Document d'archives : Procès de Madagascar (1948)

Contenu :

Les documents se rapportent au soutien aux victimes du procès de Joseph Ravoahangy, Joseph Raseta et Jacques Rabemananjara en 1948, et en particulier le soutien que leur a apportés la LDH. Les archives concernent aussi, plus largement, la vie politique malgache à la fin des années 1940 et au début des années 1950.

Informations sur le producteur :

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la lutte pour l'indépendance de Madagascar s’accélère, portée notamment par le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM), qui milite pour une indépendance dans le cadre de l’Union française. À partir de 1946, les rébellions éparses, suscitées notamment par des sociétés secrètes, se transforment peu à peu en une véritable révolte contre l’ordre colonial. En mars 1947, l'insurrection s’étend dans l’île toute entière. Le MDRM, qui dispose de trois députés au Parlement français, la désavoue et lance un appel au calme. Mais le parti est dissous le 10 mai 1947, et ses chefs arrêtés par l'administration coloniale, tandis que la répression de l’insurrection est violente : une mission d'information de l'Assemblée de l'Union française menée fin 1948 établira un premier bilan à 89000 morts, soit plus de 2 % de la population malgache de l'époque — il s’agit là d’un des épisodes les plus sombres de l'histoire coloniale française.
Joseph Ravoahangy, Joseph Raseta et Jacques Rabemananjara, les trois députés malgaches du MDRM, sont arrêtés et, le 6 juin 1947, déchus de leur immunité parlementaire. Jugés à Tananarive de juillet à octobre 1948, accusés d'avoir organisé l'insurrection du 29 mars 1947, deux d’entre eux (Raseta et Ravoahangy) sont condamnés à mort, et le troisième (Rabemananjara) aux travaux forcés à perpétuité, à l’issue d’un procès expéditif (les interrogatoires des accusés ont été menés hors de la présence de leur avocat, des aveux ont été extorqués sous la torture, à l'exception de Kana et de Ravelonahina, aucun chef de l'insurrection n'est entendu au procès, etc.). En dépit d’un intense mouvement de soutien aux victimes de ce procès — mouvement dont ces archives gardent la trace, en particulier pour ce qui concerne le rôle joué par la Ligue des droits de l’homme —, le verdict sera confirmé par la Cour de cassation en juin 1949, avant que les accusés soient graciés en juillet (leurs peines sont alors commuées en prison à vie). Ils ne retrouveront la liberté qu’en 1960, lors de l'Indépendance de Madagascar.

Description physique :

Importance matérielle :
1 dossier (7 sous-dossiers)

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires : Fonds Pierre Stibbe (qui a été membre du Comité Central de la LDH), F delta 2088 , Collection La contemporaine.

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