L'informateur évoque en début d'entretien l'utilisation des pièges et la revente des peaux. Il explique la courte fréquentation de l'école (1 mois par an) par les enfants cévenols qui participaient beaucoup aux travaux de la ferme (surveillance du troupeau, ramassage des branchages pour les litières, manipulation du fumier, soins aux bêtes, travaux des foins, vendange). Il explique l'organisation du travail dans la coupe et le ramassage du foin et la répartition des tâches selon les sexes. Il apporte des explications sur les différents outils, notamment la façon d'aiguiser les faux. Son épouse participe à l'entretien. Il sera aussi question des techniques de lessive, de vaisselle, les différents pots de cuisine, l'accès à l'eau.

Les informateurs décrivent les conditions difficiles de vie dans les familles les plus pauvres. Le père de l'informateur étant journalier, il décrit leurs conditions de travail difficiles. Suit l'évocation du souvenir des différentes foires (bestiaux, marchés aux tissus) et des bals des fêtes votives. L'informateur, chef de famille d'une maisonnée de neuf enfants après l'arrestation de son père par les Allemands en 1944, relate leurs conditions de vie très dures.

À la demande de l'enquêtrice les informateurs décrivent la fabrication du fromage et l'alimentation des cochons. Il est ensuite question des cultures d'arbres fruitiers, de l'entretien de la châtaigneraie, de l'année 1956 particulièrement froide et de la perte des oliviers et des noyers.

Après avoir évoqué le calendrier des activités agricoles, les informateurs décrivent les exploitations forestières multiples, comme la plantation de seigle et de blé dans les châtaigneraies. La vie paysanne est décrite à travers tous ses aspects : les différentes cultures (pomme de terre, maïs, seigle), l'apparition progressive des machines, les animaux de ferme (poules, lapins, cochons, chèvres) et la différence des budgets familiaux selon qu'on était propriétaire ou locataire de la ferme et sur la nécessité pour les cadets de partir s'embaucher ailleurs si la famille était trop pauvre.

Enfin, des explications sur les mariages sont apportées ainsi que sur les relations entre catholiques et protestants. L'enquête est particulièrement éclairante sur les conditions de vie des paysans les plus pauvres avant la Seconde Guerre mondiale, de la location de leur force de travail et de leurs difficultés quotidiennes pour constituer un budget familial. Ce sujet est légèrement différent de celui de l'enquêtrice et les éléments apportés par l'informateur sont peu approfondis pour privilégier la grille d'enquête.