentant plus le besoin de séduire d’autres femmes.