L'entretien a lieu à Sétif, sur le lieu de travail de l'informateur. Celui-ci a une quarantaine d’années et est ouvrier dans une usine agroalimentaire. Il revient d’abord sur l’histoire de sa famille : ses ancêtres agriculteurs et propriétaires terriens, son grand-père qui travaillait en lien avec l’administration française et qui a eu sept enfants. L’informateur évoque un conflit familial pour le partage des terres au décès du grand-père, et il déplore également une pratique faible et dégradée de l’Islam dans sa famille. Il est le cadet d’une fratrie de trois enfants de mêmes parents, avec en plus cinq demi-sœurs du côté de son père, qui s’était marié quatre fois. La mère de l’informateur était la troisième épouse de son père et est décédée quand il était encore enfant. Au moment de l’enquête, tous ses oncles paternels sont décédés, sauf un qui possède encore un morceau de terre. L’informateur évoque Pierre Chaulet avec qui un de ses oncles avait affaire. Il raconte encore qu’un autre de ses oncles a migré en France à l’âge de 17 ans et y est resté jusqu’à la fin de ses jours sans retourner dans son pays natal. L’entretien porte ensuite sur les parcours et familles respectives de l’informateur et de ses frères et sœurs. L’informateur raconte que lui et ses frères n’ont pas été scolarisés et qu’ils ont commencé à travailler très tôt la terre avec leur père. Après la mort de ce dernier, c’est l’informateur qui a pris en charge la famille, car selon lui, son frère aîné n’était pas assez responsable. Il évoque le mariage de ses sœurs avec des cousins maternels ; l’une d’entre elles a migré en France et a eu huit enfants. L’informateur parle ensuite de son propre mariage. Il dit avoir été marié par sa tante paternelle à 25 ans et n’avoir jamais fréquenté de jeune fille auparavant. Il raconte que lors de la demande en mariage, la dote fixée par la belle-famille fut très élevée et qu'il a dû donc trouver un travail en parallèle afin de couvrir la totalité des dépenses du mariage. Le père de son épouse était combattant décédé lors de la guerre d’indépendance. L’informateur décrit ensuite la vie familiale : le partage des tâches, la supervision de l’éducation des enfants par son épouse, le peu de sorties de son épouse. Par ailleurs, il explique qu’en plus de sa propre famille, il doit assumer celle de sa fratrie. Pour cette raison, le couple ne peut se permettre d’avoir beaucoup d’enfants. En fin d’entretien, l’informateur évoque ses loisirs en fin de semaine, notamment la mosquée et les émissions religieuses.