Document d'archives : Fonds Michel Marius Montroussier (1891-1972), soldat au 16e régiment d'artillerie de campagne (16e RAC), au 53e régiment...

Titre :

Fonds Michel Marius Montroussier (1891-1972), soldat au 16e régiment d'artillerie de campagne (16e RAC), au 53e régiment d'artillerie (53e RA), au 105e régiment d'artillerie lourde (105e RAL), au 39e régiment d'artillerie (39e RA), au 50e régiment d'artillerie (50e RA), au 206e régiment d'artillerie (206e RA), et au 176e régiment d'artillerie de tranchée (176e RAT) : correspondance active et passive de Michel Montroussier (19 juillet 1914 24 octobre 1919) avec sa mère et des membres de sa famille, comprenant également des lettres de ses camarades.

Contenu :

Affectations et lieux de cantonnement de Michel Montroussier :
- 1914 [vues n° 15-20] : Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, Auvergne) ;
- 1915 [vues n° 21-56] : Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, Auvergne), Mably (Loire, Rhône-Alpes) ;
- 1916 [vues n° 57-131] : Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, Auvergne), Bourges (Cher, Centre), Lazenay (Cher, Centre), Bayon (Meurthe-et-Moselle, Lorraine), Rambervillers (Vosges, Lorraine) ;
- 1917 [vues n° 132-171] : Argonne ;
- 1918 [vues n° 172-196] : Verdun (Meuse, Lorraine), Haute-Marne, Fontaine (Isère, Rhône-Alpes), Nancy (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) ;
- 1919 [vues n° 197-239] : Jeugny (Aube, Champagne-Ardenne), Lyon (Rhône, Rhône-Alpes).

Dès l'automne 1914, Michel Montroussier est affecté à l'atelier de chargement des obus de Gravanches près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, Auvergne). Le 26 décembre 1914, il écrit à sa mère que le jour de Noël, ils ont chargé 18000 obus de 75 et qu'en moyenne, ils en envoient 15 à 16000 par jour [vues n° 15-16].
Le 14 mars 1915, Michel Montroussier décrit l'arrivée de femmes à l'atelier pour remplacer "les hommes qui sont relevés de temps en temps" [vues n° 35-36]. Le 29 septembre 1915, il décrit la cadence de travail à l'atelier, il "part plusieurs trains de munitions par jour. Ils ont fait du bon travail sur le Front" [vues n° 53-54]. Le 27 février 1916, il mentionne "il faut toujours des obus en quantité" [vues n° 61-62].

Le 3 mai 1916, Michel Montroussier écrit des environs de Bourges (Cher, Centre-Val de Loire), du centre d'instruction des matériels des tranchées à un ami soldat : "nous sommes venus avec tout le barda pour apprendre la manœuvre des crapouillots et faire de la théorie des tranchées et du tir" [vues n° 85-86]. Le 3 juin 1916, il écrit à sa mère de Lazenay (Cher, Centre-Val de Loire), situé entre Bourges et Vierzon, et lui indique qu'il va être probablement infirmier ou brancardier. Le 9 juin 1916, Michel Montroussier vient d'apprendre sa nouvelle adresse, le secteur 84 dans la région de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle, Lorraine), et il part le soir même pour se rapprocher des lignes.
Le 14 juin 1916, il écrit à sa mère "ce matin nous sommes montés faire nos tranchées dans des bois avec la pluie. Ces bois sont hachés par les balles et les obus de l'année dernière. Quand c'est calme chez nous, on entend bien le canon de Verdun, C'est comme un roulement lointain. Enfin quand donc tout çà finira et que l'on pourra redevenir heureux et en famille comme avant la guerre" [vues n° 93-94]. Le lendemain, il lui écrit encore, "vous trouvez que j'ai de la veine d'être brancardier de l'artillerie. Peut-être quand nous serons installés, mais maintenant il faut aider les copains à construire tranchées et abris. Et je te dirai que nous avons eu aujourd'hui le baptême du feu. Cinq à six marmites tout autour de nous, si tu avais vu la terre et les pierres voltiger, on n'en menait pas large. Enfin à la grâce de Dieu. Quand nos abris seront faits nous serons mieux en sécurité" [vues n° 95-96].
Fin juillet 1916, il est évacué du Bois-le-Prêtre (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) pour éréthisme cardiaque sur l'hôpital temporaire n° 4 la Providence à Bayon (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) [vues n° 102-106]. Début août 1916, Michel Montroussier est transféré au dépôt d'éclopés de Rambervillers (Vosges, Lorraine) entre Epinal et Lunéville, et le 8 août 1916, il rédige en vers ses réflexions sur la guerre [voir numérisation de la lettre en 98 PRI 3].
Le 13 août 1916, il écrit à sa mère : "hier nous étions en Lorraine, aujourd'hui en Champagne dans la Meuse à la limite de la Marne à 50 km de Verdun, comme vous voyez les choses vont vite, [&], nous avons fait au moins 300 km en chemin de fer, nous sommes arrivés à minuit, et nous avons fait encore trois heures de chemin à pieds, [&], nous avons traversé des villages entièrement détruits en 1914 lors de la Marne" [vues n° 108-110].
Le 19 août 1916, Michel Montroussier est toujours en réserve lorsqu'il entend une canonnade terrible aux environs de Chaumont et Fleury-sur-Aire (Meuse, Lorraine) [vues n° 111-112]. Le 15 septembre 1916, il s'étonne que sa mère n'ait pas reçu plusieurs lettres : "elles sont peut-être retenues par la censure, pourtant je ne mets rien de trop dessus" [vues n° 121-122]. Le 17 septembre 1916, il est en Lorraine près de Guebwiller. Le 1er décembre 1916, il monte aux tranchées pour huit jours.

