Gabriel Audiosio se rappelle avoir accepté la direction de la revue Rives Méditerranéennes car elle lui permettait de rester proche de la recherche bien qu’il avoue son peu d’appétence pour le travail administratif. C’est Gérard Chastagneret, à l’époque directeur de l’UMR, qui lui a proposé cette direction. Rives avait été fondée en 1987 mais n’existait que sous forme de bulletin d’informations.Cette revue, liée à Telemme s’est vue assignée trois buts principaux. Il s’agissait d’une part de permettre la diffusion rapide de la recherche collective, d’autre part de favoriser l’expression des jeunes chercheurs et enfin, de faire le point sur l’actualité de la recherche dans les domaines de travail de l’unité. Mais cette revue devait sortir des sentiers traditionnels, se distinguer des trois autres revues publiées par Telemme. Pour cela, Gabriel Audisio rappelle que la ligne directrice choisie fut de faire connaître la recherche de Telemme. Sa mise en place n’a pas posé de difficulté, la réunion d’une équipe a été facile et la publication était prise en charge par Telemme moyennant des subventions. Pour Gabriel Audisio, l’arrivée d’Internet a plongé son équipe et lui dans un dilemme. En effet, le choix d’une publication sur Internet privait selon lui la revue d’une rentrée d’argent que permettait la revue papier. Il dit se rendre compte que la fin des années 1990 correspondait à une période transitoire et que depuis une vingtaine d’années la tendance est à la réduction de la publication papier à contrario de la publication par Internet Il remarque une évolution, les revenus obtenus par la plateforme qui héberge Rives permettent aujourd’hui à la revue d’avoir un financement annuel intéressant. Gabriel Audioso témoigne de sa volonté d’alors de créer, dans la revue, de la place pour les jeunes chercheurs. Il rappelle la création de la rubrique intitulée Page jeunes chercheurs qui permettait aux étudiants doctorants mais aussi en maîtrise ou en DEA de faire connaître leurs recherches. La rubrique était importante dans la mesure où elle donnait de la visibilité aux travaux des jeunes chercheurs compte tenu de la difficulté qu’il y a à publier. Pour Gabriel Audisio, le contrat a été rempli. Lorsqu’Olivier Raveux lui demande ce qu’il pense de la revue aujourd’hui, et d’imaginer son futur, Gabriel Audisio répond qu’il constate une belle évolution dans la présentation mais regrette la disparition de la rubrique jeunes chercheurs. Il souhaiterait que la revue comporte de temps en temps l’entretien d’un chercheur de Telemme, qu’elle s’intéresse aux travaux des Master et soit plus interdisciplinaire. Interrogé sur le paysage actuel de la publication scientifique, il remarque que dans le domaine des sciences humaines s’est perdu l’exercice du compte-rendu si vivifiant pour les débats d’idées. De son expérience à Telemme, il garde une vision très positive, riche de rencontres, d’échanges interdisciplinaires qui ont nourri à la fois ses recherches et son enseignement.

Entretien enregistré par Olivier Raveux auprès de Gabriel Audisio