Née en 1902, l’informatrice a toujours vécu à Breil. Elle parle des changements dans le mode de culture et des espèces cultivées depuis l’époque de son père. Elle évoque avec nostalgie le pain d’orge. Les paysans vivaient entre le village et les campagnes où on cueillait les plantes sauvages pour la cuisine ou pour se soigner. On en faisait des tourtes aux herbes. La viande était rare, la charcuterie n’a été connue qu’à l’arrivée de la voie ferrée et des ouvriers dans la vallée. On consommait les fruits cultivés et les baies sauvages. Pour finir, l’informatrice donne plusieurs recettes : la soupe à l’erbetta, la tourte de courge, en distinguant les deux variétés de courges et leurs usages, les boursouzes (tourtes à base d'épinards et de fromage de chèvre). Elle insiste sur l’importance de l’huile d’olive dans la cuisine breilloise et termine l’entretien par des recettes précises de plats de fête : les barba-juan ou barba-gioan (littéralemement « onc1e/tonton Jean »), les boursoutous,(variante des barba-juan ou barba-gioan), la criscente, le nougat. L'informatrice cite divers lieux dans les Alpes-Maritimes (Nice, Granile) et Vintimille en Italie.