Comme une forme d’héritage familial d’un métier pratiqué depuis son arrière-grand-père, Jean-Claude Bessac entre en formation de la taille de pierre à l’âge de 14 ans à Nîmes dans le cadre d’un CAP de 3 ans. Il part ensuite à Paris en 1962 pour étudier la restauration à l’école des Monuments Historique pendant deux ans. En 1971 il s’installe comme artisan en Belgique et participe sur son temps libre à des fouilles archéologiques en tant que bénévole. Revenu dans sa région d’origine, il fait la connaissance d’Odette Taffanel, de Guy Barruol et de Michel Py. Ce dernier l’incite à passer un diplôme en archéologie. Il entre à l’EHESS de Toulouse et mène une recherche sur l’outillage du tailleur de pierre traditionnel sous la direction de Jean Guilaine. Après avoir obtenu son diplôme, il s’inscrit en doctorat sous la direction de Paul Courbin et soutient sa thèse en 1982, sous le tire L’outillage traditionnel de la taille de pierre : technique, chronologie, classification. Il obtient un poste d’Ingénieur de Recherche au CNRS en 1983 et rejoint l’équipe de Guy Barruol à Lattes (34). Sa première mission en Orient se déroule à Apollonia de cyrénaïque à l’invitation d’Yvon Garlan. Sa deuxième mission prend place en Syrie à Doura Europos. Sous la direction de Pierre Leriche, il travaille à la restauration et à l’étude du socle d’un palais hellénistique. Il entame ensuite une seconde thèse à l’université de Rennes 2 sous la direction d’Yvan Garlan portant sur le sujet des fortifications du palais hellénistique de Doura-Europos. Il soutient sa thèse d’État en 1997. Il part en poste à l’Ifpo entre 2006 et 2010 où il travaille sur la citadelle de Damas. Il s’engage sur plusieurs fouilles en Jordanie et en Syrie dans le cadre de l’Institut, et s’implique aussi au sein de formations en Syrie où il donne des cours de restauration à l’école d’architecture. Il obtient son HDR à l’université de Montpellier 3 en présentant une recherche sur le site de Petra. Dans cet entretien, Jean-Claude Bessac évoque la dualité d’être à la fois tailleur de pierre/artisan, et archéologue/ingénieur de recherche fonctionnaire. Il a soutenu deux thèses (de 3ème cycle et d'État) et une HDR et pourtant il lui est arrivé de percevoir un certain conservatisme dans le milieu académique vis-à-vis de sa position de chercheur. Très attaché à ses pratiques traditionnelles, il critique certaines habitudes des architectes à laisser leurs traces dans restauration des monuments historiques. A propos de son passage à l’Ifpo et de ses missions en Orient, il évoque la vie sociale de l’institut, l’accueil chaleureux des syriens et leurs approches à la restauration. Tout au long de sa carrière, Jean-Claude Bessac a tenu à conserver une approche transversale et s’est attaché à la transmission de son savoir. Il a produit des films documentaires présentant la taille de pierre et produit des archives photographiques dont il souhaite faire don aux établissements concernés.

Jean-Claude Bessac est enregistré par Véronique Ginouvès et Jean-Christophe Peyssard à Montpezat