Né en 1933 à Saorge, l'informateur est fils de paysan (éleveur de bovins et exploitant agricole). Il apprend le français à l'école mais n'est pas bon élève à cause de sa santé fragile (il va à l'école communale jusqu'à 15 ans). L'informateur se souvient des deux déportations des villageois de Saorge en 1940 et 1944, après la déclaration de la guerre en juin 1939. Lui-même déporté à Turin, il décrit les conditions de détention difficiles dans les " Casermettes " (froid, faim, vermine). Il évoque notamment l'épisode de l'occupation allemande pendant laquelle l'un de ses grands frères déserte le service militaire et il décrit les dégâts provoqués par les bombardements dans le village de Saorge en 1944. Il se souvient de la chapelle de Sainte-Croix qui a été occupée par les soldats italiens puis par les soldats allemands (réquisition, bombardements) entre 1939-et 1945. Dès 1948, il se spécialise dans l'élevage de bovins pendant 5 ans et devient fermier. Pour lui, ce métier pénible a été facilité grâce à l'arrivée des motoculteurs, du tout à l'égout et des sanitaires au début des années 1970. De nos jours, les touristes ont d'après l'informateur, une mauvaise influence sur la nature dans la région. En effet, ces derniers bouleversent l'écosystème naturel des pâturages (éboulement des pierres, pollution des pâturages, piétinement de l'herbe) et l'informateur le regrette.