Le 7 février 1917, Michel Montroussier décrit à sa mère l'état du Front et les bombardements allemands incessants : "hier ça a moins bien été, les boches nous ont foutu un bombardement de tous les diables &" [vues n° 136-138]. Le 6 mars 1917, il est, en Lorraine, au repos avec la nouvelle batterie depuis un mois. Le 6 avril 1917, il décrit ses déplacements pour rejoindre son nouveau cantonnement : "après un voyage en chemin de fer de plus de vingt heures, nous avons débarqué à minuit. Nous avons traversé ensuite à pieds pendant vingt kilomètres le vignoble champenois" [vues n° 150-152]. Le 31 mai 1917, il part de Mourmelon (Marne) en direction de l'Argonne (Meuse, Lorraine). Le 10 novembre 1917, il écrit "je suis monté [aux tranchées] hier, et dans la boue jusqu'aux genoux, car il ne cesse de tomber de l'eau. C'est terrible de vivre tout le temps les pieds dans l'eau. [&] Les fantassins sont encore plus malheureux. Il faut croire qu'on a le corps bien fait pour résister à tout ça" vues n° 164-165]. Le 11 décembre 1917, il apprend qu'il va passer de canonnier servant à conducteur.

Le 7 juin 1918, Michel Montroussier arrive à Verdun, il mentionne : "le secteur est calme, ce n'est pas le Verdun de 1916" et s'inquiète du sulfatage de ses champs [vues n° 179-180]. Le 4 juillet 1918, il écrit "quant à moi, toujours pareil, toujours dans les bois, toujours dans les chevaux &" [vues n° 181-182]. Le 31 octobre 1918, Michel Montroussier arrive à Fontaine (Haute-Marne) et son régiment passe dans la 8e armée. Le 13 novembre 1918, il est à Nancy (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) et décrit l'ambiance dans la ville : "hier soir, il y avait une manifestation monstre dans les rues de la ville toute pavoisée de drapeaux de toutes les nations. Il y avait quarante mille personnes dans les rues. [&] Reste à savoir maintenant combien de temps il faudra pour la démobilisation, mais je crois qu'il faudra trois ou quatre mois pour arriver à ma classe" [vue n° 193].

A noter : extrait du journal L'Est Républicain daté du 12 novembre 1918 [vues n° 191-192].

Cote :

98 PRI 2

Inventaire d'archives :

Archives numérisées de complément

Informations sur le producteur :

Montroussier, Michel Marius (1891-1972)
Michel Marius Montroussier, agriculteur, issu d'une famille d'agriculteurs implantés dans la côte roannaise depuis le XVIIe siècle, fils unique de Benoit Montroussier (défunt) et de Catherine Robin, naît le 28 février 1891 à Saint-André-d'Apchon (Loire, Rhône-Alpes). Conscrit de la classe 1911, il est inscrit sous le matricule n° 1034 au recrutement de Roanne (Loire, Rhône-Alpes). Michel Montroussier est incorporé le 9 octobre 1912 comme soldat de 2e classe, mais réformé aussitôt pour "lésion organique du cœur, souffle systolique à la base, bruit au galop". Il est rayé des contrôles du corps le 7 novembre 1912 et dispensé de présenter un certificat de bonne conduite (moins de 6 mois sous les drapeaux). Michel Montroussier est classé service auxiliaire, le 8 octobre 1914, avec la mention "emphysème". Le 29 novembre 1914, il est incorporé au 16e régiment d'artillerie de campagne (16e RAC), puis reconnu apte au service armé le 20 septembre 1915, mais inapte au service de campagne jusqu'en novembre 1915. D'octobre 1914 à avril 1916, Michel Montroussier est affecté à Issoire, en subsistance à Clermont-Ferrand, où il travaille à l'atelier de chargement des obus de Gravanches. Le 22 avril 1916, Michel Montroussier est versé au 53e régiment d'artillerie (53e RA), puis au 105e régiment d'artillerie lourde (105e RAL) le 5 juin 1916, et enfin au 39e régiment d'artillerie (39e RA) le 9 juin 1916. Il gagne alors le Front de Lorraine avec son unité. Le 22 juillet 1916, Michel Montroussier est évacué du Bois le Prêtre (Montauville, Meurthe-et-Moselle) à l'hôpital temporaire n° 4 de la Providence à Bayon (Meurthe-et-Moselle, Lorraine), puis au dépôt d'éclopés de Rambervillers (Vosges, Lorraine) jusqu'en août 1916. Le 6 mars 1917, Michel Montroussier passe à la 156e batterie de 75 du 50e régiment d'artillerie (50e RA), puis est versé au 206e régiment d'artillerie (206e RA), le 1er octobre 1917. Le 28 avril 1918, il est affecté au 176e régiment d'artillerie de tranchée (176e RAT). Michel Montroussier est démobilisé le 12 juillet 1919 et se retire à Saint-André-d'Apchon (Loire, Rhône-Alpes), où il épouse le 7 janvier 1920 Jeanne Marie Laffay dont il a quatre enfants. Il y décède le 12 février 1972.

Informations sur l'acquisition :

Fonds numérisé dans le cadre de la Grande collecte Europeana 1914-1918.

Description physique :

Document numérisé consultable en ligne. Numérisé par les Archives départementales en 2014 sur un copy book i2s. 300 dpi. Couleur. 239 vues.

Ressources complémentaires :

L'original appartient à M. Jean-François Montroussier.

Archives départementales de l'Hérault

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